Code METAR
TS
Symbole météo
Les orages peuvent avoir une série d’impacts, dont les suivants :
Tempête avec du tonnerre et des éclairs qui s’accompagne généralement de fortes pluies, de rafales et parfois de grêle.
Termes connexes à venir :
Point de rosée, inversion, brise de lac, système dépressionnaire, mésoéchelle, soulèvement orographique, tornade et écoulement ascendant sont des termes connexes à tornade qui seront ajoutés bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.
Les orages ont besoin de trois ingrédients principaux pour se former : l’humidité, l’instabilité et un élément déclencheur. Un quatrième ingrédient, le cisaillement du vent, bien qu’il ne soit pas nécessaire à la formation des orages, détermine le type d’orages qui se développera. Les orages qui se développent dans des environnements où le cisaillement du vent est faible ou inexistant ont tendance à ne pas être violents, alors que les orages violents sont plus susceptibles de se développer en présence d’un cisaillement du vent.
Ce diagramme de Venn montre les ingrédients nécessaires au développement d’un orage. Un orage non violent peut se développer lorsque les trois premiers ingrédients (instabilité, humidité et élément déclencheur) sont présents. Pour qu’un orage violent se développe, un cisaillement du vent est également nécessaire.
Humidité
L’humidité est la principale source d’énergie pour le développement des orages. L’air chaud et humide est plus flottant et moins dense que l’air froid et sec. Lorsque cet air s’élève et se condense, des orages peuvent se former, et l’apport continu de chaleur et d’humidité leur permet de durer plus longtemps. Les prévisionnistes recherchent l’humidité de différentes manières, notamment en examinant les points de rosée élevés, le brouillard/la rosée du matin et l’écoulement vers le littoral provenant de sources d’eau.
Instabilité
L’instabilité est le deuxième ingrédient nécessaire à la formation des orages. Elle permet à l’air chaud et humide de s’élever dans les couches supérieures de l’atmosphère. Plus l’atmosphère est instable, plus l’air peut s’élever verticalement dans l’atmosphère, ce qui génère un courant ascendant plus fort qui contribue à alimenter les orages. Pour plus de détails, consulter le terme instabilité atmosphérique. L’instabilité est évaluée à l’aide de données fournies par des ballons météorologiques, ainsi que par un raisonnement scientifique.
Élément déclencheur
Le troisième ingrédient nécessaire au développement d’un orage est l’élément déclencheur. Cet élément amorce le mouvement vertical de l’air dans l’atmosphère, ce qui met le développement des orages en marche. Un front, un creux, des brises de lac, la topographie et même le réchauffement diurne du soleil peuvent tous servir d’éléments déclencheurs au développement d’orages. Le type d’élément déclencheur a un effet sur le type d’orages qui se développera. Les fronts activent les orages et les poussent en ligne organisée, tandis que les éléments déclencheurs, tels que le réchauffement diurne, créent généralement des orages plus désorganisés et isolés.
Cisaillement du vent
Le cisaillement du vent, c’est-à-dire le changement de la vitesse et de la direction du vent en fonction de l’altitude, est l’un des principaux ingrédients qui déterminent le type de tempête qui se formera et sa durée. Son principal effet est d’incliner et de faire tourner le nuage de telle sorte que les courants ascendants, qui alimentent l’orage en chaleur et en humidité, se séparent des courants descendants. Ce phénomène prolonge la durée de vie de ces systèmes et leur permet de se développer et de s’intensifier pour devenir des structures plus complexes et plus puissantes.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’effet du cisaillement du vent sur les systèmes convectifs, veuillez consulter le cours suivant du programme COMET : MetEd / Principles of Convection III: Shear and Convective StormsOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement).
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Cette image montre les trois stades de développement d’un orage. Au cours de la phase de développement, l’air chaud et humide commence à s’élever et à se condenser, ce qui génère la zone du courant ascendant de l’orage. Au stade de la maturité, des gouttelettes d’eau commencent à se former et certaines commencent à retomber sur le sol en entraînant l’air plus frais des couches supérieures de l’atmosphère vers la surface. Au stade de la dissipation, la zone du courant ascendant est coupée et le courant descendant prend le relais. L’orage n’étant plus alimenté en énergie, il se dissipe.
Un orage compte deux zones principales : la zone du courant ascendant et celle du courant descendant.
La zone du courant ascendant est caractérisée par de l’air chaud et humide qui s’élève verticalement et qui est ingéré dans l’orage. Il est nécessaire que cette zone se maintienne pour qu’un orage continue, car elle fournit le « carburant » à cet orage qui permet à ce dernier de générer des précipitations. Si cette source d’énergie est coupée, les orages entrent dans la phase de dissipation et disparaissent.
La zone du courant descendant, en revanche, est caractérisée par de l’air plus frais qui descend des niveaux supérieurs de l’atmosphère jusqu’à la surface, apportant des rafales et des précipitations. Lorsque l’air froid touche la surface, il s’étale, créant une « mare d’air froid » – un front de rafales – qui s’éloigne de la cellule orageuse. Une fois que la zone du courant descendant domine le cycle de vie de l’orage, elle finit par couper l’approvisionnement en énergie de la zone du courant ascendant et l’orage commence à se dissiper. Le courant descendant peut également être suffisamment puissant pour générer des rafales à la surface, peu importe le type d’orage, mais il a tendance à être plus violent dans les orages qui se forment dans un environnement de cisaillement du vent.
Le mélange de courants ascendants et descendants au sein d’un système est à l’origine de la turbulence dans les nuages convectifs. Plus les courants ascendants et descendants sont forts, plus la turbulence dans les nuages est intense.
En outre, des conditions de givrage sont probables dans les nuages convectifs, en général dans les quelques milliers de pieds de la partie supérieure de ces nuages. Cette situation s’explique par le fait que l’air chaud est aspiré plus haut dans l’atmosphère, ce qui a pour effet d’élever le niveau de congélation.
Source de l’image : National Severe Storms Laboratory (NSSLOuvrir une nouvelle fenêtre ) (en anglais seulement)
Les orages unicellulaires sont des orages qui présentent un seul courant ascendant et un seul courant descendant. Ils se produisent souvent dans des environnements où le cisaillement du vent est faible ou nul, ce qui signifie que leur courant ascendant et leur courant descendant ne se font pas tourner l’un l’autre et qu’ils sont plus ou moins empilés verticalement et en opposition l’un contre l’autre. Ils se forment généralement en raison du réchauffement diurne au cours d’une chaude journée d’été et sont de courte durée, généralement une heure ou moins, en raison de l’action du courant descendant contre le courant ascendant une fois que l’orage a atteint sa maturité. Les orages unicellulaires sont en général peu violents et ont une structure similaire à celle présentée sur l'image à gauche.
Lorsque des tempêtes unicellulaires se produisent dans des environnements soumis à un cisaillement du vent, elles peuvent persister jusqu’à une heure. Cette image est une représentation du cycle de vie d’une tempête unicellulaire. Les phases d’initiation (à gauche) sont dominées par les courants ascendants qui forment le nuage convectif, soulevant l’humidité à travers une atmosphère instable attribuable à un élément déclencheur. Le stade de maturité (au centre) se produit lorsque l’orage génèrent des précipitations et que les courants ascendants et descendants coexistent. La dissipation (à droite) commence lorsque l’air chaud absorbé par le courant ascendant est coupé et que le système commence à se dégrader.
Source de l'image : Penn State Department of Meteorology and Atmospheric ScienceOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Les orages multicellulaires sont constitués de nombreux orages unicellulaires, chacun ayant ses propres courants ascendants et descendants qui interagissent les uns avec les autres pour former de nouveaux orages. Les orages multicellulaires se développent généralement dans des environnements où il y a un certain cisaillement du vent (en général un cisaillement de vitesse, soit un changement de la vitesse du vent, mais pas de sa direction, en fonction de l’altitude), qui incline le courant ascendant et le courant descendant l’un par rapport à l’autre dans chacune des cellules individuelles. Un orage multicellulaire peut durer de nombreuses heures, car les courants ascendants et descendants interagissent les uns avec les autres à différents stades du cycle de vie de l’orage pour former de nouveaux orages.
Cette image présente un exemple d’orage multicellulaire. À gauche, on peut voir des cumulus en formation, chacun avec son propre courant ascendant, l’orage en étant à un stade différent de développement. Au milieu du diagramme, ces cellules orageuses ont mûri et les précipitations ont commencé à tomber à la surface, créant un courant descendant. À droite, ces cellules sont en phase de dissipation et il n’y a plus de précipitations.
Source de l'image : NOAA/NWS
Voici les principales caractéristiques d’un orage supercellulaire. Un orage supercellulaire est un type d’orage violent qui se caractérise par un courant ascendant de longue durée et en rotation, appelé mésocyclone. Les supercellules sont en général le type d’orage le plus dangereux, et elles peuvent produire toute une série de phénomènes météorologiques violents, tels que de gros grêlons, des vents destructeurs, des tornades et des crues soudaines.
Les orages supercellulaires se forment dans des environnements très instables avec un cisaillement du vent directionnel et de vitesse assez fort. L’augmentation de la vitesse du vent en fonction de l’altitude, combinée à la rotation du vent dans le sens horaire, aussi en fonction de l’altitude, produit un courant ascendant rotatif, qui peut provoquer des tornades. Cet environnement de cisaillement fait également s’incliner le cumulonimbus, ce qui maintient des courants ascendants et descendants séparés et prolonge la durée de vie de la tempête.
Source de l'image : NOAA/NWS
L’expression « système convectif à mésoéchelle » (SCM) est un terme générique désignant de grands groupes d’orages (à mésoéchelle) agissant ensemble et ayant une durée de vie très longue. Ces systèmes sont constitués de plusieurs orages unicellulaires, multicellulaires ou supercellulaires et peuvent couvrir des centaines de kilomètres. Ils se développent dans des environnements de cisaillement de vent, ce qui peut prolonger la durée de vie de ces tempêtes jusqu’à 12 heures ou plus. Les lignes de grains, les derechos et les complexes convectifs à mésoéchelle (MCC) sont des systèmes convectifs qui entrent dans cette catégorie. Pour en savoir plus sur les SCM, consulter le cours du programme COMET : Severe Convection: Mesoscale Convective Systems (ucar.edu)Ouvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement).
Traduction: Modifié de Houze, Smull et Dodge, 1990. Différents types de systèmes convectifs à mésoéchelle tirés d'un document de recherche indiqué au bas. Les dates correspondantes apparaissent dans le coin supérieur gauche. NOR indique que le radar était situé à Norman, Oklahoma. Le bleu répresente la reflectivité radar la plus faible, tandis que le violet et le rouge indiquent la reflectivité la plus forte (fortes pluies ou grêle).
Source de l'image : COMET
Dissipation
Voici un exemple d’une mare d’air froid coupant l’apport de chaleur, ce qui conduit à la phase de dissipation de la tempête. Les orages se dissipent lorsque leur source d’énergie est coupée du système (suppression de l’humidité), ou lorsqu’ils se déplacent dans des environnements plus secs et plus stables (suppression de l’instabilité). En outre, il importe de noter que l’affaiblissement ou la dissipation de l’élément déclencheur peut également dissiper un orage (en fonction de ce qu’il lui apportait), ou cesser d’en produire de nouveaux.
Par exemple, les orages unicellulaires déclenchés par le réchauffement diurne cesseront de se développer le soir, lorsque le soleil ne sera plus aussi fort. Ils entreront également plus rapidement dans les phases de maturité et de dissipation, une fois que le courant descendant provoqué par la chute des précipitations aura pris le dessus et éliminé le courant ascendant alimentant la cellule.
Les orages multicellulaires se dissipent lorsque la « mare d’air froid » qui se développe sous l’orage s’étend tellement qu’elle déplace l’air chaud du courant ascendant, coupant ainsi l’apport d’humidité dans le système. À ce stade, l’orage entre dans la phase de dissipation, et le reste de son contenu en eau tombe sous forme de précipitations. Ces tempêtes cessent également de se développer lorsqu’elles pénètrent dans un nouvel environnement plus sec et plus frais (coupant la chaleur et l’humidité) ou lorsqu’elles entrent dans une zone où le cisaillement du vent à basse altitude n’est pas suffisant pour maintenir la séparation des courants ascendants et descendants, ce qui déclenche la phase de dissipation.
Le déplacement d’un orage le long d’une forte colline (comme l’escarpement du Niagara) peut également dissiper ou affaiblir cet orage. En effet, ce mouvement descendant tend à assécher les conditions dans les niveaux inférieurs, limitant ainsi l’humidité supplémentaire pouvant être absorbée afin d’alimenter un orage.
Les orages supercellulaires et les SCM, en raison de leur nature complexe, sont moins susceptibles de se dissiper d’eux-mêmes et plus susceptibles de commencer à se dissiper lorsqu’ils se déplacent dans un environnement moins hospitalier. Le passage dans une zone plus froide et plus sèche, plus stable, ou dans une zone où le cisaillement du vent est faible ou inexistant, interrompra le développement du système et permettra à la zone de courant descendant de couper l’énergie chaude et humide qui soutient ce système.
Durée
Les orages peuvent durer de 20 minutes à plus de 12 heures en fonction de l’atmosphère et du type d’orage qui se développe.
Les orages unicellulaires, comme on l’a déjà mentionné, sont de très courte durée (pas plus d’une heure), car le courant descendant finit par dominer et par couper la zone du courant ascendant. Les orages multicellulaires peuvent durer des heures, car les divers courants ascendants et descendants interagissent les uns avec les autres pour déclencher d’autres orages, et peuvent même évoluer vers un SCM ou une ligne de grains. Les orages supercellulaires peuvent également durer quelques heures, mais ils finissent par perdre leur structure supercellulaire et se dissipent ou fusionnent/évoluent vers un SCM qui peut persister encore plus longtemps.
Source: Penn State Department of Meteorology and Atmospheric ScienceOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Ce graphique montre la répartition des alertes à l’orage envoyées au Canada entre 2012 et 2021.
La saison des orages commence généralement à la fin du mois de mai au Canada, avec un pic en juillet, et se termine à la mi-septembre. Les orages sont courants, mais moins fréquents au printemps et à l’automne, et très rares pendant les mois de décembre à mars.
La répartition et la fréquence des orages au Canada varient selon les régions. Dans l’est du Canada, les orages sont plus fréquents dans le sud de l’Ontario et le sud du Québec en particulier, mais aussi dans les Maritimes, avec un pic en juillet et en août. Dans l’ouest du Canada, les orages sont plus fréquents dans la partie sud des provinces des Prairies ainsi que dans les contreforts de l’Alberta pendant les mois d’été, avec un pic en juin et en juillet. La fréquence des orages diminue aux latitudes plus élevées, bien qu’ils se produisent en Arctique.
Source de l’image : Steven Flisfeder, météorologue principal de programme, SMC
S’il n’est pas toujours compliqué d’évaluer la présence des ingrédients nécessaires au développement des orages (humidité, instabilité, élément déclencheur et cisaillement du vent) sur de vastes régions (en fonction de la force/de l’abondance des ingrédients), déterminer le lieu, le moment ou l’intensité de chaque tempête individuelle reste un défi dans une atmosphère en constante évolution.
Les grandes zones continues d’orages dont le développement est prévu si l’on se fie aux éléments déclencheurs (fronts, limites d’écoulement vers le littoral, soulèvement orographique, etc.) sont en général plus faciles à prévoir et à déterminer par résolution numérique. Cependant, dans les situations où les orages devraient être de moindre ampleur, il peut être bien plus difficile pour les météorologues de déterminer l’emplacement et la durée des orages. Une analogie souvent utilisée est la surveillance de l’ébullition de l’eau dans une casserole : on sait qu’une première bulle finira par remonter à la surface de la casserole, mais on ne peut prédire exactement où cette bulle se formera dans la casserole. La résolution numérique a plus de mal à prévoir correctement les orages qui ne sont pas liés à des caractéristiques synoptiques.
Les prévisionnistes peuvent évaluer tous les ingrédients nécessaires au développement d’un orage (humidité, instabilité, éléments déclencheurs et cisaillement du vent) avec un certain degré de précision et sur une zone plus étendue. Cependant, même de légères modifications de ces facteurs peuvent influencer le développement ou non d’orages, ainsi que leur intensité.
Il est plus difficile de prévoir où chaque orage individuel se développera, mais une fois que les orages évoluent en un système plus organisé (tel qu’un SCM ou une ligne de grains), il devient plus facile de prévoir le mouvement de l’orage et la trajectoire du système.
Enfin, bien que les prévisionnistes recherchent certaines valeurs dans différentes situations pour évaluer le potentiel orageux, l’équilibre entre l’humidité, l’instabilité et le cisaillement du vent est complexe. Bien que l’instabilité puisse être abondante, un manque d’humidité empêchera toujours le développement d’orages, tout comme un manque d’éléments déclencheurs. Chaque élément déclencheur donne aussi aux orages des trajectoires différentes. En raison de l’étendue du pays, les indices de prévision qui fonctionnent bien dans certaines régions peuvent ne pas fonctionner dans d’autres.
Le panneau GFA sur les nuages et le temps, valide à 0000Z le 4 août 2023, montre un front froid balayant le sud-est de l’Ontario et le sud du Québec et associé à une dépression sur le centre du Québec. Il y a une instabilité atmosphérique importante qui annonce une activité convective avec de fréquents cumulus bourgeonnants jusqu’à 27 000 pieds et des orages occasionnels jusqu’à 37 000 pieds à l’intérieur de la zone hachurée verte. La GFA mentionne également le risque de tornade dans le sud du Québec et l’est de l’Ontario. Dans l’ensemble, un risque d’orage existe sur une grande partie de la zone de la GFA. Toutefois, en dehors de la zone d’influence de la dépression, le risque est plus faible.
Cette TAF pour CYOW (Ottawa) est l’un des nombreux exemples d’emplacements où des orages ont été prévus les 3 et 4 août. À CYOW, le prévisionniste a indiqué que le risque d’orages et de grêle à l’aéroport était plus probable entre 2100Z le 3 août et 0000Z le 4 août, ce qui coïncide avec le passage du front froid. Le code PROB40 indique un niveau de confiance plus élevé dans la présence d’orages, tandis que les codes TEMPO ne sont généralement pas ajoutées aux TAF avant que les orages ne se soient déjà formés et que l’on puisse déterminer à l’aide de l’imagerie radar le moment où ils sont censés toucher l’emplacement de la TAF.
Le profil atmosphérique pour CYUL, valide à 2300Z le 3 août, est similaire à celui de plusieurs emplacements dans la zone de risque d’orage cet après-midi-là et illustre l’atmosphère avant l’arrivée du front froid. Des températures chaudes à la surface, associées à des points de rosée élevés, à un profil vertical instable et à un front froid comme élément déclencheur sont propices au développement d’orages.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
Le graphique du modèle de prévision HRRR pour la réflectivité radar simulée, valide de 2200Z le 3 août à 0600Z le 4 août, montre le passage du front froid sur l’est de l’Ontario et le sud du Québec, des orages résiduels devant encore se développer à l’arrière du front.
Source de l'image : College of DuPage (en anglais seulement)
Cet instantané du GIF précédent, valide à 2300Z le 3 août, montre l’emplacement approximatif du front froid servant d’élément déclencheur au développement d’orages dans la région.
Source de l'image : College of DuPage (en anglais seulement)
La carte de prévision convective aux fins de la gestion du débit de la circulation aérienne (TCF), valide à 0100Z le 4 août, montre les zones de convection plus organisée dans l’est de l’Ontario et le sud du Québec. La zone avec des sommets plus élevés, jusqu’à 39 000 pieds, est constituée d’orages qui sont prévus le long du front froid. Ce passage frontal rend l’atmosphère encore plus instable et favorise des sommets légèrement plus élevés par rapport aux tempêtes prévues dans les secteurs chauds situés à l’avant du front.
Source de l'image : Aviation Weather Center (en anglais seulement)
L’imagerie satellitaire multispectrale GeoColorOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement), saisie à intervalles d’une minute entre 2230Z et 2330Z le 3 août, illustre le développement d’orages sur une grande partie de l’Ontario et du Québec, les orages le long du front froid ayant la plus grande couverture et la plus grande taille. À cet intervalle de temps et à cette résolution, il est également possible de voir des « sommets protubérantsOuvrir une nouvelle fenêtre » (en anglais seulement) dans les forts courants ascendants à l’intérieur de chaque tempête.
Source de l'image : CIRA
Il s’agit d’un instantané de la boucle satellite ci-dessus qui décrit l’emplacement approximatif du front froid à 2300Z. Le front sert d’élément déclencheur à des orages intenses dans un environnement où tous les autres ingrédients de l’orage (humidité instable et, dans ce cas, cisaillement du vent) sont déjà présents.
Source de l'image : CIRA
L’imagerie radar, valide entre 2300Z le 3 août et 0400Z le 4 août, montre des orages traversant l’est de l’Ontario jusqu’à la région de CYUL.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Les METAR montrent le passage d’orages sur CYOW (Ottawa) entre 2137Z et 0100Z, de la grêle ayant été observée dans les SPECI émis à 2224Z et 2228Z. Tout cela confirme les prévisions initiales faites dans la GFA et la TAF. On constate aussi une baisse importante de la température, qui est passée de 25 °C à 18 °C, en raison du courant descendant de l’orage et des gouttes froides qui lui sont associées. La température recommence à augmenter après le passage de l’orage. On constate aussi la présence d’un front de rafales associé à l’orage, les rafales atteignant 36 kt à 2247Z.
Source de l'image : OGIMET
Turbulences fortes ou extrêmes, givrage important, perte ou gain de vitesse, perte de portance, et tous les risques liés à d’autres phénomènes météorologiques pouvant se produire en cas d’orages (voir les termes associés).
Vancouver
Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (GTAA)
En règle générale, on tient compte des éléments suivants si des orages sont prévus :
Gestionnaire de l'exploitation en service
L’importance et la durée d’un orage à proximité de la région terminale peuvent avoir une incidence considérable sur l’exploitation, en fonction de la demande à ce moment-là.
Il pourrait être nécessaire d’instaurer des TMI (GS, GDP, MIT, mises en attente aux repères d’entrée de région terminale, arrêts des opérations au sol) en raison de la présence à proximité d’éclairs, de cisaillement du vent ou de microrafales.
Sur le plan de la planification, un gestionnaire de l'exploitation en service à un aéroport principal porte une attention particulière aux éléments suivants : le volet aéroports/régions terminales et le volet en route) :
Aéroports/régions terminales :
En route :
Étendue, arrivée et trajectoire des orages dans le secteur en route :
Contrôleur tour (aéroport principal)
Contrôleur tour (aéroport régional)
Les orages ont une grande incidence sur les activités. Si la TAF en prévoit ou que le radar en affiche la présence, il faut informer les pilotes VFR susceptibles d’être touchés. Les changements soudains de direction et de vitesse du vent ont également une incidence sur l’attribution des pistes. Les départs IFR peuvent également être touchés si une ou plusieurs cellules se trouvent le long des routes de départ (SID). Des déviations peuvent alors être demandées, ce qui nécessitera une coordination. On utilise la TAF comme outil de prévision. Les prévisions PROB servent à la planification ou à la préparation, mais compte tenu de la demande, les contrôleurs sont plus susceptibles de réagir aux orages dans l’instant.
Le type de menace orageuse sera défini par les facteurs environnementaux qui lui permettent de se former, et ces différentes situations exigent des approches légèrement différentes de la part des spécialistes qui fournissent des exposés météorologiques. Une masse d’air instable, comme celle que l’on trouve dans un « secteur chaud » l’été, peut donner naissance à des cellules orageuses individuelles. Elles sont faciles à voir et à éviter (à moins qu’elles ne soient déjà au-dessus d’un aéronef). Lorsqu’il appert qu’un front froid traversera le secteur chaud, il convient d’adresser un avertissement plus précis aux équipages de conduite, car il sera impossible d’éviter la forte turbulence, les précipitations et la visibilité réduite qui caractérisent généralement une ligne continue d’orages. Les aéronefs légers devront rester cloués au sol, alors que certains aéronefs moyens peuvent décoller et monter avant l’arrivée du front froid.
Si les conditions favorisent le développement d’un très gros système, comme un complexe convectif à mésoéchelle, les répartiteurs s’assureront que les aéronefs ne se trouvent pas sur sa trajectoire, et les vols en rapprochement ou en éloignement seront reprogrammés ou carrément annulés.
On peut donc dire que le type et la taille de l’orage suscitent des réponses proportionnelles différentes de la part des FSS.
Les spécialistes sont souvent prêts à intervenir lors du développement potentiel d’une convection, car la visibilité est souvent réduite en raison de la brume sèche pendant les chaudes journées d’été, et l’approche des nuages convectifs en développement n’est pas toujours visible (le cirrus ou l’altocumulus visible au-dessus de la brume sèche peut être bien plus qu’un cirrus ou un altocumulus). Le passage d’un orage est souvent une période achalandée pour les observateurs météorologiques, car il nécessite la diffusion de nombreux SPECI en succession rapide.
AAS
Les spécialistes du service consultatif portent une attention particulière à la saute de vent qui se produit lors du passage d’un front de rafales, aux fluctuations rapides et soudaines de la pression atmosphérique et de la température, ainsi qu’à l’augmentation soudaine de la visibilité, qui sont tous des signes de l’approche ou du développement d’une zone d’activité convective. Aux aéroports, les équipes au sol coordonnent leurs activités avec celles des spécialistes de l’information de vol pour rester informés des dangers qui pourraient menacer le personnel sur les aires de trafic et de manœuvre. On modifie souvent l’avis consultatif et la piste déterminée pour garder les aéronefs à l’écart du temps convectif en approche, et on demande des PIREP aux pilotes qui se trouvent dans la région afin d’obtenir un meilleur portrait de l’activité convective pour les autres aéronefs, les spécialistes qui fournissent des exposés et les prévisionnistes.
Les orages ont un effet considérable sur le travail des contrôleurs terminal. Bien qu’il y ait une certaine planification préalable, les contrôleurs terminal tendent davantage à s’adapter à la situation et à y réagir. Les contrôleurs ont tendance à ne pas faire de différence entre les types d’orages. Cependant, dès que des orages sont prévus dans une TAF (même à 30 %), quelques mesures de planification doivent être prises.
Particularités propres au contrôle terminal de Montréal :
En général, un ou deux contrôleurs s’occupent des départs et un ou deux, des arrivées. Les arrivées et les départs traversent un petit espace aérien. Ce travail se fait en toute sécurité à l’aide d’un contrôle aux procédures et, en grande partie, sans coordination entre les contrôleurs terminal, car les aéronefs suivent les routes prescrites avec peu de déviations. Pendant les orages, les aéronefs sont plus susceptibles de s’écarter des routes prescrites en raison de la convection, et la répartition des responsabilités ATC par tâche n’est alors plus viable.
Les orages créent les environnements de travail les plus difficiles pour les contrôleurs. Aucune distinction n’est faite entre les différents types d’orages. Les contrôleurs reçoivent un exposé météorologique et sont informés qu’il pourrait y avoir des orages susceptibles d’entraîner des retards et des fermetures. Toutefois, en général, les orages sont davantage un événement tactique.
Lorsqu’un orage passe au-dessus d’un aéroport, il peut perturber le trafic au point qu’il faille interrompre les arrivées et les départs (ce qu’on appelle « fermer l’aéroport » à l’interne).
Pendant des orages, les contrôleurs peuvent s’occuper d’un plus petit nombre d’aéronefs sur leur fréquence, chaque aéronef nécessitant plus de temps et d’attention. Les contrôleurs recueillent et transmettent constamment des renseignements aux pilotes, aux gestionnaires, aux surveillants et aux autres contrôleurs.
Les orages ont une incidence directe, surtout pendant l’été, sur les activités opérationnelles dans l’espace aérien supérieur, au point qu’il faille adapter les effectifs. En raison de l’imprévisibilité de la formation, du mouvement et de la hauteur des orages, il faut les gérer de manière tactique.
Les contrôleurs doivent connaître quels seront les sommets des cumulonimbus. Selon l’altitude de ces sommets, ils peuvent influencer les déviations que les pilotes décident de prendre. On utilise des produits tels que CoSPA et TCF pour déterminer les sommets des échos et le mouvement des tempêtes.
Les orages augmentent la charge de travail, les vols ayant besoin de renseignements à jour sur les orages et les SIGMET actifs. Lorsqu’un risque d’orages est présent, il faut discuter de la planification d’itinéraires, ou routes SWAP, qui permettent d’éviter les zones d’orages actifs.
Les orages ont une grande incidence sur les répartiteurs et les compagnies aériennes, car ils peuvent entraîner des perturbations importantes dans les opérations courantes. Bien que les orages individuels ou isolés puissent traverser un aéroport très fréquenté pendant une courte période, les retards associés à ces interruptions de vol peuvent se répercuter sur les opérations d’une compagnie aérienne pendant les 24 à 48 heures qui suivent.
Les orages peuvent perturber les opérations aériennes comme suit :
Augmentation des coûts :
En accroissant les risques :
Répercussions des prévisions d’orages :
Pour les répartiteurs, les orages tombent sous deux catégories :
Les orages pouvant avoir des conséquences importantes, on s’efforce de valider les prévisions en consultant plusieurs produits pour s’assurer d’un consensus avant de procéder à des ajustements d’horaire. Il existe de nombreux produits ou outils de prévision météorologique que les répartiteurs utilisent pour anticiper les orages. Ces produits ou outils varient d’une organisation à l’autre, mais les plus utilisés sont les suivants :
Les TAF – le principal moyen de prévoir les orages à un aéroport.
La TCF
Le CIWS et le CoSPA sont largement utilisés pour connaître les conditions météorologiques actuelles et futures, jusqu’à une période de 8 heures.
Autres produits utilisés :
Les orages ont un effet important sur la sécurité des vols dans toutes les phases du vol. Les ressources typiques pour les prévisions d’orages sont NAV CANADA et l’Aviation Weather Service de la NOAA.
Si des retards sont prévus, les contrôleurs travaillent avec les répartiteurs pour planifier la quantité de carburant nécessaire, les aéroports de dégagement et les itinéraires. En général, cette planification a lieu environ 1 à 1 ½ heure avant le départ. Les codes PROB30, PROB40 ou TEMPO, etc., dicteront les limites d’atterrissage à l’aérodrome.
Source de l'image : Twitter
Il s’agit d’une vidéo prise à bord d’un A330 à 38 000 pieds, des orages sévissant sur le côté droit de l’appareil. L’intensité des cellules orageuses est visible sur l’écran du radar météorologique du poste de pilotage de l’A330, et on y voit clairement les orages le long de sa trajectoire.
Source de la vidéo : Twitter @YYZBound
On apprend aux pilotes de l’aviation générale à faire preuve de beaucoup de prudence en cas d’orage. Tout le monde sait qu’il ne faut pas pénétrer dans des orages, mais aussi qu’il ne faut pas voler près d’eux ou sous eux, surtout dans les petits aéronefs de l’aviation générale, en raison des répercussions possibles – turbulence, précipitations et courants ascendants et descendants.
Il faut éviter les orages à tout prix. La combinaison de nuages bas, de vents violents et de pluie peut gravement endommager un hydravion de l’aviation générale et laisser l’équipage en détresse. Les GFA et les exposés météorologiques des FIC sont des plus utiles pour les pilotes qui ne volent pas vers ou depuis des aérodromes pour lesquels des TAF sont diffusées, comme les pilotes d’hydravions et les pilotes qui se rendent sur des terrains d’aviation privés.
Lors de la planification d’un vol, il est en général facile d’établir si des orages sont possibles, mais le niveau de leur présence et les différents types d’orages peuvent compliquer la prise de décisions.
La GFA permet d’obtenir une vue d’ensemble pour des régions susceptibles d’être touchées, mais elle se réfère généralement aux conditions d’une masse d’air sur une zone très étendue. À moins qu’ils ne soient associés à un phénomène spécifique (comme un front froid), il peut être difficile de prédire exactement où les orages se produisent. Un bon pilote lit donc la GFA et dresse un plan d’action en cas d’urgence en présumant qu’il est possible que des orages isolés ou dispersés éclatent dans la région qu’il prévoit de survoler.
Si une TAF est disponible, plus l’événement est prévisible, plus il est facile de planifier en conséquence.
Lorsqu’elles sont disponibles, les données radar sont un outil très important et souvent sous-utilisé qui peut indiquer la taille, la vitesse et la gravité d’un important système orageux.
En été, lorsqu’il y a des risques d’orages moins prévisibles non liés à un front froid ou à un grain, les orages imprévisibles incitent les pilotes à se demander si oui ou non un vol aura lieu. Pendant toutes les phases de vol, les bons pilotes qui ont évalué les risques et décidé de voler regarderont constamment autour d’eux pour surveiller les changements de l’activité météorologique dans tous les quadrants qui les entourent.
Il ne faut jamais tenter de voler directement sous un orage ou à proximité immédiate de celui-ci. Cet énoncé peut être évident lorsqu’il y a des précipitations sous l’orage, ce qui réduit la visibilité. Un pilote VFR éviterait alors automatiquement de se retrouver dans cette situation. Cependant, pendant les phases de développement ou de dissipation, les précipitations peuvent ne pas être visibles, et il faut alors redoubler de prudence en raison des courants ascendants ou descendants qui peuvent être présents et créer un risque supplémentaire. Les courants ascendants peuvent être difficiles à contrer et une mauvaise action corrective peut amener un pilote à faire un piqué dangereux ou excessif. L’absence de réaction à un courant ascendant peut rapprocher l’aéronef des nuages et faire entrer le pilote en IMC, ce qui peut avoir de graves conséquences pour un pilote inexpérimenté ou en état de panique. Un courant descendant peut être difficile ou impossible à contrer si la vitesse de montée verticale de l’aéronef est inférieure à la vitesse du courant descendant, qui force alors l’aéronef à se rapprocher du sol. Un mauvais réglage pour le courant descendant peut entraîner une vitesse dangereusement faible ou un décrochage.