Code METAR
S.O.
Symbole météo
Le givrage des aéronefs représente un danger important pour l’industrie aéronautique. En effet, les différents types et intensités d’accumulation de glace ou de contaminants peuvent influer sur l’aérodynamique et les performances d’un aéronef ainsi que sur la fonctionnalité de ses instruments.
En aviation, le givrage est une condition atmosphérique qui peut entraîner la formation de glace sur un aéronef.
Cette image illustre le niveau de menace relatif des différents types de nuages en ce qui concerne le givrage. Les nuages remplis de gouttelettes de liquide chaud ne présentent aucun risque de givrage à moins qu’ils n’adhèrent à une surface très froide. Les nuages ne contenant que des gouttelettes de liquide surfondues sont les plus dangereux pour les conditions de givrage, car les gouttelettes surfondues peuvent facilement geler sur les surfaces avec lesquelles elles entrent en contact. Les nuages en phase mixte présentent moins de risques, car les particules gelées recueillent de l’eau surfondue lors de leur descente, créant ainsi des précipitations plus importantes. Les nuages de glace ne présentent aucun risque de givrage, car toute l’eau disponible est déjà sous forme de glace et n’adhère pas aux surfaces.
Deux processus peuvent surtout conduire à des conditions de givrage : les précipitations qui tombent et gèlent sur les surfaces froides, et l’eau liquide surfondue qui gèle sur les surfaces froides en vol. Seules les conditions permettant l’accumulation d’eau liquide surfondue sur les surfaces seront abordées ici, et non l’accumulation de contaminants ou de précipitations sur les aéronefs qui peuvent être enlevés au cours du processus de dégivrage au sol ou par l’équipement de dégivrage en vol.
Au sol et en vol à basse altitude, le givrage se produit dans les précipitations verglaçantes. La pluie verglaçante provoque du givrage fort au contact des surfaces froides, tandis que la bruine verglaçante provoque en général un givrage mixte plus modéré qui peut devenir fort si la bruine verglaçante dure longtemps. Toutefois, il convient de noter que le givrage peut également se produire lorsque des précipitations (telles que la neige) tombent sur l’aéronef en vol et gèlent sur ses surfaces.
L’ingrédient clé du givrage en vol est la présence d’eau liquide surfondue. L’eau liquide surfondue est de l’eau qui reste à l’état liquide même lorsque sa température descend en dessous de 0 oC. Cela peut se produire pour diverses raisons, notamment parce que les gouttelettes ne présentent pas d’imperfections sur lesquelles la glace pourrait se former et parce que les basses températures réduisent l’énergie dans les gouttelettes, ce qui rend difficile le réarrangement des molécules en structures cristallines.
Les facteurs qui influencent la gravité et l’étendue du givrage sont l’abondance d’eau liquide surfondue dans un nuage, la température et la taille des gouttes. En général, la plus grande quantité d’eau liquide surfondue, et donc de givrage, se trouve dans les nuages dont la température se situe entre 0 °C et -15 °C. Bien qu’il puisse y avoir des conditions de givrage en dehors de cette plage, l’abondance relative des particules gelées augmente à mesure que les températures diminuent, ce qui signifie qu’il y a moins d’eau surfondue disponible pour geler directement sur les surfaces. L’eau surfondue peut exister jusqu’à des températures de -40 oC, bien qu’elle devienne de moins en moins abondante à des températures plus froides. En dessous de -40 oC, les gouttelettes surfondues gèlent spontanément et le risque de givrage en vol est éliminé.
Les nuages convectifs représentent également une source importante de givrage dans les nuages. En raison de leurs importants courants ascendants et de leurs températures généralement plus chaudes, les gouttelettes d’eau surfondue peuvent être expédiées plus haut dans l’atmosphère et distribuées dans une plus grande partie du nuage. Les gouttelettes surfondues tendent donc à être plus abondantes, et le risque de givrage tend à être plus important et plus haut dans le nuage. Souvent, les conditions de givrage tendent à être pires près du sommet des nuages convectifs, où toute intensité de givre mixte, ou même de givre transparent modéré, est possible.
Source de l'image : COMET®Ouvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Le givrage est également classé comme léger, modéré ou fort :
Les nuages convectifs peuvent également favoriser les conditions de givrage dans le nuage jusqu’à des températures beaucoup plus basses (près de -25 oC) en raison du fort mouvement vertical qu’on y trouve. Ces nuages peuvent déplacer des gouttelettes surfondues beaucoup plus haut dans l’atmosphère qu’elles ne le feraient naturellement. C’est pourquoi les nuages convectifs présentent toujours un risque de givrage.
Cette image montre les zones autour d’un système dépressionnaire dans lesquelles le givrage est le plus probable. Certains environnements sont plus propices au givrage, en particulier les environnements humides et chauds dans lesquels il y a soulèvement de l’air. Si l’on fait le lien avec la structure générale des nuages autour d’une dépression, les environnements les plus propices au givrage se trouvent à l’avant d’un front chaud (également là où la pluie verglaçante et les granules de glace sont susceptibles de se produire), avec une langue d’air chaud en altitude et dans la convection associée à un front froid. Des conditions de givrage fort peuvent également être associées aux ondes orographiques et aux orages, en raison des fortes forces de soulèvement qui poussent l’eau liquide surfondue très haut dans l’atmosphère.
Il existe également des cas de pluie verglaçante et de granules de glace localisées dans les vallées où l’air froid est piégé, ce qui permet à la pluie de geler avant ou pendant le contact avec le sol. Les vallées de l’Outaouais et du Saint-Laurent sont particulièrement propices à de longues périodes de pluie verglaçante, mais les vallées de la chaîne Côtière et des montagnes Rocheuses peuvent aussi faire l’objet d’épisodes de pluie verglaçante de plus courte durée. De même, bien que rarement, les fronts froids qui amènent de l’air très froid à la surface peuvent provoquer de brefs épisodes de pluie verglaçante à la surface.
En cas de bruine verglaçante, on peut s’attendre à un givrage mixte modéré en dessous et à l’intérieur du stratus qui produit la bruine verglaçante. Comme dans tout environnement de givrage, si un aéronef reste dans un environnement de bruine verglaçante pendant une période prolongée, le givre peut s’accumuler jusqu’à un niveau considéré comme fort.
Source de l’image : Environnement et Changement climatique Canada
Dans les cas de pluie verglaçante ou de granules de glace, le givrage sera le plus fort de la surface à la base de l'a couche au-dessus du point de congélation (AFL). Cependant, il y aura également du givrage au-dessus de l’AFL à l’intérieur du nuage qui produit des précipitations. Cette image est un exemple de profil de température atmosphérique avec une AFL. Plus haut que 4 000 pieds AGL, les températures sont encore suffisamment froides pour permettre la formation de gouttelettes d’eau surfondue. Entre 2 000 et 4 000 pieds, le nuage est au-dessus du point de congélation, ce qui permet aux précipitations tombant dans cette couche de fondre partiellement ou complètement, et de réduire le risque de givrage par des gouttelettes surfondues. En dessous, les températures redescendent en dessous du point de congélation. Selon l’épaisseur de cette couche de gel, les précipitations peuvent regeler entièrement (granules de glace) ou se refroidir jusqu’à une température proche de zéro et geler au contact des surfaces froides (pluie verglaçante).
Source de l’image : Environnement et Changement climatique Canada
Il existe trois types de givrage que l’on peut prévoir ou décrire : givrage transparent, givrage blanc et givrage mixte.
1. Givrage transparent (CLR) – Les gouttelettes d’eau ne gèlent pas toutes instantanément au contact du bord d’attaque d’un aéronef. Une partie de l’eau liquide surfondue se répand le long de l’aéronef avant de geler. Il en résulte une section de glace en forme de corne qui anéantit la portance et augmente rapidement la traînée. Il s’agit du phénomène le moins fréquemment signalé et il est généralement associé à de la pluie verglaçante (et parfois aux granules de glace). L'image montre un exemple de formation de givre transparent sur la surface d’un aéronef.
Source de l'image : NASA – Centre de recherche Lewis
2. Givrage blanc (RIME) – Petites gouttelettes à des températures plus froides qui gèlent au contact avec une surface. Généralement d’apparence opaque ou blanche, le givrage blanc est granuleux ou fragile. C’est le type de givrage le plus fréquemment signalé. L'image montre un exemple de formation de givre blanc sur des surfaces froides.
Source de l'image : Météo France
3. Givrage mixte (MX) – Mélange de givrage transparent et de givrage blanc. Le givrage mixte se produit dans les nuages où les températures et la taille des gouttelettes varient. Il est souvent signalé dans les nuages, ainsi que dans la bruine verglaçante. L'image montre un exemple de formation de givre mixte sur les surfaces d’un aéronef.
Source de l’image : NASA – Centre de recherche Lewis
Durée
Les conditions de givrage en vol continueront tant qu’il y aura de l’eau liquide surfondue. Elles peuvent durer plusieurs heures.
Dans le cas de précipitations provoquant des conditions de givrage au sol (pluie verglaçante, granules de glace, bruine verglaçante), les conditions ont tendance à être plus brèves sur une région donnée, car la pluie verglaçante et les granules de glace se déplacent avec le front chaud, ce qui les fait durer généralement quelques heures à la fois. Toutefois, si un front chaud se déplace lentement ou reste en place, les conditions peuvent persister jusqu’à une journée. Le stratus d’où tombe de la bruine verglaçante peut durer assez longtemps, et nécessite un changement de masse d’air avant de se dissiper. Les conditions peuvent durer de quelques heures à quelques jours, en fonction des températures à la surface.
Dissipation
Les conditions de givrage ne se dissiperont que lorsqu’un nuage organisé contenant de l’eau liquide surfondue se dispersera. Lorsque des précipitations tombent d’un nuage, cela favorise généralement la croissance des cristaux de glace et diminue la présence d’eau liquide surfondue. En outre, les précipitations qui tombent peuvent « attraper » des gouttelettes surfondues, ce qui augmente la taille des précipitations qui tombent en même temps. Plus un nuage produit des précipitations longtemps, moins les gouttelettes d’eau liquide surfondue sont susceptibles de survivre, bien que les nuages d’où tombent des précipitations présentent toujours un risque de givrage.
Par ailleurs, le réchauffement des couches de la masse d’air (chauffage diurne, advection d’air chaud, etc.) au-dessus de zéro réduira le risque de givrage, tout comme le refroidissement du nuage/de l’air jusqu’à -40 oC, où l’eau liquide surfondue n’est plus possible.
Source de l’image : Environnement et Changement climatique Canada
Naturellement, les conditions de givrage sont plus fréquentes à la fin de l’automne, en hiver et au début du printemps, lorsque les températures sont les plus basses, surtout lorsqu’elles sont liées à des types de précipitations verglaçantes.
Au Canada, les conditions de givrage dans les nuages peuvent persister pendant la majeure partie de l’année, mais à mesure que les températures à la surface augmentent, il faut monter plus haut dans l’atmosphère pour trouver des températures comprises entre 0 oC et -15 oC.
Les conditions de givrage dans les nuages peuvent être difficiles à prévoir, car la taille et le contenu de l’eau liquide surfondue peuvent varier considérablement sur le plan spatial et temporel à l’intérieur d’un nuage. Sur la GFA, les conditions de givrage sont le plus souvent prévues dans des zones de nuages organisés dont la température est comprise entre 0 °C et -15 °C, ainsi qu’avec de la bruine verglaçante, des granules de glace et de la pluie verglaçante.
Il est plus difficile de déterminer le moment et l’emplacement exacts des précipitations qui généreront des conditions de givrage au sol, principalement en ce qui a trait à la pluie verglaçante et aux granules de glace. Il peut être difficile pour les modèles de déterminer la profondeur et l’emplacement exacts de la couche au-dessus du point de congélation en altitude, et les observations des sondages en altitude et des AMDAR ne sont pas toujours bien placées ou opportunes pour saisir correctement la forme de cette caractéristique. Ce problème est encore plus grand dans les régions où il y a peu d’observations, peu de PIREP et pas de radar.
Cette GFA, valide à 1200Z le 14 avril 2023, montre un front chaud associé à un système dépressionnaire s’étendant sur le nord-ouest de l’Ontario. Divers types de précipitations sont prévus à proximité du front chaud, avec de la pluie ou des averses de pluie le long et au sud du front, des précipitations verglaçantes le long du bord nord et plus au nord, et de la neige au nord seulement. Le panneau de givrage et de turbulence montre comment ces précipitations et la couverture nuageuse associée se traduisent par un risque de givrage en fonction du type de précipitations, de l’épaisseur des nuages, des paramètres de givrage à l’intérieur des nuages et de l’emplacement du niveau de congélation à différentes altitudes. Il est à noter que ce ne sont pas seulement les zones organisées de précipitations situées autour des fronts synoptiques qui génèrent un potentiel de givrage; les nuages de basse altitude sur le nord du Québec, d’une épaisseur prévue de 3000 pieds seulement, devraient générer un givrage mixte modéré dans les nuages.
Les zones de précipitations verglaçantes organisées le long du front sont associées à des régions où l’on prévoit un fort givrage transparent dans les couches sous le point de congélation situées dans les 6 000 pieds au-dessus de la surface. Là, les flocons de neige fondus, devenus gouttes de pluie, sont surfondus par l’air sous le point de congélation et peuvent geler au contact d’une surface comme les surfaces critiques d’un aéronef ou le sol. En altitude, seul un givrage mixte modéré est prévu de 9 000 à 18 000 pieds, car cette région se trouve au-dessus de la couche de fonte, et aucune précipitation ne risque de fondre et de regeler à cette altitude. Entre ces deux couches se trouve une couche au-dessus du point de congélation, qui ne sera pas associée à des conditions givrantes, car les températures devraient y être supérieures à 0 °C.
Le déchiffrage du panneau de givrage GFA peut devenir difficile lorsque l’altitude à laquelle les températures de l’air tombent en dessous de 0 °C, la couche de gel, varie en fonction de la profondeur du nuage. Les lignes en pointillé dans le panneau indiquent les lignes de même hauteur pour les niveaux de congélation.
Par exemple, la ligne pointillée la plus septentrionale traversant le nord du Québec, passant par Moosonee (CYMO), vers l’ouest jusqu’au sud de Muskrat Dam (CZMD) est le niveau de congélation qui indique que l’isotherme 0 degré se trouve à la surface, ce qui signifie que toute la colonne d’air est sous le point de congélation et, comme le montrent le panneau sur les nuages et le temps, cela se traduit par une prévision de neige uniquement.
Juste au sud du front chaud se trouve une zone nuageuse différente, avec des couches fragmentées prévues entre 4 000 et 12 000 pieds, dans laquelle aucun givrage n’est prévu. Cela est dû en grande partie à l’endroit où se situe le niveau de congélation. En observant les lignes pointillées situées dans cette zone nuageuse, on constate que le niveau de congélation prend rapidement de l’altitude, soit de 2 500 pieds (ligne pointillée qui traverse Chibougamau/Chapais [CYMT]) à 10 000 pieds (ligne pointillée juste au nord de Kapuskasing [CYYU]). Tous les nuages situés en dessous de cette altitude, au niveau de la ligne en pointillés ou au sud de celle-ci, auront des températures supérieures à 0 °C, ce qui élimine le risque de givrage.
L'aéroport de Pickle Lake (CYPL) est situé dans la zone de la GFA qui devrait connaître des changements significatifs dans le type de précipitations lorsque le front chaud se déplacera dans la région : des précipitations verglaçantes et gelées passeront à de simples averses de pluie après 1900Z. En cas de précipitations verglaçantes, comme l’indique la GFA, on peut s’attendre à un fort givrage transparent au-dessous de la couche au-dessus du point de congélation dans l’air dont la température est inférieure à 0 °C. Dans la plupart des autres cas, cependant, le risque de givrage ne sera pas nécessairement évident sur la TAF. En effet, si le givrage dépend de facteurs de la couche de l’atmosphère où se trouvent les nuages et les éventuelles précipitations, il peut également exister dans les nuages lorsqu’aucune précipitation n’est prévue. Il est donc important d’évaluer les différentes prévisions lors de la planification d’un vol et de demander un exposé météorologique si nécessaire.
L'aéroport de Pickle Lake (CYPL) est situé dans une zone de la GFA où des précipitations verglaçantes sont prévues. Les profils atmosphériques du SRPD, montrant les conditions prévues à 1500Z et 2100Z respectivement le 14 avril, illustrent le profil de givrage calculé au-dessus de l’emplacement. Veuillez noter que les températures de l’axe des x sont exprimées en degrés Celsius, même si les températures et les points de rosée à la surface indiqués en rouge et en vert sont exprimés en degrés Fahrenheit.
À 1500Z, les températures à la surface devraient osciller autour de 0 °C, mais au-dessus de la surface jusqu’à environ 4 800 pieds se trouve la couche surfondue de températures inférieures à 0 °C dans laquelle un fort givrage transparent est possible. Les températures augmentent progressivement avec l’altitude dans l’inversion présente dans cette couche jusqu’à ce qu’elles soient supérieures à 0 °C, ce qui correspond à la base de la couche au-dessus du point de congélation (AFL) indiquée dans le GFA. C’est au sommet de l’AFL que les températures chutent à nouveau en dessous de 0 °C et qu’il y a à nouveau du givre dans les nuages, dont l’intensité et le type devraient être modérés et variés.
D’ici 2100Z, les températures de surface devraient dépasser 0 °C et les précipitations se dissiper considérablement dans l’environnement de la couche de nuages fragmentés illustré dans le profil. Les prévisionnistes évalueront ces profils en fonction du risque de givrage, entre autres, et tiendront compte de tous les facteurs énumérés dans la section La science expliquée lorsqu’ils détermineront s’il faut ou non prévoir du givrage pour une région donnée.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
L'aéroport de Muskrat Dam (CZMD) reste dans la zone de neige prévue tout au long du passage de la dépression et du front chaud qui lui est associé. Sur le panneau de givrage et de turbulence, on voit que la zone est située au nord de la ligne pointillée du niveau de congélation étiquetée « SFC », ce qui indique que, le long de cette ligne ou plus au nord, la totalité de la colonne d’air sera au-dessous de zéro. C’est la raison pour laquelle la couche de givre prévue commence si bas dans l’atmosphère dans la GFA, montrant un givrage mixte modéré de 4 000 à 18 000 pieds. Ainsi, l’évaluation des niveaux de gel sur les panneaux de givrage et de turbulence de la GFA peut donner des indications sur la phase de précipitation qui peut se produire, tout en fournissant des informations critiques sur les risques de givrage à la fois dans et sous le nuage.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
Le graphique des prévisions SRPD pour les isobares et le type de précipitations, valide entre 1200Z le 14 avril et 0500Z le 15 avril, montre les phases de précipitations associées au front chaud qui s’étend vers le nord à partir du système dépressionnaire centré sur le nord du Wisconsin. Les zones de pluie, de précipitations verglaçantes et de neige prévues sont indiquées et reflètent étroitement celles observées dans le panneau sur les nuages et le temps de la GFA de 1800Z.
Source de l'image : College of DuPage (en anglais seulement)
Ce graphique sur l’importance du givrage de l’Aviation Weather Centre des États-Unis fournit des informations sur le givrage basées sur l’altitude. Pour cet événement précis du 14 avril, un GIF des prévisions de givrage valides à 1400Z illustre le risque observé avec les limites frontales et le système dépressionnaire associé. Les prévisions comportent également quelques autres points intéressants :
En commençant par la surface, le givrage est observé à des altitudes plus basses au-dessus du nord de l’Ontario. C’est le résultat de la variation de température au nord et au sud du front chaud, comme le montre le panneau GFA de givrage et de turbulence. Au nord du front, les températures de surface sont déjà inférieures à 0 °C, ce qui entraîne une possibilité de givrage à partir de la base de la couche nuageuse. Plus au sud, le début du givrage prévu est plutôt basé sur l’endroit de l’atmosphère où les températures chutent sous 0 °C. À mesure que l’altitude augmente, de nouvelles zones de givre commencent à apparaître plus au sud, ce qui permet d’illustrer graphiquement ce changement de niveau de congélation.
En ce qui concerne les zones de précipitations verglaçantes prévues dans les panneaux GFA de 1800Z, cette prévision montre également ces zones avec le « risque de grosses gouttelettes surfondues » (SLD) mis en évidence, bien que dans des régions géographiques légèrement différentes, cette prévision précédant de 4 heures les GFA. Ces zones de marques rouges hachurées indiquent les zones où un potentiel de givrage particulièrement dangereux est prévu et sont colocalisées avec les zones de précipitations verglaçantes prévues. De plus, le risque de grosses gouttelettes surfondues se situe principalement autour de 3000 pieds, ce qui, selon la GFA, est en dessous de la couche au-dessus du point de congélation et dans la zone de prévision de fort givrage transparent. Ce risque devient beaucoup plus restreint et se déplace vers le nord entre 5000 et 7000 pieds, ce qui indique la probabilité d’un niveau de congélation légèrement plus élevé à cet endroit et la possibilité d’une couche plus profonde dont la température se situe sous 0 °C, entraînant la formation de granules de glace. Ce risque est également montré dans la GFA.
Source de l'image : Aviation Weather CenterOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
L’imagerie radar du nord-ouest de l’Ontario valide entre 1200Z et 1800Z le 14 avril montre l’approche de précipitations organisées sur l’est du Manitoba associées à la zone devant le front chaud le plus proche du centre de basse pression indiqué sur la GFA. Sur les images antérieures, plus au nord et à l’est, les précipitations sont plus intermittentes. Le givrage dans les nuages comme indiqué par la GFA est probable en raison des températures des nuages dans la région. En raison de la couverture radar, aucune donnée radar n’est disponible pour l’instant pour CYPL (Pickle Lake) ou CZMD (Muskrat Dam).
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Les METAR pour CYPL (Pickle Lake) valides le 14 avril montrent que de la neige et de la pluie verglaçante sont tombées sur le site comme indiqué dans la TAF. La présence de précipitations verglaçantes à la surface augmente la probabilité d’un givrage important dans les niveaux les plus bas de l’atmosphère, comme prévu dans le panneau GFA valide à 1800Z et montré précédemment.
Source de l'image : OGIMET
L’accumulation de glace ou de neige sur un aéronef au sol nécessite le dégivrage de l’aéronef avant le décollage, conformément au Règlement de l’aviation canadien qui stipule ce qui suit : « Il est interdit d’effectuer ou de tenter d’effectuer le décollage d’un aéronef si du givre, de la glace ou de la neige adhèrent à toutes surfaces critiques ».
L’accumulation de glace sur un aéronef en vol peut toucher de nombreux aspects du vol. Si la glace s’accumule sur des surfaces critiques (ailes, gouvernes, rotors, hélices, stabilisateurs horizontaux ou verticaux), elle perturbera l’écoulement laminaire de l’air sur ces surfaces. Une perturbation de l’air se déplaçant sur les surfaces critiques dans des conditions de givrage entraîne une diminution de la portance que les ailes peuvent générer et une diminution du contrôle de l’aéronef, les gouvernes de direction, les ailerons et les gouvernes de profondeur ne fonctionnant pas comme d’habitude. La glace ajoutera également du poids à l’aéronef et générera une traînée supplémentaire, ce qui diminuera les performances de l’aéronef et pourrait entraîner une perte de portance et augmenter le risque de décrochage ou d'accident. Les conséquences dépendent entièrement du type de givre, du taux d’accumulation, du type d’aéronef et des capacités de dégivrage de l’aéronef.
La glace peut également s’accumuler sur le pare-brise de l’aéronef, ce qui réduit la visibilité, sur les instruments de l’aéronef, ce qui peut fausser les mesures, et sur les antennes radio, ce qui peut nuire aux communications.
L’effet du givrage sur un aéronef pendant le vol dépend de nombreux facteurs, dont les suivants :
Gestionnaire de l'exploitation en service
Les aéronefs qui ont de la difficulté à gérer le givrage en vol seront réacheminés à la demande des pilotes.
Les principaux outils à utiliser en cas de givrage sont les panneaux de danger des GFA.
Les conditions de givrage potentiel sont incluses dans les exposés météorologiques donnés aux surveillants des unités ATC. De plus, des discussions de planification stratégique ont lieu lorsque les prévisions indiquent un givrage susceptible d’avoir des répercussions sur les opérations et la charge de travail des contrôleurs. Les unités les plus souvent touchées sont les unités en route et terminales de l’espace aérien inférieur.
Contrôleur tour (aéroport principal)
Contrôleur tour (aéroport régional)
Le givrage est une telle menace pour la sécurité que sa simple présence possible exige une vigilance accrue de la part du personnel des FSS. Un certain nombre d’aéroports ont conclu des ententes en vertu desquelles l’observateur météo en service appelle immédiatement le personnel d’entretien local pour l’informer que des précipitations verglaçantes ont commencé à tomber sur le terrain d’aviation, qu’elles aient été prévues ou non. De plus, les spécialistes FIC peuvent donner l’alerte en diffusant immédiatement un PIREP urgent ou un SIGMET aux aérodromes situés en aval de la pluie verglaçante.
Pour la plupart des pilotes d’aéronefs légers, la présence de bruine verglaçante ou de pluie verglaçante au point de départ, en route ou à destination signifie le retard ou l’annulation du vol. Pour les exploitants commerciaux, la présence d’équipements antigivrage efficaces, tels que les systèmes de réchauffement des ailes sur les aéronefs Boeing et Airbus, peut permettre à ces aéronefs de voler en toute sécurité dans de telles conditions. Le givrage peut également empêcher le pilote de voir à travers le pare-brise, transformant une simple approche visuelle en une dangereuse approche par visibilité réduite ou nulle. C’est une décision qui revient à chaque pilote. Toutefois, le personnel des FSS et des FIC est formé pour souligner la présence de cette menace à TOUS les clients.
Risque accru que certaines altitudes deviennent inutilisables. Par exemple, des aéronefs en descente ne veulent pas se placer en palier à 4 000 pieds, ce qui limite les options du contrôleur.
Le givrage a d’importantes répercussions sur le travail. Il n’y a pas beaucoup d’aéronefs « en croisière à une altitude stable » en région terminale. Il est donc difficile de simplement « éviter une altitude et en utiliser une autre », parce que tous les aéronefs transitent par toutes les altitudes disponibles. De plus, il y a souvent plus de givrage que de turbulence. Quelques points supplémentaires :
Cette situation se répercute grandement sur la charge de travail, puisque toutes les procédures d’arrivée et de départ sont conçues en fonction de croisements d’altitude spécifiques. S’il faut changer soudainement cette façon de procéder, la complexité du travail monte d’un cran. Les arrivées seront trop élevées pour leur profil habituel et les départs devront soit être guidés de manière à pouvoir dépasser les arrivées (pour éviter d’avoir à se mettre en palier à 7 000 pieds), soit rester très longtemps à basse altitude (5 000 pieds), ce qui n’est pas idéal dans les deux cas.
Si le givrage est fort à basse altitude près d’un aéroport principal, les pilotes des aéronefs voudront monter rapidement pour traverser cette zone de givrage. Les contrôleurs veilleront alors à les faire grimper avec le moins de retard possible.
Le givrage en vol a pour principale conséquence, dans le cas des contrôleurs, d’accroître leur charge de travail. Lorsque le pilote d’un aéronef signale la formation de givrage en vol, il incombe au contrôleur de s’assurer que les pilotes de tous les aéronefs qui traverseront cette zone reçoivent l’information.
Un givrage en vol de faible intensité n’a pas d’incidence majeure sur le contrôle de la circulation aérienne en termes de retards de vol, mais les fréquences ATC sont souvent plus encombrées lorsque les contrôleurs transmettent et recueille de l’information et donnent aux pilotes l’option de voler à une autre altitude pour éviter le givrage potentiel.
Les pilotes demanderont des changements d’altitude soit pour éviter le givrage, soit une fois qu’ils l’auront rencontré. La meilleure chose que l’ATC peut faire lorsqu’il y a du givrage (ou que tout autre phénomène météorologique intense se manifeste) est de prendre les devants. Ainsi, il faut communiquer avec les pilotes avant de recevoir des demandes et tenir les aéronefs à l’écart de tout problème météorologique.
Le givrage peut constituer un grave danger pour la navigation aérienne. C’est pourquoi les mesures nécessaires sont prises pour l’éviter. Les aéronefs commerciaux ne sont pas certifiés pour naviguer dans des zones de givrage fort. Si ces conditions sont présentes, les vols sont retardés ou annulés.
Le givrage qui n’est pas éliminé lors de l’approche doit être retiré avant le prochain départ. Souvent, c’est le givrage transparent qui a le plus de répercussions, en particulier lorsque de la pluie verglaçante tombe à un aéroport principal.
On utilise de nombreux produits pour prévoir le givrage en vol :
Par définition, le givrage en vol fait référence à l’accumulation de glace ou de neige sur la cellule de l’aéronef. En général, le givre s’accumule près d’un point de stagnation où la vitesse locale du flux d’air est proche de zéro : le bord d’attaque des ailes/des stabilisateurs horizontaux et verticaux, le nez de l’aéronef, les prises d’air, le couvercle d’entrée d’air du moteur et le cône de pénétration du moteur. Le givrage influence les quatre forces en vol. Il augmente le poids de l’aéronef, diminue la puissance ou la poussée, augmente la traînée et diminue la portance générée.
Les capacités antigivrage varient en fonction du type d’aéronef et des composants antigivrage à bord.
Si l’équipement d’antigivrage du moteur se couvre de givre en vol, le débit d’air dans la turbine sera perturbé, et une perturbation du débit d’air dans un moteur à réaction entraîne le décrochage du compresseur : un bruit fort de détonation retentira, des indications erratiques s’afficheront à propos du moteur et d’éventuelles traînées de flammes seront visibles à l’échappement. Alors que le recours habituel en cas de décrochage de compresseur est de réduire la poussée du moteur, si le décrochage est causé par le givre, les fabricants d’aéronefs recommandent d’augmenter la poussée pour dégager la glace.
L’accumulation de glace sur les bords d’attaque des ailes ou de la queue peut rendre impossible le maintien du vol en palier ou, pire encore, elle peut causer un décrochage. Le décrochage du plan fixe horizontal (décrochage du stabilisateur) peut entraîner une variation soudaine et violente de l’assiette de l’aéronef si ce type de décrochage se produit lors de la sortie des volets, qui s’effectue à proximité du sol. Ce manque d’altitude laisse beaucoup moins de marge de manœuvre pour rétablir l’assiette de l’aéronef. C’est la raison pour laquelle une telle situation peut s’avérer dangereuse. Ainsi, les pilotes font tout pour l’éviter.
Les aéronefs de catégorie transport peuvent évoluer dans des conditions de givrage modéré, mais pas dans des conditions de givrage fort. Ils ne sont pas autorisés à voler dans des conditions connues de givrage fort, mais s’ils se retrouvent dans une telle situation, ils doivent monter ou descendre immédiatement pour sortir de la zone.
Le taux de captation du givre est toujours contrôlé pour s’assurer qu’il reste dans les limites des capacités de l’aéronef (le givrage ne peut être fort). La limite d’épaisseur du givre avant que l’on ne considère que le givrage est fort est de 3 cm (voir la discussion sur la pluie verglaçante et la référence à un document d’Airbus).
Dans le cas des turbopropulseurs comme le Dash 8 et l’ATR-42/72, on prête attention aux conditions de givrage en route et à destination. Les vols ne sont généralement pas annulés ni déroutés, à moins qu’un aéronef ne signale un givrage fort. Pour les aéronefs à réaction, on tient compte du givrage lorsque la situation se présente. Une approche vers un aéroport en terrain montagneux peut augmenter le risque de givrage en vol, l’effet orographique pouvant accroître l’étendue verticale d’un givrage important. De plus, le mécanisme de croissance des gouttelettes d’eau peut être plus efficace par rapport à ces conditions en terrain plat.
Le givrage en vol peut avoir des répercussions sur les opérations au sol. Si du givre se forme sur un aéronef en rapprochement, du givre résiduel peut s’accumuler sur le bord d’attaque des surfaces non chauffées (stabilisateurs horizontal et vertical, section non chauffée des ailes, bord d’attaque des volets et cône de pénétration du moteur). Ce givre devra être retiré avant le prochain vol.
La partie encerclée en rouge est un exemple de partie de la manche où peut se former du givre, qui peut ensuite s’étendre sur la circonférence du moteur. Le système antigivrage du moteur consiste en un conduit d’admission chauffé à l’air, soit le couvercle métallique sur la photo. L’eau liquide et la neige s’évaporent à son contact. Au sol, le débit d’air prélevé du moteur n’est pas aussi élevé qu’en vol. À des températures de -5 à -10 °C, en présence d’averses de neige ou de précipitations verglaçantes modérées, il arrive que le couvercle ne soit pas assez chaud pour que l’eau s’évapore. Ainsi, l’eau sous forme liquide s’écoule derrière la surface chauffante, s’accumule au fond du conduit d’admission et gèle pour former une plaque de glace. Cette accumulation pose un risque au décollage. En effet, la plaque peut se détacher complètement et heurter la soufflante, causant des dommages et des vibrations dans le moteur. Autrement, lorsque le moteur commence à produire une poussée, les pales de la soufflante fléchissent vers l’avant et raclent la couche de glace au fond du conduit d’admission, ce qui provoque une fois de plus des dommages, des vibrations et une perturbation du débit d’air.
Dans le passé, ce type de givrage a causé des interruptions de décollage en raison de vibrations ou d’un décrochage de compresseur, des pannes de moteur en vol et des retours d’urgence à un seul moteur lors de tempêtes de neige. Après inspection, il a fallu procéder à un échange de moteur en raison de ces événements, qui avaient causé des dommages hors des limites acceptables. Aujourd’hui, on connaît mieux les conditions qui mènent à ce type de givrage. Lorsqu’elles sont réunies, on demande aux techniciens de maintenance d’inspecter le conduit d’admission après le dégivrage et l’arrêt du moteur. On effectue également des points fixes à intervalles réguliers si l’aéronef fonctionne dans ces conditions pendant une période prolongée, et dans les cinq minutes précédant le départ.