Code METAR
S.O.
Symbole météo
Les langues d’air chaud en altitude sont associées à de fortes précipitations convectives qui peuvent entraîner une faible visibilité et de fortes accumulations au sol.
Une langue d’air chaud en altitude est le résultat de la collision entre des fronts de surface, ce qui force les nuages associés à chacun d’eux à pénétrer dans l’atmosphère. L’air chaud du secteur chaud est soulevé et s’enroule autour de l’arrière de la dépression, laissant principalement de l’air froid ou frais à la surface.
Termes connexes à venir :
Point de rosée et système dépressionnaire sont des termes connexes à langue d’air chaud en altitude qui seront ajoutés bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.
Cette animation donne une vue aérienne simplifiée d’un front chaud et d’un front froid qui forment une occlusion, soulevant l’air chaud de la surface, ce qui crée une langue d’air chaud en altitude. Les langues d’air chaud en altitude se forment dans les phases de dissipation d’une dépression avec les fronts associés. L’arrivée soudaine de l’air chaud dans l’atmosphère déclenche la convection et peut générer des précipitations, de la turbulence et du givrage.
Pour qu’une langue d’air chaud en altitude se forme, il faut qu’une dépression mature et des fronts associés soient présents. Une langue d’air chaud en altitude se forme lorsque ces fronts forment une occlusion.
L’occlusion se produit lorsque les fronts se déplacent à des vitesses différentes l’un par rapport à l’autre et/ou par rapport au centre de basse pression lui-même, ce qui fait que les fronts de surface se heurtent l’un à l’autre et forment de nouvelles caractéristiques, à la fois à la surface et au-dessus du sol (dans la plupart des cas, le front froid se déplace plus rapidement que le front chaud). À la surface, le « front occlus » est la ligne entre l’air frais devant le front chaud et l’air froid derrière le front froid.
La langue d’air chaud en altitude, elle, se forme dans les couches moyennes de l’atmosphère. En raison de la plus faible densité de l’air dans le secteur chaud (plus chaud et plus humide), cet air chaud est soulevé du sol par l’air frais à l’avant du front chaud et à l’arrière du front froid et s’enroule autour du centre de la dépression. Au Canada, il est d’usage de marquer l’emplacement de cet air chaud en altitude par « TROWAL » sur les cartes météorologiques.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Cette animation est une vue latérale simplifiée de l’air froid (derrière le front froid) qui rattrape et dépasse l’air frais à l’avant du front chaud. L’air froid et dense s’enfonce sous l’air relativement plus chaud qui le précède, poussant l’air chaud et l’air froid vers le haut. L’air chaud, maintenant situé au sommet des deux masses d’air, forme une langue d’air chaud en altitude. Le point de rencontre entre le front froid, le front chaud et la langue d’air chaud en altitude est appelé « point triple ». Lorsque l’air chaud est poussé en altitude, il se refroidit et se condense, ce qui entraîne des précipitations et une convection le long de la langue d’air chaud en altitude.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Alors que les fronts occlus peuvent souvent être associés à des vents forts en rafales à la surface, au Canada, les langues d’air chaud en altitude sont marquées pour indiquer l’activité météorologique et la convection générées en altitude.
L’étendue verticale d’une langue d’air chaud en altitude et sa hauteur par rapport au sol peuvent être très variables, car elles dépendent des températures relatives de l’air à l’avant du front chaud et à l’arrière du front froid, ainsi que de la stabilité relative de l’air au-dessus de la langue d’air chaud en altitude.
Dans les deux cas, cette étroite région d’air chaud et humide et les nuages existants le long de chaque front, qui sont poussés vers les niveaux supérieurs, offrent des conditions optimales et durables pour la formation de précipitations. Des taux de précipitations importants sont souvent observés le long des langues d’air chaud en altitude.
Ces taux de précipitations sont en grande partie dus à la convection qui s’y forme. Le mouvement rapide de l’air chaud dans les couches moyennes fraîches/froides permet à l’air chaud de s’élever librement (puisqu’il est plus chaud et moins dense que son environnement), ce qui génère des nuages convectifs. Ces nuages convectifs peuvent générer des précipitations importantes et des orages.
Cette image démontre les taux simplifiés de précipitations autour des fronts. Observez les précipitations accrues le long du front froid et près de l’occlusion/de la langue d’air chaud en altitude en raison de la convection qui s’y forme. Le centre de la dépression a également tendance à amplifier les précipitations, puisqu’il cause un soulèvement à grande échelle. En outre, compte tenu de la nature de l'air froid poussant sous l'air chaud en altitude, il est possible d'obtenir des précipitations verglaçantes dans les niveaux inférieurs sous une langue d'air chaud en altitude pendant la saison froide.
Source de l'image : SkybraryOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Dissipation
Les langues d’air chaud en altitude se dissipent en précipitant toute l’humidité qui a été soulevée. Toutefois, comme il s’agit d’une région où ce soulèvement est continu, cela peut souvent prendre beaucoup de temps. L’air chaud se refroidit également lorsqu’il génère des précipitations, affaiblissant progressivement la différence de température entre l’air chaud en altitude et l’air frais/froid en dessous, ce qui affaiblit la force de la langue d’air chaud en altitude elle-même. De plus, ces langues d’air chaud en altitude sont souvent happées dans le flux autour d’une dépression et s’enroulent autour de lui. Lorsque l’air plus chaud s’enroule autour de la dépression qui se dissipe, il se mélange à l’air en circulation et devient moins défini.
Durée
Une langue d’air chaud en altitude peut durer jusqu’à plusieurs jours, surtout lorsque les fronts de surface sont particulièrement longs. Une grande différence de température relative entre l’air froid et l’air frais à l’avant du front froid peut maintenir les précipitations pendant une longue période. Les systèmes de basse pression très étendus avec des fronts auront également tendance à générer des langues d’air chaud en altitude plus importantes.
Comme les langues d’air chaud en altitude dépendent des dépressions avec des structures frontales, leur climatologie est fortement liée à celle de ces dépressions. Bien qu’elles puissent exister à n’importe quel moment de l’année, les langues d'air chaud en altitude sont souvent plus fortes pendant les mois d’hiver, lorsque la différence de température entre l’équateur et le pôle Nord est la plus marquée.
Source de l'image : SpringerLink
Bien que les langues d’air chaud en altitude soient généralement assez faciles à distinguer sur les images satellite, leur présence dans les couches moyennes peut rendre difficile leur localisation exacte à l’avance. Les observations en altitude au Canada étant peu nombreuses et à intervalles limités, il peut être difficile de discerner la forme exacte des niveaux moyens.
Parfois, les types de précipitations peuvent être difficiles à discerner sous une langue d’air chaud en altitude en raison du mélange de plusieurs masses d’air. Selon la température relative et la profondeur de l’air frais et froid, des mélanges de pluie et de neige peuvent souvent être observés sous la langue d’air chaud en altitude. Les précipitations verglaçantes peuvent également constituer un risque en fonction de la profondeur et de la température de l’air froid à la surface, ce qui peut être difficile à vérifier en temps réel, en particulier aux sites les plus éloignés.
En raison de leur ampleur, il est facile de déceler les langues d’air chaud en altitude sur les dispositifs numériques. Toutefois, en raison de leur étroitesse, si la trajectoire prévue est mal calculée, cela peut modifier considérablement les prévisions de précipitations pour des régions particulières au-dessus desquelles la langue d’air chaud en altitude devait ou ne devait pas passer.
Les panneaux GFA, valides à 1800Z le 18 octobre 2022, illustrent deux centres de basse pression sur le sud de l’Ontario et le centre du Québec, une langue d’air chaud en altitude s’étendant au nord et à l’ouest de la dépression au-dessus du Québec. Selon les prévisions, cette langue d’air chaud en altitude causera des précipitations continues sur le centre du Québec et le nord-est de l’Ontario, les sections les plus à l’ouest étant plus susceptibles de voir un mélange de pluie et de neige. Les conditions dans cette zone de précipitations continues devraient principalement aller de MVFR à VFR, bien que des conditions IFR occasionnelles soient possibles dans la convection encastrée, associée à des altocumulus castellanus dont les sommets approchent les 16 000 pieds. L’épaisseur de la couche nuageuse devrait également être favorable aux conditions de givrage mixte, comme le montre le panneau de givrage et de turbulence. Alors que le centre de basse pression devrait se déplacer à 10 kt vers le nord-ouest, les fronts ont une vitesse prévue de 20 kt vers le nord. Ces déplacements à des vitesses et dans des directions différentes indiquent une dissipation du système dans son ensemble. La dépression qui se déplace lentement et se dégrade, ainsi que la langue d’air chaud en altitude associée, indiquent des précipitations plus longues et plus désorganisées et des conditions MVFR/IFR dans la région.
Deux TAF présentées ici, pour Timmins (CYTS) et Chapleau (CYLD), montrent les conditions météorologiques résultant du passage de la langue d’air chaud en altitude. Comme la GFA le montre, les régions les plus à l’ouest sont plus susceptibles de connaître un mélange de pluie et de neige, comme le prévoit et l’indique la TAF de CYLD. CYTS, au nord-ouest de CYLD, devrait rester dans une zone de pluie continue pendant toute la période de prévision. Les conditions sur les deux emplacements devraient rester stables et faibles, ce qui indique la nature organisée de la langue d’air chaud en altitude. La durée de ces conditions de faible visibilité dépend de la vitesse de la dépression et de ses fronts associés, y compris la langue d’air chaud en altitude. Comme la GFA le montre, le déplacement devrait être lent, se traduisant probablement par des événements de longue durée en certains endroits, où la langue d’air chaud en altitude causera des précipitations et de mauvaises conditions.
Les zones de précipitations presque stationnaires associées à la langue d’air chaud en altitude sur le nord-est de l’Ontario et le centre du Québec sont visibles ici dans les données du modèle de prévision SRPD entre 0600Z le 18 octobre et 0000Z le 19 octobre. Les centres de basse pression et les trajectoires prévues indiqués dans la GFA sont également pris en compte ici. Le SRPD tient également compte du mélange pluie/neige mentionné à la fois dans la GFA et la TAF de Chapleau (CYLD), avec une zone de neige juste au nord des Grands Lacs qui devrait persister tout au long de la période de prévision, tandis que les zones situées au nord et à l’est verront de la pluie. Cette tendance stationnaire pour l’emplacement de la langue d’air chaud en altitude signifie que les zones situées dans la région des précipitations organisées sont susceptibles de connaître un événement de plus longue durée.
Source de l'image : College of DuPage (en anglais seulement)
L'imagerie satellitaire GeoColorOuvrir une nouvelle fenêtre multispectrale (en anglais seulement) saisie entre 1730Z et 2020Z le 18 octobre montre la nature presque stationnaire des dépressions dans le sud de l’Ontario et au Québec, et l’importante couverture nuageuse présente le long de la langue d’air chaud en altitude dans le nord-est de l’Ontario et le centre du Québec. De plus, la texture bulleuse de cette couche nuageuse est un signe de convection intégrée, comme prévu initialement dans la GFA sous la forme d’altocumulus castellanus.
Source de l'image : CIRA
L’imagerie radar, valide de 13 h 10 HAE à 16 h 10 HAE (1830Z à 2130Z), montre les zones de précipitations continues le long de la langue d’air chaud en altitude au-dessus du centre du Québec et du nord-est de l’Ontario. Les TAF montrées pour Timmins (CYTS) et Chapleau (CYLD) saisissent bien les précipitations réelles qui se sont produites ce jour-là, ainsi que leur nature continue avec la langue d’air chaud en altitude restée au-dessus de la région.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada (Pour voir la version française de l'image, cliquer iciOuvrir une nouvelle fenêtre .)
Ces observations confirment les précipitations continues prévues par le panneau GFA et la TAF pour Timmins (CYTS). La prévision du type de précipitations est également exacte, puisqu’une pluie continue a été observée tout au long de la période sous l’influence de la langue d’air chaud en altitude.
Source de l'image : OGIMET
Chapleau (CYLD) est resté dans la zone de la GFA la plus susceptible de voir un mélange pluie/neige; les observations ont confirmé de la neige, bien que les températures soient restées positives. La TAF indique la probabilité que la neige soit le principal type de précipitations, bien qu’un mélange de pluie et de neige soit également possible par intermittence. La durée de cet événement sous l’influence de la langue d’air chaud en altitude est également longue, persistant plus de 13 heures, étant donné la nature stationnaire de l’ensemble du système.
Source de l'image : OGIMET
Une langue d’air chaud en altitude peut ne pas constituer un danger, mais les phénomènes météorologiques qui y sont associés, comme la pluie verglaçante et les granules de glace, peuvent l'être. Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter les termes connexes sous l’onglet Météorologie.
Gestionnaire de l'exploitation en service
Les langues d’air chaud en altitude sont considérées de la même manière que les autres limites frontales.
Il y a peu de différence entre une langue d’air chaud en altitude et un front chaud. La NTMU se concentrerait sur les conditions météorologiques associées à la langue d’air chaud en altitude en examinant les précipitations, la visibilité, les vents et les plafonds, ainsi que l’activité orageuse, le cas échéant.
FIC
La langue d'air chaud en altitude s'accompagnant d'importantes précipitations, les spécialistes surveilleront donc son développement. Selon la saison, les précipitations peuvent inclure des orages encastrés, ainsi qu'une visibilité réduite généralisée et un plafond réduit localement (en raison de la saturation de la masse d'air induite par les précipitations, ce qui forme de la brume ou du brouillard).
AAS
Les spécialistes du service consultatif ne s'occupent pas des caractéristiques météorologiques à mésoéchelle ou à échelle synoptique en tant que telles, mais plutôt des phénomènes météorologiques qui leur sont associés.
Les répartiteurs connaissent généralement ce terme et sont capables d’identifier une langue d’air chaud en altitude grâce à la symbologie météorologique. La théorie d’un creux est également comprise, et l’on s’attend à un temps actif, ce qui peut se traduire par des plafonds bas, des précipitations et un risque d’orages. Un creux est en général considéré comme une caractéristique qui produit des conditions météorologiques et n’est pas considéré comme particulièrement différent d’un front chaud ou d’un front froid.
Ce type d’élément figurant dans les GFA nécessiterait une analyse plus approfondie du point de vue de la planification. Cependant, les pilotes de l’aviation générale ne pensent pas trop à la différence entre une langue d’air chaud en altitude et les autres fronts. L’une des raisons est la complexité et la confusion engendrées par l’apprentissage initial pendant la formation au pilotage. Une autre raison est que, plutôt que de connaître les différences, la plupart des pilotes se contentent de regarder les produits de prévision météorologique et d’obtenir un exposé météorologique du FIC pour avoir une idée des conditions auxquelles ils peuvent s’attendre en raison de la présence de la langue d’air chaud en altitude. Si la différence entre un front froid et un front chaud peut être importante pour planifier un vol ou voler à proximité, une langue d’air chaud en altitude produira sans doute des précipitations et de la nébulosité variables. Un pilote de l’aviation générale sera plus préoccupé par ces détails que par la connaissance du type de front présent et des conditions qu’il produira. Une langue d’air chaud en altitude peut engendrer de mauvais vents à la surface, ce qui dicterait quels lacs vous pouvez atteindre et quitter ainsi que les jours où vous le pourrez. Il ne s’agit pas d’un « non » immédiat, mais il est nécessaire d’obtenir davantage de renseignements sur les phénomènes associés avant d’aller de l’avant.