Code METAR
S.O.
Symbole météo
La stabilité atmosphérique est une mesure de l’atmosphère qui détermine si l’air monte (instable), descend (stable) ou reste dans un état neutre (neutre).
Termes connexes à venir :
Point de rosée, inversion, brise de lac, système dépressionnaire, mésoéchelle, soulèvement orographique, tornade et écoulement ascendant sont des termes connexes à instabilité atmosphérique qui seront ajoutés bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.
En météorologie, on décrit souvent l’atmosphère comme étant « stable » ou « instable ». Ce degré de stabilité ou d’instabilité détermine la plupart des phénomènes météorologiques observés à la surface et dans les couches supérieures de l’atmosphère. On évalue la stabilité dans l’atmosphère en examinant les variations de température et d’humidité selon l’altitude.
Dans l’atmosphère, l’air plus chaud et plus humide (c’est-à-dire moins dense) que son environnement a tendance à s’élever jusqu’à atteindre un milieu de densité similaire. L’air plus frais et plus sec (c’est-à-dire plus dense) que son environnement, en revanche, a tendance à descendre.
Le graphique de gauche représente une atmosphère instable, où la température diminue avec l’altitude. À droite, le graphique représente une atmosphère stable, où la température augmente avec l’altitude. Une portion de l’atmosphère où la température diminue avec l’altitude (air plus dense au-dessus d’air moins dense, à gauche) est considérée comme instable, alors qu’une atmosphère où la température augmente avec l’altitude est considérée comme stable (air moins dense au-dessus d’air plus dense, à droite).
Précisons que l’atmosphère n’est jamais entièrement stable ou instable, mais plutôt qu’elle se compose de plusieurs couches stables et instables. Ainsi, différents types de mouvements verticaux peuvent se produire à différentes altitudes.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Une couche se stabilise à mesure que la particule d’air devient plus froide et plus sèche que l’air environnant. Voici un GIF d’environnement stable, neutre et instable illustré à l’aide d’un ballon. Le tout s’applique également à l’atmosphère. Dans l’exemple 1, la température de la particule d’air est plus élevée que celle de l’air qui l’entoure. Ainsi, l’air s’élève jusqu’à atteindre un environnement de même température ou plus chaud. Dans l’exemple 2, la particule d’air est considérée comme « neutre » et ne bouge pas. Elle est à la même température que l’air ambiant. Dans l’exemple 3, la particule d’air est plus froide que l’air qui l’entoure et descend.
Atmosphère stable
Une atmosphère stable empêche ou inhibe les mouvements verticaux, c’est-à-dire que l’air qui s’y trouve « descend », reste « au même niveau » ou demeure neutre. Une couche stable à la surface (généralement appelée « inversion ») est souvent synonyme de vents calmes et de ciel dégagé. Cependant, cette atmosphère peut également piéger les fumées et polluants dans les couches inférieures et les empêcher de se disperser dans la haute atmosphère. Lorsque le taux d’humidité est élevé, cette stabilité peut piéger l’eau de l’air ambiant près de la surface et favoriser la formation de brouillard et de bruine.
Atmosphère instable
Une atmosphère instable est une atmosphère qui favorise une élévation de l’air, la formation de nuages convectifs, des précipitations et des turbulences. L’air des niveaux inférieurs devient alors plus chaud que l’air environnant et commence à s’élever librement. En général, une atmosphère où la température diminue avec l’altitude est considérée comme instable.
L’instabilité s’intensifie avec la hausse de la température ou de l’humidité (ou des deux) de la particule d’air par rapport à l’air environnant.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
L’énergie potentielle de convection disponible, ou EPCD, est une mesure de l’énergie qui sert à déterminer la quantité d’énergie dont dispose une particule pour s’élever dans l’atmosphère. L’EPCD est l’un des principaux indicateurs utilisés en météorologie pour prévoir le risque et la gravité des orages.
Ce tableau présente les valeurs approximatives de l’EPCD et l’évaluation de l’instabilité atmosphérique correspondante. En l’absence d’EPCD, l’atmosphère est considérée comme stable. Plus les valeurs de l’EPCD augmentent, plus l’atmosphère est considérée comme instable. À noter que ces valeurs sont approximatives. Lorsqu’on évalue le risque de développement d’orages et des dangers connexes, il faut les analyser en association avec d’autres paramètres météorologiques (comme la présence d’énergie d'inhibition de la convection [EIC], d’un déclencheur éventuel ou de cisaillement du vent).
On évalue l’EPCD à l’aide d’un téphigramme; on détermine ainsi la façon dont une particule d’air se refroidit et se condense à mesure qu’elle s’élève dans l’atmosphère, par rapport à l’air ambiant qui l’entoure. Une masse d’air chaud et humide à la surface et de l’air plus froid dans la haute atmosphère contribuent à augmenter l’EPCD atmosphérique. Par ailleurs, lorsque l’air devient plus frais et plus sec dans les couches supérieures de l’atmosphère, ou lorsque de l’humidité et de la chaleur s’ajoutent aux couches inférieures de l’atmosphère (par exemple, pendant les principales heures de réchauffement d’une journée d’été), les valeurs de l’EPCD augmentent. En général, une valeur d’EPCD de 1 500 J/kg ou plus suffit à produire des orages violents au Canada, mais des orages peuvent se former à une EPCD d’aussi peu que 500 J/kg (pour de plus amples renseignements, le NWS explique visuellement l’EPCD iciOuvrir une nouvelle fenêtre [en anglais]).
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
L’énergie d'inhibition de la convection (EIC) agit contre la flottabilité d’une particule d’air dans la direction opposée à l’EPCD, et constitue par essence une « EPCD négative ». L'EIC se décrit comme étant l’énergie exercée sur une particule d’air pour décélérer ou ralentir son mouvement ascendant. Lorsqu’on détermine le potentiel orageux, l’ampleur de l'EIC constitue un autre indicateur permettant d’évaluer la possibilité de développement d’orages.
Dans cet exemple, on peut voir un profil atmosphérique avec une inversion à moyenne altitude. La particule 1 est légèrement plus chaude que l’air ambiant et s’élève jusqu’au niveau de l’inversion (inhibition de la convection). La particule ne contient pas assez d’énergie pour franchir l’inversion et surmonter l'EIC qui agit sur elle. La deuxième particule est beaucoup plus chaude que l’air ambiant et commence à s’élever. Elle contient plus d’énergie (EPCD) et est capable de dépasser le niveau de l’inversion. Une fois l’inversion surmontée, l’air entourant la particule est plus froid et cette dernière accélère encore plus verticalement pour s’élever dans la haute atmosphère. Si une force externe (comme un creux dans cet exemple) agit sur la particule 1, cette dernière peut être en mesure de surmonter l’inversion (EIC) si la force est suffisamment puissante.
On évalue également l'EIC à l’aide d’un téphigramme; pour ce faire, on détermine le moment où l’air ambiant est plus chaud qu’une particule d’air qui s’élève dans l’atmosphère. L'EIC est souvent présente lorsqu’il y a une inversion atmosphérique dans les niveaux moyens, ce qui signifie que la température augmente avec l’altitude. Une particule d’air initialement plus chaude que son environnement s’élève depuis la surface et rencontre un « plafond » d’air plus chaud dans les niveaux moyens et arrête son mouvement vertical.
Lorsque l’EPCD et l'EIC coexistent, on peut considérer l’atmosphère comme étant « conditionnellement instable », c’est-à-dire que l’atmosphère est largement instable, mais qu’il existe une barrière que les particules d’air doivent franchir pour s’élever librement au-delà d’une certaine hauteur. Il faut qu’une force extérieure (comme un front ou un creux, un changement d’élévation topographique ou un réchauffement supplémentaire de la surface) agisse sur la particule d’air pour lui fournir l’énergie supplémentaire dont elle a besoin pour surmonter la barrière et s’élever librement.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Dans la plupart des situations, il est relativement facile de prévoir les zones d’instabilité en analysant les profils atmosphériques et téphigrammes, et en ayant recours à un raisonnement scientifique pour déterminer les zones d’instabilité probables. Par contre, il est plus difficile de déterminer les valeurs exactes de l’instabilité, car elles dépendent de la précision des sondages modélisés. Un écart d’à peine un degré dans les profils modélisés pourrait faire la différence entre le développement d’une convection et un ciel dégagé dans des situations où l’initiation de la convection est supprimée en raison d’une inversion ou de la présence d’une énergie d'inhibition de convection.
Si les prévisionnistes estiment que les modèles ne tiennent pas bien compte de tous les facteurs qui influenceront l’instabilité, ils doivent mentalement ajuster les résultats du modèle en conséquence. Bien que cette méthode permette généralement d’obtenir de meilleures prévisions, il est souvent difficile de saisir les détails exacts de la prévision.
De plus, les prévisions sont difficiles à déterminer les jours où l’atmosphère est « conditionnellement instable ». Généralement, ces jours-là, l’EPCD et l'EIC sont tous deux présentes et il est particulièrement difficile de prévoir si la force sera suffisante pour que la parcelle surmonte l'EIC et entraîne le développement d’orages. Bien qu’on puisse observer ces phénomènes par des sondages en altitude (ballons météorologiques), le réseau d’observation canadien n’est pas assez dense géographiquement ou temporellement pour permettre de voir les conditions atmosphériques en temps réel.
La GFA valide à 1200Z, le 1er juillet 2023, montre l’instabilité atmosphérique présente ce matin-là sur une grande partie de l’Ontario et du Québec. Des zones d’averses convectives plus organisées sont associées au creux qui s’étend à partir de la faible dépression située juste au sud-ouest de la baie James. Ce creux de surface sert de déclencheur aux orages. L’effet du relief constitue un autre élément déclencheur de la formation d’orages sur le centre et le nord du Québec. Le soulèvement orographique pousse l’air instable vers le haut et génère des orages isolés sur les terrains élevés.
L’instabilité atmosphérique pour les orages de surface a tendance à culminer en fin de journée, au moment où le réchauffement diurne est maximal. Cet effet est illustré ici sur la GFA 0000Z du 2 juillet 2023 avec des orages possibles sur la quasi-totalité de la zone de prévision. L’étendue de la couverture, les sommets et la gravité éventuelle ont également augmenté par rapport à la GFA de 1200Z, avec des sommets pouvant aller jusqu’à 42 000 pieds et des possibilités de grêle sur le sud du Québec.
La TAF pour CYUL valide entre le 1er juillet à 1500Z et le 2 juillet à 1200Z décrit le niveau d’instabilité atmosphérique prévu ce jour-là. Des averses convectives intermittentes sont attendues tout au long de la période de prévision, avec un risque d’orages entre 1500Z et 0300Z. Après 0300Z, il n’y a plus de prévisions d’orages, ce qui signifie que l’atmosphère s’est stabilisée : il n’y a plus assez d’instabilité pour favoriser le développement d’orages.
Profil atmosphérique 12Z
Les profils atmosphériques modélisés à CYUL à partir du HRRROuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement), valides entre 1200Z le 1er juillet et 0000Z le 2 juillet, illustrent l’instabilité généralisée présente tout au long de la journée. On peut cliquer sur le carrousel d’images pour voir les différentes images. À 1200Z le 1er juillet, on constate la présence d’un couvercle thermique (cercle jaune), qui réduit la convection et augmente la stabilité dans les couches les plus basses de l’atmosphère (voir la section La science expliquée pour une explication de ce qu’est un « couvercle thermique »). Cette stabilité inhibe la convection en surface à moins qu’un déclencheur n’existe (comme le soulèvement orographique ou le creux, dans ce cas-ci) qui pourrait soulever des particules d’air vers de l’air plus instable en hauteur, où le mouvement ascendant est soutenu. La GFA montre déjà la présence de ce phénomène, tout comme les différents indices dans la section des observations.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
Profil atmosphérique 15Z
Au fil de la journée, le couvercle s’érode considérablement, mais pas complètement au-dessus de CYUL, les points de rosée restant relativement élevés et l’air en altitude se refroidissant suffisamment en hauteur pour maintenir l’instabilité atmosphérique élevée. Tous ces éléments, ainsi que les déclencheurs tels que le creux, continuent de favoriser les averses convectives, les cumulus bourgeonnants et les cumulonimbus. Une dernière remarque importante : il s’agit d’un exemple de profils atmosphériques au-dessus d’un seul point, et ces profils peuvent varier de manière significative dans une région donnée. Les représentations graphiques présentées dans la section des cartes stratégiques illustrent une partie de cette variabilité.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
Profil atmosphérique 18Z
Au fil de la journée, le couvercle s’érode considérablement, mais pas complètement au-dessus de CYUL, les points de rosée restant relativement élevés et l’air en altitude se refroidissant suffisamment en hauteur pour maintenir l’instabilité atmosphérique élevée. Tous ces éléments, ainsi que les déclencheurs tels que le creux, continuent de favoriser les averses convectives, les cumulus bourgeonnants et les cumulonimbus. Une dernière remarque importante : il s’agit d’un exemple de profils atmosphériques au-dessus d’un seul point, et ces profils peuvent varier de manière significative dans une région donnée. Les représentations graphiques présentées dans la section des cartes stratégiques illustrent une partie de cette variabilité.
Profil atmosphérique 21Z
Au fil de la journée, le couvercle s’érode considérablement, mais pas complètement au-dessus de CYUL, les points de rosée restant relativement élevés et l’air en altitude se refroidissant suffisamment en hauteur pour maintenir l’instabilité atmosphérique élevée. Tous ces éléments, ainsi que les déclencheurs tels que le creux, continuent de favoriser les averses convectives, les cumulus bourgeonnants et les cumulonimbus. Une dernière remarque importante : il s’agit d’un exemple de profils atmosphériques au-dessus d’un seul point, et ces profils peuvent varier de manière significative dans une région donnée. Les représentations graphiques présentées dans la section des cartes stratégiques illustrent une partie de cette variabilité.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
Profil atmosphérique 00Z
Au fil de la journée, le couvercle s’érode considérablement, mais pas complètement au-dessus de CYUL, les points de rosée restant relativement élevés et l’air en altitude se refroidissant suffisamment en hauteur pour maintenir l’instabilité atmosphérique élevée. Tous ces éléments, ainsi que les déclencheurs tels que le creux, continuent de favoriser les averses convectives, les cumulus bourgeonnants et les cumulonimbus. Une dernière remarque importante : il s’agit d’un exemple de profils atmosphériques au-dessus d’un seul point, et ces profils peuvent varier de manière significative dans une région donnée. Les représentations graphiques présentées dans la section des cartes stratégiques illustrent une partie de cette variabilité.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
Les données du modèle HRRR montrent l’énergie potentielle de convection disponible (EPCD) en surface et les valeurs de l'énergie d'inhibition de la convection (EIC) de 1400Z, le 1er juillet, à 0200Z, le 2 juillet. Les régions grises à lignes hachurées indiquent les zones d'EIC, tandis que les zones de couleur unie indiquent les valeurs EPCD. Ces zones EPCD sont des zones d’instabilité atmosphérique. Comme le montrent les profils atmosphériques, les premiers graphiques font apparaître de vastes zones d'EIC et moins d’instabilité atmosphérique. Plus la journée avance dans les tranches horaires de 1500Z à 2300Z, plus l’instabilité atmosphérique augmente, à la fois du point de vue de la couverture géographique sur la région et de celui de valeurs EPCD prévues. Au coucher du soleil, le réchauffement diurne s’affaiblit et la stabilité atmosphérique dans les couches les plus basses commence à se rétablir, tandis que les températures de surface diminuent et qu’un couvercle thermique se reforme. Il en résulte des valeurs EPCD plus faibles et des zones d'EIC plus étendues, ce qui empêche la plupart des orages de se développer.
Source de l'image : College of DuPage (en anglais seulement)
La présence d’un ou de plusieurs creux d’onde courte et des zones de vorticité positive qui leur sont associées constitue un élément déclencheur supplémentaire qui contribue à renforcer l’instabilité atmosphérique. Ces zones de vorticité positive contribuent à créer un environnement propice au développement des orages et renforcent localement l’instabilité atmosphérique. Chacune de ces zones localisées, comparée aux zones de valeurs EPCD positives et à l’emplacement des déclencheurs (par ex. : creux), est celle où les précipitations et les orages prévus sont les plus probables. C’est ce que montrent les prévisions de précipitations sur le graphique suivant.
Source de l'image : College of DuPage (en anglais seulement)
Le modèle de prévision de réflectivité RADAR du HRRR montre les zones de précipitations et de convection attendues. Une grande partie de ce phénomène s’organise le long du creux de surface, bien que dans une masse d’air aussi instable, de très petits déclencheurs tels que la convergence localisée de l’air en surface suffisent à déclencher un fort mouvement vertical et le développement d’orages. La couverture orageuse la plus forte et la plus étendue a lieu en fin d’après-midi, juste avant le coucher du soleil, et les orages se terminent après 0100Z. Certaines zones d’orages persistent, principalement le long des zones où se trouvent les déclencheurs les plus puissants qui contribuent à maintenir l’instabilité atmosphérique.
Source de l'image : College of DuPage (en anglais seulement)
L’imagerie satellitaire visible pour le 1er juillet dans le sud de l’Ontario et du Québec montre des orages qui s’y forment tout au long de la journée. Les images prises tôt le matin montrent la structure verticale des cumulonimbus alors que l’angle du soleil dans l’atmosphère projette des ombres sur le côté ouest des tempêtes au nord de Montréal. Le même phénomène se produit au coucher du soleil, cette fois à l’est des tempêtes. L’instabilité atmosphérique qui a régné tout au long de la journée a préparé le terrain pour une journée orageuse active dans les deux provinces.
Source de l'image : CIRAOuvrir une nouvelle fenêtre
Une seule image satellite, valide à 1200Z le 1er juillet 2023, avec des cercles rouges indiquant l’emplacement des orages dans l’extrême est de l’Ontario et le sud du Québec. Des ombres projetées par le soleil levant sont visibles le long des bords ouest des tempêtes.
Source de l'image : CIRAOuvrir une nouvelle fenêtre
L’imagerie radar captée sur une période de deux heures et demie, soit de 10 h 30 à 13 h (heure de l’Est), montre l’étendue des orages actifs qui se sont produits dans le sud du Québec le matin du 1er juillet. Cette activité convective s’est non seulement poursuivie, mais s’est aussi intensifiée au cours de l’après-midi et en début de soirée en raison d’une importante instabilité atmosphérique dans la région.
Source de l'image : RADARSCOPE
Les observations effectuées dans l’ensemble de la province ont révélé une activité orageuse et la présence de nuages convectifs (altocumulus castellanus, cumulonimbus) tout au long de la journée dans cette masse d’air instable. Les METAR montrent des points de rosée élevés qui, associés à des déclencheurs (creux de surface, creux d’onde courte en altitude, convergence en surface, soulèvement orographique) et à de l’énergie dans l’atmosphère (EPCD), ont créé un environnement d’instabilité atmosphérique optimale et prolongée.
Source de l'image : OGIMET
De nombreux SIGMET ont été émis tout au long de la journée du 1er juillet au sujet des vastes zones d’activité orageuse fréquente. Voici un exemple de SIGMET observé dans le sud du Québec qui a également eu une incidence sur les opérations de CYUL. L’instabilité atmosphérique présente à ce moment-là favorisait la formation d’orages potentiellement violents, avec de la grêle, et des sommets jusqu’à 45 000 pieds.
L’instabilité atmosphérique est liée à tous les dangers pour l’aviation énumérés pour l’activité convective, tels que la turbulence, la perte ou le gain de vitesse. Pour en savoir plus, consultez les termes suivants : orage, ligne de grains, grêle, microrafale et tornade.
On ne s’attarde pas à cet élément dans le cadre des analyses météorologiques actuelles, à moins qu’il fasse partie des renseignements fournis par le prévisionniste. Les orages et le brouillard ont naturellement des répercussions sur les activités aéroportuaires. Tout ce qui peut faciliter leur prévision et la connaissance de leur durée est un atout pour la gestion des activités quotidiennes et l’obtention de renseignements permettant de se préparer et de réagir en conséquence.
Gestionnaire de l'exploitation en service
Ce terme est au cœur du monde de la météo. On le considère surtout comme étant un signal d’alarme ou un avertissement aux gestionnaires de l'exploitation en service de communiquer avec le FIC ou le CMAC afin d’avoir une meilleure idée des effets éventuels ou des éléments responsables de la météo et d’élaborer un plan opérationnel.
Dans l’espace décisionnel de l’aviation, l’instabilité (ou l’absence d’instabilité) constitue une dynamique particulière qui peut entraîner la formation d’orages sans préavis (ou entraver leur formation si une masse d’air stable est en place). Si l’atmosphère s’avère très instable, on a besoin de renseignements complémentaires pour définir où et quand les contraintes peuvent se produire, c’est-à-dire si des interventions de gestion de la circulation s’imposent.
L’instabilité dans l’atmosphère se manifeste par des nuages cumuliformes. Plus l’instabilité est grande, plus le nuage devient gros et puissant. L’énergie potentielle de convection disponible ou EPCD désigne la puissance qu’une particule d’air donnée peut contenir. L’énergie d’inhibition de la convection ou EIC fait référence à la condition opposée : la stabilité de l’atmosphère. Ces deux indicateurs atmosphériques peuvent être quantifiés en analysant les données d’un téphigramme.
Un téphigramme fournit une représentation graphique des températures, de l’humidité et de la pression atmosphérique verticales de l’atmosphère au-dessus d’un point géographique défini (il s’agit d’une simplification, par souci de clarté). Il existe également un autre outil, appelé hodographe, qui décrit les changements de vitesse du vent dans l’atmosphère et qui est utilisé avec le téphigramme. Le point de référence pour ces deux instruments est dérivé des mêmes sondages en altitude, et chacun soutient l’autre avec des données pertinentes. Pour l’analyse de l’EPCD et de l’EIC, le téphigramme est le plus utile.
FIC
Un spécialiste de l’information de vol expérimenté peut jeter un coup d’œil sur le profil représenté sur un téphigramme et dire immédiatement quel type de masse d’air il représente. Le spécialiste peut analyser les données pour informer un pilote des conditions en altitude au-dessus du point d’observation (en général un aéroport où se trouve une FSS, bien qu’il existe des points d’observation qui ne sont pas situés à des aérodromes). Cet outil n’est jamais utilisé seul, mais comme l’un des éléments d’un processus analytique en plusieurs étapes. L’élaboration d’un produit de prévision fiable et utile pour un pilote exige l’utilisation de plusieurs points de mesure/instruments afin de garantir la fiabilité et la précision du produit final. Considérez cela comme une assurance de la sécurité et de la qualité intégrée aux procédures FSS.
AAS
Les spécialistes du service consultatif s’occupent uniquement du développement observé des nuages de type convectif ainsi que des PIREP. Ils peuvent évaluer le développement de la convection sur une base temporelle, mais ne s’occupent que de l’état actuel du développement et des tendances. Ils incluent toujours des commentaires sur le développement de la convection dans les avis et des remarques appropriées dans les observations météorologiques, et demandent des PIREP pour améliorer l’ensemble des données pour les prestataires des exposés météorologiques et les prévisionnistes.
Peut appeler une certaine prudence en prévision d’une détérioration rapide du temps selon les avis émis lors de l’exposé météorologique. En gros, il y a peu d’effet jusqu’à ce que la formation d’une tempête devienne imminente, mais on peut mieux planifier et se préparer lorsqu’on sait à quoi on peut s’attendre.
L’instabilité de l’air n’est pas un sujet fréquemment abordé par les contrôleurs. Souvent, les pilotes décrivent l’air comme étant « instable », ce qui signifie généralement qu’il y a des turbulences dans la région. Il arrive que l’ATC reçoive un exposé météorologique annonçant de l’air instable avec de bonnes probabilités d’orages au cours de la journée. Les contrôleurs seront à l’affût des tempêtes, mais attendront qu’elles arrivent avant de réagir.
Les répartiteurs se servent de l’instabilité atmosphérique comme indicateur d’une éventuelle activité orageuse, mais ils n’en font pas de suivi ou d’analyse approfondie. Ils ne disposent que de renseignements génériques concernant ce terme et s’appuient sur les exposés des prévisionnistes et les produits de prévision aéronautique pour obtenir plus de détails (GFA/TAF/TCF, etc.).
L’instabilité atmosphérique, y compris les facteurs qui peuvent y contribuer en ce qui concerne la formation des phénomènes météorologiques, est un concept théorique enseigné aux pilotes de l’aviation générale. L’accent est mis sur le gradient thermique, en particulier le gradient thermique environnemental ainsi que le gradient thermique adiabatique et la différence entre le gradient thermique dans l’air sec et dans l’air saturé. Cependant, dans la pratique, on n’y accorde pas beaucoup d’attention, car quel que soit le niveau d’instabilité, les pilotes de l’aviation générale s’appuieront sur les produits météorologiques disponibles et les exposés météorologiques du FIC pour analyser la situation dans son ensemble et prendre des décisions concernant leur vol.