Code METAR
-SN/SN/+SN ou -SHSN/SHSN/+SHSN
Symbole météo
Les deux principales incidences de la neige sont la réduction de la visibilité (due à la fois aux chutes de neige et à la poudrerie qui peut y être associée) et l’accumulation de neige, qui peuvent toutes deux affecter les opérations aériennes de diverses manières.
En outre, l’accumulation de neige sur un aéronef peut affecter le contrôle au décollage et à l’atterrissage et peut également contribuer à la formation de givre sur les surfaces de l’aéronef (ailes, queue, gouverne, etc.).
Précipitation gelée sous forme de cristaux de glace blancs ou translucides hexagonaux, ramifiés et complexes. Elle tombe le plus souvent de nuages stratiformes, mais peut tomber sous forme d’averses de neige à partir de nuages cumuliformes. Aux températures supérieures à environ ‑5 °C, les cristaux s’agglomèrent pour former des flocons de neige (MANOBS 13.2.14).
Termes connexes à venir :
Point de rosée, effet de lac, système dépressionnaire, soulèvement orographique et écoulement ascendant sont des termes connexes à neige qui seront ajoutés bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.
Lorsque l’on prévoit de la neige, deux facteurs principaux sont de la plus haute importance : la visibilité réduite et les accumulations de neige. Pour qu’il y ait chute de neige, il suffit d’une colonne d’air suffisamment froide et humide. Or ces colonnes se produisent couramment pendant les mois froids de l’hiver. Il existe essentiellement deux catégories de précipitations : les précipitations stratiformes et les précipitations convectives.
En règle générale, les précipitations stratiformes se forment dans les systèmes synoptiques (soit les systèmes de basse pression et les creux) ou dans un écoulement ascendant. Les systèmes dépressionnaires et les creux sont de vastes zones où l’on trouve des mouvements verticaux vers le haut qui provoquent le soulèvement, l’expansion, le refroidissement et la saturation de l’air. Dès que les températures descendent vers les -10 °C, il y aura, dans les nuages, un mélange de gouttelettes d’eau et de cristaux de glace. Les flocons de neige sont formés par des gouttelettes d’eau qui adhèrent aux cristaux de glace et grossissent jusqu’à ce qu’elles soient suffisamment lourdes pour tomber.
L’écoulement ascendant peut également conduire à la formation de neige. Dans ce cas, le mouvement ascendant est en général plus rapide mais couvre une zone moins épaisse, et provoque des précipitations qui tombent sur un vaste territoire, et ce, à des températures inférieures au point de congélation souvent attribuables à l’altitude.
La neige stratiforme est généralement répandue et continue ou intermittente en fonction de la structure de la tempête. En général, cette neige est de légère à modérée, mais elle peut être plus abondante en raison de la convection intégrée associée aux caractéristiques du front.
Enfin, les nuages convectifs (cumulus bourgeonnants, altocumulus castellanus, cumulonimbus) peuvent produire des averses de neige. Ces phénomènes de courte durée donnent lieu à des chutes de neige légères à fortes et à des réductions rapides de la visibilité, en fonction du niveau d’instabilité et de l’humidité disponible.
Ce tableau présente une estimation approximative du taux de chute de neige en fonction de l'intensité des précipitations et de la plage de visibilité.
Source du tableau : Environnement et Changement climatique Canada
Lorsque les ingrédients nécessaires à la formation de la neige sont réunis, le profil de température de l’atmosphère doit alors être évalué afin d’établir le rapport neige/liquide (SLR). Cette valeur est essentielle pour déterminer les caractéristiques de la neige (mouillée ou sèche), ce qui a une incidence sur les accumulations.
Le SLR est la quantité de neige qui est fondue pour obtenir 1 mm d’eau.
Un SLR faible signifie qu’une plus petite quantité de neige est nécessaire pour obtenir 1 mm d’eau. Un SLR faible produit de la neige mouillée avec de grandes quantités de flocons collés les uns aux autres, et est généralement généré dans des masses d’air plus chaud (près de 0 °C) et humide. Dans ces conditions, il y a plus d’eau disponible pour produire plus de neige avec une teneur en eau plus élevée. Les flocons, alors plus denses et donc plus lourds, s’accumulent plus lentement. Un SLR faible se traduit par une meilleure visibilité en l’absence d’autres facteurs.
Par contre, lorsque le SLR est élevé, il faut beaucoup de neige pour obtenir 1 mm d’eau liquide. Les flocons de neige générés par l’air froid sont de petits flocons poudreux qui ne collent pas les uns aux autres. Cette neige sèche s’accumule plus rapidement et est plus susceptible d’être affectée par le vent, causant de la poudrerie, ce qui détériore davantage les conditions en raison de la mauvaise visibilité. Un SLR élevé se traduit par une moins bonne visibilité en l’absence d’autres facteurs.
Source : MetOffice UKOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Comme les profils de température peuvent varier au sein même d’un système de basse pression, le SLR et les taux de précipitations peuvent varier considérablement au sein de ce système. L’endroit où la neige est amplifiée au sein d’un système dépressionnaire dépend de nombreux facteurs, notamment la convection intégrée et la température de la masse d’air.
Les chutes de neige sont généralement plus abondantes le long des limites frontales (front chaud, front froid, langue d’air chaud en altitude, creux) où le mouvement vertical est accru (illustré sur le schéma d'une dépression ci-contre). En outre, les taux de chute de neige sont plus élevés lorsque la convection est intégrée à des nuages stratiformes (ce qui peut également se produire le long d’une limite frontale). Toutefois, la zone où les chutes de neige sont les plus abondantes se situe souvent dans le quadrant nord-ouest du centre de basse pression (là où il y a un fort mouvement vertical). D’autres phénomènes contribuent à l’augmentation des chutes de neige, notamment la topographie locale. Par exemple, le soulèvement orographique dû à un terrain élevé augmentera les taux de chute de neige. De même, les étendues d’eau qui produisent des précipitations d’effet de lac généreront des chutes de neige plus importantes.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Le SLR varie également dans un système dépressionnaire. Plus près du front chaud, où les températures sont plus élevées, le SLR sera plus bas, ce qui donne généralement de la neige lourde et mouillée. Inversement, le SLR a tendance à être plus élevé là où il y a un afflux d’air froid, souvent dans le quadrant nord-ouest de la dépression.
Il convient de noter toutefois qu’un SLR élevé ne signifie pas nécessairement que l’on s’attend à des accumulations importantes, et qu’un SLR faible ne signifie pas non plus que l’on s’attend à des accumulations faibles. Le SLR permet de déterminer le type de neige attendu à la surface et la manière dont elle peut s’accumuler.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Dissipation
La neige peut se dissiper pour diverses raisons. La neige issue de nuages stratiformes commencera à s’arrêter lorsqu’il n’y aura plus assez d’humidité pour générer la neige. Dans le cas d’un écoulement ascendant, lorsque le vent s’éloigne du terrain ou qu’il y a un changement de masse d’air apportant de l’air plus sec (coupant l’apport d’humidité), la neige diminue.
Dans le cas de la neige issue de nuages convectifs, lorsqu’elle est soutenue par les caractéristiques d’un front (ou des creux), les averses de neige s’affaiblissent avec la dissipation du front. La convection s’épuise d’elle-même une fois que l’afflux d’humidité a cessé et qu’elle est tombée sous forme de précipitations.
Durée
Une chute de neige associée à un système dépressionnaire peut durer de quelques heures à quelques jours en fonction de la trajectoire du système. La neige générée par l’écoulement ascendant peut persister pendant plusieurs heures, jusqu’à ce que la direction du vent change ou qu’il y ait un changement dans la masse d’air.
Par ailleurs, les averses de neige issues de nuages convectifs sont relativement brèves et sporadiques.
Les quantités annuelles de neige varient considérablement d’un bout à l’autre du pays. À noter l’augmentation des chutes de neige à proximité des sources d’humidité telles que les océans, et aussi les Grands Lacs qui génèrent de la neige d’effet de lac. De même, des zones de fortes chutes de neige sont visibles en raison du soulèvement orographique près des hautes terres Laurentiennes et appalachiennes, des monts Torngat du Labrador, de la côte de la Colombie-Britannique et des Rocheuses.
Il est intéressant de noter que des chutes de neige relativement faibles sont observées dans les régions adjacentes aux océans Pacifique et Atlantique (comme près de St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi que sur la côte de la Colombie-Britannique) malgré des précipitations annuelles élevées. Cela est dû aux températures hivernales plus chaudes qui font que les précipitations tombent principalement sous forme de pluie. De faibles chutes de neige sont également signalées dans l’intérieur du continent et dans les régions de l’extrême nord où il y a moins d’humidité atmosphérique pour alimenter les systèmes dépressionnaires, ce qui limite la quantité de neige pouvant être générée.
Source de l'image : Geogratis (en anglais seulement)
Certains types de systèmes dépressionnaires produisent également des chutes de neige plus facilement que d’autres, selon que la trajectoire de la tempête dispose ou non d’une source fiable d’humidité pour alimenter le système.
Les clippers albertains et les dépressions du Mackenzie, par exemple, prennent naissance dans des régions relativement froides et sèches. Comme l’humidité est limitée pendant la majeure partie de leur cycle de vie, ils produisent peu de précipitations.
Les dépressions qui remontent la côte est (dépressions du Cap Hatteras, ou nor'easters, et dépressions du Golfe, par exemple) prennent naissance dans des conditions chaudes et humides, apportant beaucoup de chaleur et d’humidité pour générer de grandes quantités de précipitations.
Source de l'image : SpringerLink
De façon générale :
Il est aussi difficile de prévoir la visibilité dans la neige pour diverses raisons :
Cette séquence de GFA décrit l’évolution d’une tempête hivernale majeure qui a touché CYUL le 25 janvier 2023. La région terminale se trouve au nord d’un front chaud dans une zone de neige légère continue. En outre, des altocumulus castellanus isolés et des vents forts causent de la poudrerie, ce qui détériore encore davantage la visibilité. Voici la GFA du 25 janvier 1800Z – Un front chaud s’approche de l’aéroport principal CYUL.
Voici la GFA du 26 janvier à 0000Z – La neige continue atteint l’aéroport principal CYUL. Comme il est illustré, une zone de chute de neige modérée à forte commence à affecter la région terminale vers 0000Z. Avec cette masse d’air, les températures sont assez froides pour qu’il n’y ait pas de précipitations mixtes/liquides. La neige sera donc plus sèche et plus légère en raison des températures relativement froides (taux d’enneigement élevé). Par conséquent, la visibilité aura tendance à se dégrader en raison des flocons de neige plus fins, et la neige s’accumulera plus rapidement que ne le suggèrent les modèles pour des taux de chute de neige similaires dans des conditions plus chaudes et plus humides. En outre, la neige plus légère combinée à des rafales entraînera de la poudrerie, comme le montrent les GFA. Cet événement synoptique organisé dure 24 heures jusqu’à ce que le système se dirige vers l’est et s’affaiblisse.
La GFA du 26 janvier à 1800Z montre le système qui se dirige progressivement vers l’est et s’affaiblit, entraînant une amélioration des conditions à l’aéroport principal CYUL. En outre, la neige plus légère combinée à des rafales entraînera de la poudrerie, comme le montrent les GFA. Cet événement synoptique organisé dure 24 heures jusqu’à ce que le système se dirige vers l’est et s’affaiblisse.
La séquence GFA illustre un système touchant le sud du Québec et apportant un lot de précipitations mixtes. Dans ce cas, la région terminale est restée juste au nord de la zone de précipitations verglaçantes organisées et a signalé surtout de la neige mélangée à des granules de glace. La GFA du 17 février à 0600Z montre qu'une zone de précipitations verglaçantes au nord du front chaud s’approche de la région de Montréal. Comme l'indique la troisième image de la section TAF, le prévisionniste annonce déjà de la neige roulée.
En fin de matinée/au début de l’après-midi, le système commence à s’épuiser, le front chaud n’apportant plus d’air chaud en altitude. Ainsi, quelques heures de neige plus sèche et de poudrerie sont observées avant la fin de l’événement. Ce panneau GFA du 17 février à 1800Z montre que les conditions s’améliorent à mesure que la dépression progresse vers l’est et qu’une crête de haute pression se forme à partir de l’ouest.
La TAF prévoit une détérioration progressive des conditions en raison des chutes de neige devenant modérées (≤1/2SM) et des rafales qui gagnent en puissance. À noter que dans les TAF et les METAR, la diminution de la visibilité coïncide avec l’apparition de rafales provoquant de la poudrerie.
La TAF prévoit une détérioration progressive des conditions en raison des chutes de neige devenant modérées (≤1/2SM) et des rafales qui gagnent en puissance. À noter que dans les TAF et les METAR, la diminution de la visibilité coïncide avec l’apparition de rafales provoquant de la poudrerie.
Alors qu’une dépression du Colorado s’approche du sud du Québec, la TAF signale une détérioration des conditions en raison de la neige qui obstrue la visibilité. La visibilité est nettement réduite lorsque les rafales se déclenchent et que les chutes de neige augmentent. Malgré cela, en raison des températures chaudes et de la neige mouillée et lourde (faible taux d’enneigement), aucune poudrerie n’est prévue avant le lendemain matin, lorsque les températures deviendront plus froides. La TAF donne aussi un risque de granules de glace et de pluie verglaçante. Ce phénomène est typique des systèmes arrivant du sud et transportant de l’air chaud et humide, en particulier à l’avant du front chaud. Ce type de système météorologique peut être difficile à prévoir, car de petits changements dans la trajectoire du système auront une influence sur le type de précipitations et les accumulations de neige.
Les téphigrammes suivants illustrent la différence entre les profils indiquant la présence de neige et ceux indiquant la présence de granules de glace. Ce téphigramme, valide le 17 février à 0300Z, montre un profil de neige pour CYUL. À 0300Z, l’ensemble de la colonne d’air est suffisamment froid pour produire de la neige mouillée et lourde. À mesure qu’approche le front chaud, une couche près du point de congélation entre 5 000 et 8 000 pi d’altitude fait fondre partiellement l’hydrométéore qui gèle avant d’atteindre la surface, ce qui produit des granules de glace au lieu de la neige.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada (en anglais seulement)
Image radar composite du 25 janvier 2023 à 2200Z montrant le début de la neige continue à CYUL.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada (en anglais seulement)
Image radar composite valide le 26 janvier à 0030Z montrant une zone de neige modérée qui entraîne des conditions inférieures aux limites de dégagement à CYUL.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada (en anglais seulement)
À 0100Z, on signale principalement des conditions inférieures aux limites de dégagement en ce qui concerne la visibilité et les plafonds verticaux, en raison de chutes de neige légères à modérées et de poudrerie. Avec une température d’environ -10 °C et des rafales pouvant atteindre 25 kt, la neige avec un taux d’enneigement élevé provoquera facilement de la poudrerie.
Peu après, les conditions s’améliorent et deviennent IFR intermittentes à mesure que le système s’affaiblit. À 2000Z, l’événement est terminé.
Ce METAR et les suivants portent sur la tempête hivernale du 16 et 17 février 2023. La neige mélangée à de la neige roulée commence vers 0400Z, mais les conditions se détériorent plus tard que ce que la TAF initiale avait prévu. Si les vents se sont transformés en rafales, les précipitations sont trop lourdes et mouillées pour réduire davantage la visibilité à ce stade.
Ce n’est que vers 1000Z que les conditions se dégradent vraiment jusqu’à devenir des conditions IFR et inférieures aux limites de dégagement en raison de la neige roulée et de la neige.
Contrairement à ce qui s’est passé précédemment, la station signale de la poudrerie avec des températures plus froides et des précipitations devenant plus sèches au fil du temps. À noter la colonne d’air maintenant trop froide pour que des granules de glace se forment. Bien que le début de l’événement ait été un peu retardé, la fin de l’événement se produit conformément à la TAF initiale avec une brève période de neige et de poudrerie avant la fin.
Voici une image radar composite de CoSPA montrant le type de précipitations lors de la tempête hivernale du 16 et 17 février 2023 présentée en exemple.
Source de l'image : Laboratoire Lincoln du Massachusetts Institute of Technology
Les bureaux de prévisions météorologiques publics ont émis diverses communications sur Twitter (maintenant X) et sur leur site officiel concernant cet événement. Voici un exemple de messages publiés sur Twitter par le centre de prévision des intempéries du Québec le 22 janvier 2023 avant une importante tempête de neige affectant le sud du Québec à partir du 25 janvier 2023.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada (en anglais seulement)
Avertissements émis par le centre de prévision des intempéries du Québec le 24 janvier 2023 avant une importante tempête de neige affectant le sud du Québec à partir du 25 janvier 2023.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
La contamination des pistes augmente leur temps d’occupation et réduit l’efficacité du freinage. Diminution du temps d’attente selon l’intensité des chutes de neige, perte possible de portance selon la capacité de dégivrage de l’aéronef.
Les chutes de neige nécessitent généralement des effectifs plus importants pour coordonner et mener les opérations. Des effectifs supplémentaires sont requis pour dégager les pistes, les voies de circulation et les aires de trafic, et pour exploiter les installations centrales de dégivrage. D’habitude, les grands aéroports mettent en place des unités pour coordonner toutes ces opérations. Les équipes de déneigement font normalement partie des effectifs généraux, mais lors d’événements d’envergure, des équipes supplémentaires sur appel peuvent être nécessaires. En raison de l’augmentation du personnel requis, les voies de circulation, les portes d’embarquement et les pistes peuvent être fermées pendant des périodes plus ou moins longues.
Pour la GTAA :
Grosses tempêtes de neige
Ces informations peuvent ensuite être utilisées pour évaluer l’incidence des prévisions sur les opérations en analysant la demande prévue par rapport à la capacité, ce qui permet d’établir les heures de début et de fin, ainsi que les meilleurs et les pires scénarios.
Les grosses tempêtes de neige ont pour avantage d’être prévisibles. Le moment et la durée de l’événement font généralement l’objet d’un bon consensus, et des plans stratégiques peuvent être élaborés par les gestionnaires de l'exploitation en service en vue d’une mise en œuvre adéquate d’un GDP dans le cadre d’un effort de prise de décision en collaboration avec la NTMU, l’administration aéroportuaire et les grandes compagnies aériennes.
Il est souvent plus difficile de planifier les événements présentant une grande incertitude ou variabilité en raison de la complexité des opérations de déneigement et des limites en matière de capacité.
Événements PROB30
Le dégivrage a une incidence sur le volume des départs, en particulier aux heures de pointe. La GTAA mettra en place une D-TMI pour le placement des aéronefs (qui ont reçu des créneaux de départ) afin de minimiser les files d’attente.
Dans certaines conditions, les aéronefs au départ doivent effectuer un point fixe pour se dégivrer. Si ce point fixe est effectué sur la piste, le temps nécessaire au départ augmente et le déplacement d’aéronefs par heure diminue.
Les notes du prévisionniste dans HubWx sont cruciales pour la planification. Les gestionnaires de l'exploitation en service utilisent, entre autres, le CoSPA (mode de précipitations en hiver), les stations en amont, l’imagerie satellite, les observations en temps réel et les données des modèles afin de surveiller les chutes de neige. L’utilisation varie en fonction des connaissances et de l’expérience du gestionnaire de l'exploitation en service.
Les questions qui se posent :
L’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (GTAA) établira un plan de déneigement et de dégivrage, ainsi qu’un taux de départs dont il faudra peut-être tenir compte. Si ce taux est faible, la NTMU devra surveiller le taux d’enneigement et de rotation des aéronefs afin d’éviter tout engorgement. À ce stade, la NTMU prévoit un taux d’arrivées réel et, si la demande dépasse la capacité, elle met en place un programme d’attente au sol (GDP).
Il existe une très grande différence entre les prévisions TEMPO et PROB30/40 : c’est là que la prévision du taux de GDP potentiel et de son impact sur le taux d’arrivées réel devient cruciale, d’autant plus que ces deux chiffres ne sont pas nécessairement identiques.
Il est important d’être conscient de la certitude du prévisionniste du Centre météorologique aéronautique du Canada (CMAC). Cette certitude a un impact sur la foi que les utilisateurs et les répartiteurs prêtons au prévisionniste.
Souvent, lorsque les événements sont temporaires et sporadiques, un GDP sera planifié à un taux plus élevé que ce que l’on peut gérer lorsqu’il neige, car, avec un peu de chance, les taux par heure s’équilibreront, à mesure que la soirée avance, entre des taux bas lorsqu’il neige et des taux plus élevés lorsque le ciel est dégagé.
Plus les prévisions sont incertaines, plus la planification est difficile, car la sécurité doit être assurée tout en maintenant l’efficacité du système et en répondant aux préoccupations des utilisateurs. Ces derniers demandent généralement plus d’efficacité, sachant que l’on veillera toujours à ce que le système soit sûr.
En route
Aéroports régionaux
Contrôleur tour (aéroport principal)
La neige affecte toutes les opérations de contrôle tour.
Lorsqu’il y a de la neige, les aéronefs passent au dégivrage, et la grande majorité d’entre eux ont besoin d’un point fixe au seuil avant de décoller, ce qui augmente considérablement le temps d’occupation de la piste.
Le fait que la neige soit mesurée en termes d’obstruction à la visibilité plutôt qu’en termes de quantité par heure peut être très trompeur du point de vue de la planification.
Même une fois les précipitations terminées, les équipes doivent retourner sur les pistes et les voies de circulation afin d’enlever la neige du bord et ainsi éviter toute accumulation supplémentaire lors de la prochaine tempête. Cette façon d’agir entraînera un ralentissement même après la fin des chutes de neige, car il faut dégager toutes les pistes et voies de circulation.
Le plus souvent, les zones de manœuvre sont davantage déneigées que les aires de trafic, car il faut déneiger ces zones le plus vite possible, alors que l’aire de trafic, elle, doit être complètement déneigée. Le déneigement se fait à l’aide de camions, ce qui le complique et le prolonge et peut entraîner une congestion de l’aéroport.
À CYUL :
Contrôleur tour (aéroport régional)
Le contrôleur tour exécute ses tâches « au moment même » et il ne tient compte de la neige prévue qu’une fois en poste pour son quart. Toutefois, lors des travaux de déneigement, d’autres éléments entrent en jeu, l’exemple suivant d’opérations CYAM :
L’enlèvement de la neige l’hiver est essentiel à la sécurité de l’exploitation aéroportuaire. L’incidence de ce phénomène sur l’exploitation des FSS ne peut être surestimé. On peut constater l’effort et l’attention supplémentaires que requiert l’exploitation hivernale en examinant les notes de service annuelles sur l’exploitation hivernale qui sont affichées dans les FSS et les FIC de tout le pays au mois de septembre de chaque année. Ces notes de service font souvent référence aux accords entre unités et aux protocoles d’entente avec les agences externes, et rappellent aux spécialistes que leur unité peut avoir conclu une entente avec les administrations aéroportuaires afin d’avertir les exploitants locaux de l’imminence d’un épisode neigeux.
Les spécialistes des emplacements de service consultatif et des FIC effectuent les observations météorologiques. Ainsi, lors d’un épisode neigeux, cela exige d’eux une vigilance accrue pour déterminer à quel moment les conditions répondent aux critères locaux pour les SPECI; de multiples déplacements à l’extérieur pour surveiller l’indicateur d’accumulation de glace; et des déplacements, aussi à l’extérieur, pour mesurer l’épaisseur de la neige et vérifier le nivomètre pour déterminer combien de neige est tombée.
FIC
Dans les FIC, la zone de responsabilité couvre un vaste territoire, ce qui exige une vision plus stratégique des conditions météorologiques. Un FIC peut avoir un protocole d’entente avec divers aéroports au sein de sa zone de responsabilité pour couvrir les alertes en cas de neige, mais l’augmentation de la charge de travail de l’unité sera surtout attribuable aux comptes rendus CRFI qu’il faut émettre. Au FIC de Winnipeg, il est normal d’émettre plus de 100 comptes rendus CRFI par jour en hiver, voire le double ou le triple en cas de fortes chutes de neige. Cette charge de travail s’ajoute aux exposés météorologiques et à la planification des vols pour la zone de responsabilité.
AAS
Aux FSS qui assurent le service consultatif d’aérodrome et le service de contrôle de véhicules, les chutes de neige augmentent la charge de travail du spécialiste en service, en fonction de leur intensité, du moment de la journée où elles se produisent et du débit de la circulation à l’aérodrome. La concentration qu’exige une conscience situationnelle accrue est un facteur humain important, car la nécessité que davantage de véhicules doivent se rendre sur les pistes dans des conditions de visibilité réduite accroît le stress du spécialiste. Le spécialiste doit assurer le suivi de la vitesse et de la position des balayeuses et des chasse-neige, et les conducteurs de véhicules doivent rester à l’écoute de la radio tout en conduisant des équipements lourds et bruyants dans des conditions de visibilité réduite. Il est impératif d’assurer une coordination étroite avec le secteur concerné de l’ACC afin que le contrôleur sache que les pistes d’atterrissage sont contaminées et occupées par des véhicules lents. Le transfert tardif à la FSS d’un vol IFR en rapprochement peut avoir des conséquences coûteuses (en cas de remise des gaz, faute de temps pour évacuer les véhicules de la piste d’atterrissage), voire désastreuses (une telle situation a été un facteur déterminant dans l’accident du vol PWA314 à Cranbrook, en Colombie-Britannique, le 11 février 1978, ce qui a mené directement à l’attribution aux FSS des responsabilités de contrôle au sol des véhicules sur les aires de manœuvre des aéroports au Canada).
Les chutes de neige requièrent à la fois une grande coordination entre les contrôleurs, une gestion du temps complexe et importante et une forte hausse des renseignements à fournir aux pilotes. Elles ont également une incidence majeure sur la capacité des aéroports et donc, dans le cas d’un grand aéroport, sur l’ensemble du système en amont. La charge de travail d’un contrôleur terminal peut s’en trouver grandement touchée, car tout ce qui affecte l’aéroport se répercute directement sur lui presque immédiatement. La capacité d’un aéroport peut être considérablement réduite, entre autres pour les raisons suivantes :
À CYUL
Il y a deux pistes parallèles, de sorte que lorsqu’il neige, les équipes de déneigement dégagent les pistes en alternance. Voici les incidences :
Quels sont les facteurs qui influent sur le taux d’arrivées?
Lorsque les opérations sur les pistes parallèles se déroulent régulièrement, une piste est utilisée en majeure partie pour les départs et l’autre, pour les arrivées.
Souvent, les tempêtes de neige sont synonymes de faible visibilité et de freinage réduit, les aéronefs prenant plus de temps à circuler sur la piste, ce qui augmente le ROT.
Par temps froid, les aéronefs doivent souvent effectuer un court point fixe avant de décoller. Si cela se produit sur la piste, le temps (et donc l’espacement) nécessaire entre les appareils augmentera. Voir « Givrage de la manche » sous l'onglet Pilotes professionnels, puis Aéroports.
Résultat final
Incertitude
Déneigement en cours – L’ATC doit essayer de synchroniser au mieux les arrivées avec l’équipe de déneigement afin de maximiser le nombre d’aéronefs pouvant atterrir en toute sécurité et d’offrir un service optimal. Pour que cette option soit viable, plusieurs conditions doivent être réunies :
Outils dont dispose un contrôleur terminal
Les contrôleurs et le gestionnaire de l'exploitation en service de l’ACC disposent d’un indicateur géré par la tour qui contient des informations provenant de l’administration aéroportuaire et qui affiche deux valeurs temporelles :
Ces données sont des estimations et sont souvent révisées à mesure que les camions de déneigement font leur travail. Cependant, cet indicateur permet aux contrôleurs de prévoir quel aéronef sera le premier arrivé sur la piste nouvellement dégagée. Il n’est pas efficace d’amener un aéronef trop tard. Lorsqu’un aéronef arrive trop tôt, une remise des gaz peut s'avérer nécessaire si les camions de déneigement n’ont pas quitté la piste. Il est difficile d’en arriver à un bon équilibre.
Dans un cas comme dans l’autre, qu’il s’agisse d’un grand ou d’un petit aéroport, la neige et les conditions météorologiques hivernales alourdissent la charge de travail des contrôleurs, car elles nécessitent la transmission des informations suivantes :
Aéroports régionaux
Dans la plupart des aéroports régionaux, par exemple CYHU, il n’y a qu’une seule piste « principale » (il y en a d’autres, mais elles sont plus courtes et rarement utilisées pour les aéronefs IFR). Le déneigement nécessite donc une fermeture temporaire de l’aéroport.
Dans un cas comme dans l’autre, qu’il s’agisse d’un grand ou d’un petit aéroport, la neige et les conditions météorologiques hivernales alourdissent la charge de travail des contrôleurs, car elles nécessitent la transmission des informations suivantes :
Autrement dit, le premier contact peut durer 20 secondes au lieu de 5. La neige requiert beaucoup de coordination entre les contrôleurs, une gestion serrée du temps et la prestation de beaucoup d’informations supplémentaires aux pilotes.
Les chutes de neige peuvent avoir une incidence majeure sur le contrôle de la circulation aérienne IFR dans l’espace aérien inférieur.
Si elles sont trop abondantes, l’aéroport peut être fermé pour une durée indéterminée. Le plus souvent, dans les aéroports comme CYUL, une seule piste est fermée à la fois pour le déneigement, ce qui entraîne des retards pour l’atterrissage des aéronefs. Les aéroports régionaux ont tendance à fermer pour une durée indéterminée en cas de fortes chutes de neige. Des NOTAM sont publiés, mais les contrôleurs en route doivent s’assurer que les pilotes sont au courant des fermetures, les NOTAM pouvant avoir été diffusés lorsque l’aéronef était déjà en vol.
Dans la plupart des cas, la neige n’a pas d’incidence directe sur les aéronefs dans l’espace aérien supérieur.
Les tempêtes majeures ou les chutes de neige importantes et inattendues ont deux conséquences indirectes :
Image de gauche jumelée à la TAF ci-dessous :
TAF CYZF 051140Z 0512/0612 33010KT P6SM -SN BKN020 OVC070
TEMPO 00/0506 1SM -SN SCT020 BKN070
On prévoit de la neige légère après 0000Z. Si l’on tient compte de la température (en présumant que la température soit M1 et qu’il s’agisse d’une opération de nuit), une chute de neige (en termes de dégivrage) doit être considérée comme forte, et certains aéronefs auront des capacités de dégivrage limitées ou inexistantes. Il s’agit d’un facteur supplémentaire qu’une compagnie aérienne doit prendre en considération. Remarque : Dans de nombreux aéroports principaux, les capteurs LWE (équivalent en eau liquide – voir l’onglet Pilotes professionnels) auront la priorité sur ce tableau et permettront éventuellement des opérations de dégivrage lorsque le LWE réel sera analysé.
Les compagnies aériennes commerciales ont tendance à établir leurs horaires sur la base de scénarios optimaux (bonnes conditions météorologiques), ce qui signifie que les chutes de neige peuvent entraîner des perturbations considérables. Le personnel d’entretien, les équipages de conduite et le personnel de l’aéroport ne peuvent pas conserver un horaire de travail normal lorsqu’il neige ou que des opérations de dégivrage sont requises, et il se peut que les compagnies aériennes doivent ajuster leurs horaires.
La neige dans les aéroports principaux cause davantage de perturbations que dans un aéroport régional en raison de la durée accrue de circulation au sol et des procédures d’arrivée et de départ qui sont en général requises.
En général, on sait qu’il y aura des chutes de neige de 24 à 48 heures à l’avance grâce aux outils suivants :
Les TAF qui précisent clairement les conditions météorologiques prévues sont toujours préférables. Les prévisions à forte incertitude qui utilisent de nombreux codes TEMPO et PROB rendent les rajustements d’horaires (annulations, retards) difficiles.
Il est plus difficile de gérer les chutes de neige qui ont lieu lorsque les températures sont proches de zéro que les chutes de neige lorsque les températures sont très froides.
La neige forte (+SN) ralentit généralement les opérations au point de les rendre inefficaces. Si une TAF peut indiquer clairement que de la neige forte est possible, une contrainte supplémentaire pour les compagnies aériennes peut ne pas être apparente pour les prévisionnistes aéronautiques : la durée d’efficacité, qui dépend de la visibilité, de la température et du moment de la journée. Une neige légère prévue pourrait en fait s’avérer une neige forte selon les conditions/le moment de la journée.
Les recherches scientifiques ont démontré que la visibilité observable comme seul critère pour établir l’intensité de la neige n’est pas suffisamment précise pour être utilisée afin d’établir la durée d’efficacité. La température doit aussi être prise en considération pour établir l’intensité des chutes de neige avec la précision nécessaire pour établir la durée d’efficacité (voir le TP 14151FOuvrir une nouvelle fenêtre de TC).
Lorsque la neige s’accumule, la contamination des pistes et les vents de travers deviennent alors des facteurs dont il faut absolument tenir compte.
Aéroports régionaux
Comme le trafic est moindre, toutes les ressources peuvent être utilisées pour chaque vol. Le dégivrage peut se faire à la porte d’embarquement pour en réduire l’incidence sur les horaires, tandis que les équipes s’occupant de l’entretien de la piste peuvent synchroniser leurs activités avec les arrivées et les départs et ainsi dégager la piste de manière ciblée. Malgré les ressources plus limitées, le fonctionnement d’un aéroport régional peut s’avérer plus efficace dans certains cas.
En route
La neige présente trois risques principaux :
Les pilotes commenceront à préparer leur plan d’action une fois en phase de croisière.
Les pilotes utilisent la visibilité pour évaluer l’intensité des chutes de neige. On peut regarder le radar pour vérifier si une averse approche, mais c’est la visibilité qui permet de juger de l’intensité des chutes de neige. Cela étant dit, il y a certaines menaces qui pèsent sur les opérations pendant une tempête de neige et il y a des méthodes pour les atténuer.
Dans une TAF
La quantité de carburant est modifiée lorsque les codes PROB/TEMPO concernant la neige/le plafond/la visibilité sont présents afin de couvrir des tentatives d’atterrissage supplémentaires.
Le plafond et la visibilité lorsqu’il neige tendent à être meilleurs en approche que ce qui est annoncé.
La température de la piste est essentielle pour en déterminer l’état. L’équipage de conduite est rarement conscient de cette information.
Performances au décollage
Opérations de dégivrage
Le dégivrage d’un aéronef se fait en deux étapes :
On tient compte du taux d’accumulation de neige afin d’utiliser correctement la carte d’intensité des chutes de neige lors des opérations de dégivrage. Il est très important de tenir compte de la variation entre le jour et la nuit, car la visibilité semble meilleure la nuit, ce qui peut entraîner une sous-estimation du taux de chute de neige.
À la plupart des aéroports principaux, on utilise un système LWE. Il s’agit d’un système automatisé de mesure météorologique qui détermine le LWE lorsqu’il y a des précipitations gelées ou verglaçantes.
Aux aéroports où il n’y a pas de système LWE ou si ce système est hors d’usage, le METAR est utilisé pour déterminer la durée d’efficacité, ce qui peut s’avérer plus restrictif.
Il est à noter que le liquide de dégivrage ou d’antigivrage peut s’infiltrer dans les sources d’air de prélèvement de l’aéronef, ce qui peut provoquer des émanations ou de la fumée à l’intérieur de l’aéronef. Cette situation peut se produire après le décollage, mais aussi pendant la circulation au sol. Il faut prendre ce risque au sérieux, car s’il se concrétise, il pourrait déclencher une situation d’urgence.
Givrage de la manche
C’est la principale raison de faire un point fixe avant le décollage. Les modèles A319, A320 et A321 sont plus sujets à ce type de givrage.
Une circulation au sol prolongée lorsqu’il neige abondamment peut réduire l’efficacité thermique du système d’antigivrage du moteur. Ce système est conçu pour l'évaporation de l’eau. Si son efficacité est réduite, l’eau ne s’évapore pas, mais fond, coule dans le revêtement non protégé de la manche du moteur et finit par regeler.
Avec le temps, une plaque de glace se forme dans l’entrée de la manche du moteur, qui peut se détacher et être aspirée dans le noyau du moteur. Les pales de soufflante, qui fléchissent vers l’avant avec la poussée de décollage, constituent un autre risque. En avançant, les pales peuvent entrer en contact avec cette plaque, ce qui en endommage les extrémités.
Dans l’ensemble
Regarder sur le radar les rues de nuages sur les Grands Lacs pour déterminer le meilleur moment pour aller à l’aire de dégivrage.
Pendant les chutes de neige, le givrage n’est généralement pas un facteur pour les aéronefs à réaction. Dans le cas des turbopropulseurs, un peu de givre de contact sur le bord d’attaque des ailes – qui ne pourra généralement pas être enlevé par les dégivreurs pneumatiques – sera une source de problème.
La neige combinée à un vent de travers ou à un vent debout en angle lors de l’approche finale ou de l’atterrissage peut provoquer des illusions tout juste avant et pendant l’atterrissage. Les pilotes choisissent souvent de laisser les phares d’atterrissage éteints pendant les atterrissages de ce type pour voir la piste plutôt que la neige, ce qui peut les désorienter. Il en revient au pilote d’agir ainsi, mais c’est comme si un conducteur évitait d’utiliser ses feux à longue portée en cas de fortes chutes de neige.
On tient compte du taux d’accumulation de neige afin de bien utiliser la carte d’intensité des chutes de neige pour les opérations de dégivrage. Il est très important d’être conscient des variations entre le jour et la nuit, car la visibilité semble meilleure la nuit, ce qui peut entraîner une sous-estimation du taux de chute de neige.
La prudence et du carburant supplémentaire sont de mise pour tenir compte des retards intermittents dus au déneigement de la piste, au ralentissement de la circulation et aux déroutements possibles en raison de l’état de la piste.
Aéroports régionaux
Pour les départs à des aéroports non contrôlés, la visibilité déterminante est la plus faible entre la visibilité au sol (METAR), une portée visuelle de piste signalée ou la visibilité du pilote. Les pilotes doivent tenir compte de toutes les visibilités disponibles. Voici deux exemples où l’atterrissage est possible, mais le décollage est impossible tant qu’il n’y a pas d’amélioration :
Aux aéroports principaux, les pistes sont en général assez longues pour que la distance d’atterrissage ne soit pas un problème lors du calcul des performances d’atterrissage.
Vent de travers
Un fort vent de travers est l’un des principaux problèmes possibles.
Le plus grand danger d’un vent de travers sur une piste glissante est la perte de la maîtrise directionnelle de l’aéronef.
Attente
En général, le pilote d’un aéronef à réaction en vol peut sortir son aéronef d’une situation de givrage en montant, en descendant ou en accélérant. Il peut agir ainsi si son aéronef traverse une zone de grosses gouttelettes d’eau surfondues et s’il effectue un vol de courte durée à travers des précipitations verglaçantes.
Le givrage dépend grandement des conditions atmosphériques. Dans les Prairies, en hiver, le givrage n’est pas vraiment un problème.
Si vous vous trouvez près d’une grande étendue d’eau qui n’a pas encore gelé, les chutes de neige peuvent être un indice de l’importance du givrage au sommet des nuages de basse altitude.
Les données des METAR et des TAF peuvent être difficiles à interpréter et donner du fil à retordre aux pilotes VFR qui tentent de prévoir les effets de la neige. Les exposés météorologiques interprétatifs des spécialistes du FIC peuvent simplifier la planification des vols en cas de chute de neige.
Les prévisions de neige légère donnent souvent une visibilité supérieure aux minimums VFR, mais inférieure au niveau de confort de nombreux pilotes de l’aviation générale. La taille, la quantité, le volume et la fréquence des flocons de neige peuvent changer rapidement et affecter la visibilité en vol.
Aux aéroports principaux, le déneigement est efficace, mais la priorité est donnée aux aéronefs commerciaux et IFR, de sorte que les aéronefs VFR doivent s’attendre à des retards importants.
Lorsqu’il tombe de la forte neige, il ne peut y avoir de vols VFR. La situation mentionnée précédemment ne survient donc qu’en cas de neige légère nécessitant un déneigement continu ou peu de temps après une forte tempête. Les vols VFR de l’aviation générale doivent s’attendre à de longs retards après une tempête.
La neige aux aéroports régionaux et aux aérodromes non contrôlés peut avoir une incidence variée sur les opérations au sol. Dans tous les cas, des retards sont à prévoir, et un certain élément de risque est présent. La neige pose de nombreux problèmes aux pilotes de l’aviation générale, en particulier dans les aéroports moins fréquentés, et ils doivent tenir compte de toutes les variables et de tous les scénarios lorsqu’ils décident d’effectuer leur vol.
Les chutes de neige de modérées à fortes ont une plus grande incidence sur ce qui suit :
Dégivrage
Piste et voies de circulation contaminées
De nombreux petits aéronefs de l’aviation générale peuvent évoluer en toute sécurité même s’il y a un peu de neige sur les voies de circulation et les pistes. Cependant, cela n’est souvent pas recommandé, car de nombreux facteurs doivent être pris en compte.
S’il y a de la neige légère sur le sol, le vent crée de la poudrerie qui peut réduire considérablement la visibilité pendant la circulation, le décollage et l’atterrissage. La neige peut également se déplacer latéralement sur le sol, donnant l’illusion aux pilotes que le sol bouge, même si l’aéronef est immobile.
L’épaisseur de la neige au sol est un facteur important.
Opérations de déneigement
Les opérations de déneigement varient considérablement aux aéroports régionaux et aux aérodromes non contrôlés.
Lors d’un vol ou au moment de le planifier, un pilote ne peut pas compter sur le fait qu’une piste sera dégagée.
Certaines opérations de déneigement se contentent d’enlever la neige qui vient de tomber et d’y laisser une couche de neige compacte.
Certains exploitants ne déneigent que certaines voies de circulation ou pistes, laissant les autres telles quelles. Certains dégagent la piste en cas de neige légère, tandis que d’autres attendent que la neige cesse de tomber et qu’on n’en prévoit plus.
Le personnel de déneigement des aéroports régionaux laisse souvent des bancs de neige sur les bords des pistes et des voies de circulation, ce qui constitue un danger supplémentaire pour les appareils de l’aviation générale à ailes basses. Dans les cas extrêmes, cela peut même nuire aux aéronefs à ailes hautes.
La neige présente un risque de givrage en vol, mais la visibilité est le principal facteur que les pilotes VFR de l’aviation générale doivent prendre en considération.
Le niveau de neige nécessaire pour créer un risque de givrage significatif génère en général une visibilité en dessous des minimums VFR. Aucun aéronef VFR ne devrait donc se retrouver dans un givrage modéré ou fort, puisque tous les aéronefs VFR ne devraient pas voler à ce moment-là.
Toutefois, en présence de neige légère à forte teneur en humidité, à des températures proches du point de congélation (+5 à -5 degrés), il y a un risque de léger givrage.
Les pilotes sont informés qu’il n’est pas judicieux de voler dans ces conditions. En cas de températures plus froides (inférieures à -5 degrés), la teneur en humidité n’est pas suffisante pour être un risque de givrage. Lorsqu’il neige, il y a toujours un risque de visibilité réduite. L’expérience du pilote doit lui permettre de voler en toute confiance avec une visibilité potentielle de 3 à 6 SM. Les pilotes doivent être prêts à affronter des conditions plus défavorables que celles prévues et, s’ils sortent de leur zone de confort ou des limites légales, ils doivent avoir un plan B et l’exécuter rapidement.