Code METAR
S.O.
Symbole météo
Des taux de précipitations élevés, et en particulier des précipitations sporadiques élevées, peuvent entraîner une accumulation variable de précipitations et de dépôts de glace sur un terrain d’aviation et des surfaces importantes, ainsi qu’une visibilité réduite ou brusquement réduite. Des taux de précipitations élevés peuvent avoir une incidence sur la maniabilité de tous les modes de transport.
Quantité de précipitations qui tomberont au cours d’une période donnée. Le taux de précipitations se calcule généralement par la hauteur des précipitations pour une surface et une période donnée, comme en millimètres par mètre carré par heure pour la pluie, ou en centimètres par mètre carré par heure pour la neige (mm/m2h ou cm/m2h).
Termes connexes à venir :
Point de rosée, effet de lac, système dépressionnaire, soulèvement orographique et écoulement ascendant sont des termes connexes à taux de précipitations qui seront ajoutés bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.
Pour être en mesure de calculer un taux de précipitations, il faut d’abord être en présence d’un processus pouvant générer des précipitations. Qu’il s’agisse d’un système dépressionnaire, d’averses convectives, de précipitations provoquées par un soulèvement orographique ou autre, il faut que des précipitations soient générées pour qu’on puisse en calculer le taux.
Le taux de précipitations est fortement influencé par le processus qui génère les précipitations.
Les systèmes de longue durée accompagnés de faibles taux de précipitations peuvent être perturbateurs, en particulier lorsque des événements caractérisés par des taux de précipitations élevés persistent pendant une longue période à un seul emplacement. Des événements tels que les bourrasques de neige d’effet de lac, les rivières atmosphériques ou les orages stationnaires peuvent provoquer d’énormes accumulations et un risque d’inondation.
Source de l'image : Royal Meteorological SocietyOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Le taux de précipitations donne la hauteur des précipitations qui devraient s’accumuler dans une région au cours d’une période donnée, mais ne se mesure pas toujours aisément. Dans le cas de la pluie, des averses de pluie et de la bruine verglaçante, on mesure facilement les précipitations à l’aide d’instruments sur place. Les choses se compliquent lorsqu’il est question de neige, d’averses de neige, de neige en grains, de granules de glace ainsi que de bruine et de bruine verglaçante. En effet, la légèreté des précipitations gelées les rend sujettes au soulèvement et aux rebondissements, le vent les exacerbe et les turbulences influent sur le taux de chute. Il faut donc évaluer d’autres facteurs afin de déterminer avec précision la hauteur réelle des précipitations gelées qui atteindront le sol.
Pour la plupart des types de précipitations liquides (pluie, averses de pluie, pluie verglaçante), l’intensité (-/ /+) indiquée dans le METAR ou le SPECI est donnée en fonction du taux de précipitations.
Les précipitations liquides sont aussi souvent accompagnées de brume à la surface, de sorte que même si l’intensité des précipitations indique la quantité de liquide qui tombe par heure, elle n’a pas toujours un lien direct avec la visibilité connexe. En outre, un taux de précipitations élevé modifiera plus rapidement l’état des surfaces critiques en les rendant humides, contaminées, etc.
Voici une représentation simplifiée du taux de précipitations, comme il est indiqué dans le chapitre 6 du Manuel des normes d’observations météorologiques de surface (MANOBS).
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Pour les précipitations gelées, ainsi que pour la bruine et la bruine verglaçante, c’est la visibilité qui sert à déterminer l’intensité des précipitations, et non le taux de précipitations en soi. En effet, la visibilité, facilement observable, est utilisée puisqu’il faut tenir compte du rapport neige/liquide (dont il est question sous le terme neige) avant de pouvoir évaluer correctement le taux d’accumulation de neige.
Cette image démontre l'intensité et les symboles des précipitations gelées et de la bruine (verglaçante ou non), tels qu’ils sont définis dans le chapitre 6 du Manuel des normes d’observations météorologiques de surface (MANOBS).
Outre l’intensité des chutes de neige et le rapport neige/liquide, l’accumulation de précipitations gelées dépend de facteurs comme la fonte, qui prend en compte la température de l’air et de la surface sous-jacente (p. ex. une piste d’atterrissage) et les éventuels traitements appliqués sur celle-ci. Par exemple, un traitement chimique peut réduire à 1 ou 2 cm/h l’accumulation de neige sur une piste alors qu’il tombe 4 cm/h de neige.
Au Canada, les épisodes de pluie verglaçante modérée surviennent rarement et sont généralement de courte durée, et les fortes pluies verglaçantes sont extrêmement rares. Le plus souvent, on observe de la pluie verglaçante faible, accompagnée d’une visibilité élevée. Les précipitations plus abondantes ne durent généralement pas longtemps, car les courants descendants connexes (l’air qui se déplace vers le bas avec les précipitations) proviennent souvent de l’air chaud en altitude, ce qui augmente les températures à la surface.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Dissipation
Lorsqu'un phénomène météorologique s'éloigne de sa région d'origine et se déplace dans un environnement qui n'est plus propice à sa croissance, il commence à s'affaiblir et à se dissiper. Au fur et à mesure que le système perd en intensité, moins d'humidité et d'énergie sont absorbées pour produire des précipitations, et le taux de précipitations s'affaiblit et finit par disparaître.
Dans les situations où le soulèvement orographique ou l'existence de convection intégrée ou de caractéristiques frontales favorisait un taux de précipitations élevé, une fois que le vent s'éloigne du terrain élevé, ou que les caractéristiques frontales commencent à s'affaiblir, les précipitations le long de ces frontières s'affaiblissent également.
Cette image répresente les trajectoires typiques des cyclones observées au cours des hivers nord-américains. L’été, on observe majoritairement des taux de précipitations plus convectives et des systèmes météorologiques moins organisés. La convection est à l’origine de taux de précipitations plus élevés, mais elle ne s’étend généralement pas sur de grandes régions. Les faibles systèmes de basse pression engendrent des taux de précipitations moins élevés en raison de leur faible soutien synoptique, mais peuvent causer des pluies plus étendues.
En hiver, les systèmes météorologiques organisés à forte dynamique contribuent largement aux fortes précipitations et aux taux de précipitations élevés. La convection n’est généralement pas aussi bien organisée, mais est facile à déclencher en raison des températures plus froides. Elle n’est pas toujours accompagnée de taux élevés d’accumulation de neige. Enfin, en hiver, il faut tenir compte du rapport neige/liquide, qui peut avoir une incidence considérable sur le taux de précipitations.
Le lieu d’origine d’un système de basse pression et sa trajectoire typique sont deux facteurs qui déterminent la quantité d’humidité et de chaleur facilement accessible à la tempête.
Les tempêtes qui se forment dans des endroits très humides, comme les régions au sud ou près des eaux chaudes (comme les dépressions du Golfe et les tempêtes du nord-est) ont tendance à avoir des taux de précipitations plus élevés pendant toute la durée de l’événement, en raison de leur capacité à absorber davantage d’humidité dans leur environnement.
Par exemple, les dépressions du Mackenzie, ainsi que les dépressions de l’Alberta, se forment dans des régions plus froides et plus sèches, où l’humidité est très faible, ce qui se traduit généralement par des taux de précipitations peu élevés et de faibles accumulations.
Une plus grande quantité d’humidité peut être absorbée dans les systèmes de basse pression ou les systèmes convectifs à partir des lacs, des rivières, des pluies ou des chutes de neige récentes, des chenaux ou des fissures dans la glace au-dessus d’un plan d’eau et de nombreuses autres sources de surface. Ce phénomène peut contribuer à maintenir les précipitations ou à en augmenter le taux.
Source de l’image : SpringerLink (en anglais seulement). Notez que l’image a été légèrement modifiée.
La prévision du taux de précipitations est généralement plus simple pour les systèmes synoptiques en raison de leur taille. Il est donc beaucoup plus facile d’établir des prévisions à l’aide de modèles numériques, et il existe de nombreuses données en amont auxquelles il est possible de se reporter. Cependant, les petites variations, les systèmes à mésoéchelle ou à petite échelle ainsi que les détails à l’intérieur de chaque système (convection intégrée, petites régions de précipitations accrues causées par des processus locaux) peuvent souvent être atténués en raison de leur petite taille. Il en va de même pour la convection, dont la taille réduite ou étroite peut complexifier, pour les modèles numériques, l’identification de détails mineurs, mais très importants. Dans de nombreux cas, il revient aux prévisionnistes de pousser leur raisonnement scientifique pour tenir compte des divergences, et ceux-ci s’appuient fortement sur les données en amont, les radars, les satellites, les PIREP et les sondages réels pour voir si le modèle fonctionne bien et apporter des modifications à la prévision, au besoin.
Le rapport neige/liquide et les visibilités connexes peuvent être assez difficiles à déterminer, car ils ne sont pas toujours uniformes dans les différents secteurs d’un système de basse pression.
La prévision des taux de précipitations en été peut également s’avérer complexe, car cette saison est généralement dominée par des précipitations convectives et des systèmes de basse pression moins organisés. Les précipitations convectives, les quantités et les taux sont particulièrement difficiles à prévoir, en partie parce que les quantités peuvent être très variables sur une zone relativement petite.
L’une des questions les plus difficiles à résoudre est souvent celle de la quantité de précipitations qui s’accumuleront au sol. Les accumulations sont faciles à prévoir dans des situations de pluie, car l’eau se dépose et s’écoule sur les surfaces critiques. Cependant, dans des situations de neige, les prévisions prennent en compte de nombreuses conditions (rapports neige/liquide, températures dans les nuages, convection, effets locaux, force du vent, taux d’accumulation de neige anticipés, etc.) et aboutissent souvent à une fourchette de précipitations de neige susceptibles de tomber et de s’accumuler sur le sol gelé. Il est extrêmement difficile de prévoir la quantité de neige qui restera et s’accumulera sur les sols ou les pistes traités sans connaître la nature des traitements et le moment de leur application, ni la température de la piste.
Les taux de précipitations peuvent parfois varier considérablement d’un endroit à l’autre, même à proximité immédiate, et surtout en présence de convection intégrée. Voici un exemple de panneaux GFA valides à 0000Z, le 24 août 2023, dans lequel on prévoit qu’un front stationnaire en altitude stagnera au-dessus de l’Ontario. Ce front devrait favoriser une région de pluie intermittente sur le sud de l’Ontario et apporter de l’instabilité atmosphérique sur la région des Grands Lacs, générant des averses occasionnelles et des orages isolés. La couche nuageuse est suffisamment profonde pour favoriser la pluie et un risque de givrage dans les zones du nuage qui sont en dessous du point de congélation, comme le montre le panneau de givrage et de turbulence.
Les TAF ne donnent pas d’indication directe sur les taux de précipitations horaires. Les utilisateurs peuvent en faire des déductions de base, mais doivent toujours se référer à leurs procédures normales ou appeler le FIC pour obtenir un exposé météorologique. Dans cette TAF de CYYZ, de légères averses sont attendues pendant une grande partie de la période jusqu’à 1300Z le 24 août. La différenciation entre les précipitations faibles (-), modérées (sans symbole) et fortes (+) est abordée dans la section La science expliquée, le MANOBS et le NC-SWOP, et constitue une bonne « première estimation » du taux de précipitations lorsque l’on consulte une TAF. Il faut garder à l’esprit que les taux de précipitations dans les orages peuvent être beaucoup plus élevés, et que le code VCTS n’est pas accompagné d’un qualificatif d’intensité (-/+) indiquant le taux des précipitations prévues. Le code VCTS dans la TAF de CYYZ entre 2000 et 0300Z met en évidence la possibilité d’accumulations plus importantes dans les environs en raison d’orages.
La TAF de Kitchener (CYKF) présente quelques différences par rapport à la TAF de CYYZ illustrée dans l'image précédente. Bien que la TAF de CYKF soit plus courte, les deux TAF couvrent toutes deux les conditions prévues de 1400Z, le 23 août, à 0200Z, le 24 août. Du point de vue du taux de précipitations, des averses modérées (soit entre 2,6 et 7,5 mm/h de pluie) intermittentes sont prévues à CYKF entre 1400Z et 1800Z. Plus tard dans la période, entre 2000Z et 0200Z, des orages sont prévus (PROB30). Si ces tempêtes se produisaient à la station, on pourrait s’attendre à des taux de précipitations beaucoup plus élevés.
Les profils atmosphériques prévus pour CYYZ entre 1200Z, le 23 août, et 0600Z, le 24 août, présentent quelques signatures intéressantes. Il y a une inversion bien définie dans les basses et moyennes couches qui reste en place pendant toutes les heures du profil, qui commence dans la zone de 850 à 700 hPa et s’abaisse progressivement jusqu’à la zone de 950 à 800 hPa après 0000Z, le 24 août. Au-dessus de l’inversion, l’atmosphère devrait être instable, ce qui, en présence d’humidité et d’un élément déclencheur, peut entraîner la formation d’orages à haute altitude (appelés « convection élevée »). Selon leur mouvement et leur évolution, ces tempêtes, ainsi que les pluies intermittentes, peuvent avoir un effet considérable sur le taux horaire de précipitations à n’importe quel emplacement.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
Il s’agit d’une boucle graphique du type de précipitations et de la réflectivité radar (en dBz) prévus par le modèle SRPD de 1100Z, le 23 août, à 0400Z, le 24 août. La nature intermittente attendue des averses de pluie est illustrée par les écarts dans les prévisions de précipitations, ainsi que par l’intensité variable des précipitations entre la pluie et les averses de pluie dans la convection intégrée. On peut traduire la réflectivité radar en taux de précipitations. Comme on peut le voir ici, il s’agit d’une option dans la sortie du modèle de prévision graphique. Cet aspect est abordé plus en détail dans la section Radar.
Source de l'image : College of DuPage (en anglais seulement)
L’imagerie satellite des phases au sommet des nuagesOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement), valable de 1100Z, le 23 août, à 0100Z, le 24 août, montre la progression des nuages froids à sommet élevé (ce qui met souvent en évidence les orages et les fortes averses convectives), le sommet des nuages les plus froids étant représenté en bleu, en vert, en orange et en rouge. Entre 1200Z et 1500Z, on peut distinguer des cellules individuelles entre le lac Ontario et le lac Huron, ce qui suppose une variabilité du taux de précipitations entre les nuages. Après 1500Z, la plupart des précipitations organisées deviennent centrées sur le sud-ouest de l’Ontario et le lac Érié. La nature, la trajectoire et la distribution des précipitations peuvent grandement influencer les taux de précipitations et les accumulations observées au sol sur de petites distances. Alors que les pluies continuelles avec peu de convection intégrée se traduisent par des taux de précipitations similaires sur la trajectoire du système, les précipitations intermittentes et les systèmes avec convection intégrée se traduisent par des taux de précipitations très variables dans une zone donnée. L’intensité et les accumulations de précipitations peuvent donc varier considérablement sur une courte distance.
Il convient toutefois de noter que le satellite ne suffit pas à lui seul à évaluer les précipitations. La vérification de l’imagerie satellitaire par rapport aux observations de surface est le meilleur moyen d’attribuer une capacité de précipitation aux nuages.
Source de l'image : CIRA
On voit ici l’imagerie satellitaire multispectrale GeoColorOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement), valide entre 1200Z et 1600Z, le 23 août. Les images matinales constituent une excellente démonstration de la convection intégrée le long de la limite stationnaire montrée dans la GFA, en comparaison avec les nuages environnants soupçonnés de générer des précipitations intermittentes près des Grands Lacs. Les ombres sur les bords sud-ouest des tempêtes montrent la hauteur imposante des nuages convectifs, avec une texture bouillonnante le long de leurs sommets. Les taux de précipitations des nuages convectifs peuvent générer des précipitations plus intenses que les précipitations continues et intermittentes au sol (bien que les précipitations stratiformes puissent également générer des taux de précipitations élevés), comme l’indique la section METAR.
Source de l'image : CIRA
L’imagerie radar entre 0800Z et 1500Z, le 23 août, montre la nature intermittente de la pluie et la variabilité de la réflectivité radar dans la région. Cette variabilité peut se traduire par de grandes différences dans les précipitations totales entre les emplacements, que ce soit par heure ou pour l’ensemble de l’événement. Prenons les échos radar se déplaçant au-dessus de Barrie à partir de 0800Z, soit une pluie discontinue avec diminution de l’intensité des précipitations à mesure que les échos s’approchent de la station. De nombreuses ruptures, et des taux de précipitations par heure inférieurs à ceux des stations proches (Kitchener) montrent à quel point les conditions peuvent être variables à l’intérieur d’un même système. Choisissez vous-même deux emplacements et voyez si vous pouvez deviner la différence d’accumulation possible. Vous pouvez toujours vérifier vos observations à l’aide des METAROuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement) ou des données météorologiquesOuvrir une nouvelle fenêtre historiques.
Au début de la boucle, la majorité des précipitations se déplacent sur une ligne située entre St. Catharines et Owen Sound, ce qui a été montré dans l’imagerie satellitaire des phases au sommet des nuages sous forme de cellules convectives bleu-vert au sommet des nuages. Au fil de la journée, la convection la plus active et les précipitations les plus intenses dérivent vers le sud-ouest dans la région de London-Kitchener. L’imagerie satellitaire le montre également avec une croissance explosive et des sommets de nuages froids et organisés.
Voici maintenant un complément d’information sur la façon dont on peut traduire la réflectivité radarOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement) en taux de précipitations.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Les METAR de CYYZ du 23 août montrent des averses légères intermittentes entre 0800Z et 1800Z, ce qui confirme la TAF, moins un SPECI d’averses modérées émis à 1050Z. L’observateur mentionne également la présence de nuages convectifs dans la plupart des observations illustrées ici. Certaines stations ajoutent les accumulations de précipitations toutes les heures (CYYZ n’en fait pas partie), ou les précipitations toutes les 6 heures dans les METAR connus sous le nom d’« observations synoptiquesOuvrir une nouvelle fenêtre ». Ces périodes de 6 heures se situent à 0000Z, 0600Z, 1200Z et 1800Z, et représentent les précipitations cumulées des six heures précédentes.
Source de l'image : OGIMET
Si un emplacement donné ne donne pas les rapports d’accumulation de précipitations dans le METAR, des données météorologiques historiquesOuvrir une nouvelle fenêtre provenant de stations voisines peuvent être disponibles (à partir de stations aéronautiques ou non aéronautiques). Voici, par exemple, le total pour le centre-ville de Toronto, qui a connu une accumulation totale de 2,4 mm le 23 août. Cependant, l’utilisation d’une station proche de celle d’intérêt fait que le total des précipitations peut varier considérablement, en fonction du type de temps observé ce jour-là, comme des averses éparses ou des orages, et d’autres facteurs locaux tels que les montagnes ou les sources d’eau.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Kitchener (CYKF) est située au sud-ouest de CYYZ et, en tant que station automatique, possède un pluviomètre qui mesure les précipitations horaires. Comme on le voit dans les observations, plusieurs heures ont été marquées par des pluies modérées ou fortes, comme le montre la TAF, ainsi que par des orages. Si l’on compare l’intensité des précipitations : les pluies faibles (-RA) ont donné 2,0 mm d’accumulation entre 1600Z et 1700Z, tandis que les pluies modérées ou fortes (RA, +RA) et les orages dans l’heure de 1500Z à 1600Z ont donné 6,5 mm. L’accumulation totale de pluie ce jour-là a été de 17,3 mm, une différence frappante par rapport aux 2,4 mm observés au centre-ville de Toronto. Ce n’est qu’un exemple de l’ampleur de la variabilité, même en l’espace de quelques heures, et entre deux emplacements à 85 km l’un de l’autre. Les prévisionnistes prennent en compte de nombreux paramètres pour déterminer les cumuls de précipitations, d’où l’importance des analyses détaillées et d’une expertise de la météorologie et de la climatologie locale.
Source de l'image : OGIMET
Les dangers pour l’aviation liés au taux de précipitations comprennent tous ceux des types de précipitations énumérés comme termes connexes dans la section Météorologie : freinage réduit et surfaces glissantes, capacité aéroportuaire réduite, plafonds bas et visibilité réduite, durée d’efficacité réduite, accumulation possible de givre sur les surfaces critiques des aéronefs et limites de vents de travers pour les arrivées et les départs.
À CYYZ : Le taux de précipitations en hiver (neige, pluie verglaçante, etc.) est important, puisqu’il influence la stratégie de gestion de la capacité réduite (arrivées et départs). Le dégivrage et le débit des pistes seront affectés en fonction du taux de précipitations, c’est pourquoi il est important de savoir le moment et la quantité de l’accumulation. Ces données permettront également de déterminer le nombre d’équipes de déneigement et le moment où elles doivent commencer ou terminer leur travail, ainsi que le prétraitement des surfaces, le cas échéant.
Les indicateurs + /_ / - sont pris en compte, bien qu’ils aient toujours été critiqués quant à leur signification réelle du point de vue du taux de précipitations. À cet effet, l’affichage des taux horaires dans HubWX s’avère utile. Normalement, on considère des précipitations de moins de 1 cm à l’heure comme de la neige faible.
En été, on peut décider, selon le taux de chute de pluie, de réaliser ou non certains travaux extérieurs, comme la peinture des lignes ou d’autres travaux susceptibles d’être perturbés par la pluie. Auparavant, lorsqu’il n’était indiqué que -RA, il était difficile d’évaluer s’il s’agissait de légères précipitations, ou simplement de traces n’empêchant pas la poursuite des travaux.
On a demandé au fournisseur de services de prévisions météorologiques d’indiquer les quantités de précipitations par heure (comme le montre l'image ici), car il n’indiquait les accumulations que toutes les trois heures.
À CYVR : Les fortes précipitations de pluie et de neige ont des répercussions sur l’exploitation aéroportuaire. Les effets diffèrent selon le taux de précipitations. La pluie a l’incidence la plus limitée, mais on tient tout de même compte de certains facteurs, comme les inondations localisées, l’eau stagnante et tout effet possible sur les surfaces des aéronefs ou l’équipement critique côté piste, dont les réseaux d’évacuation et de drainage. Les données sur le taux de précipitations prévu fournies par Environnement Canada et le fournisseur de services météorologiques sont utiles à cet effet. Éventuellement, il faudra activer les différentes étapes du plan d’intervention en cas d’inondation, y compris une surveillance accrue, l’utilisation de sacs de sable ou d’autres éléments de gestion du drainage prévus par le plan. En cas de neige, il s’agit d’une tout autre histoire en raison des répercussions du dégivrage, du déneigement et d’autres éléments des activités connexes non courantes. Les travaux de déneigement ont beaucoup plus d’effets que la pluie abondante, mais il faut tenir compte de divers éléments communs dans les deux cas, puisqu’ils présentent des risques et des conséquences qui diffèrent.
Gestionnaire de l'exploitation en service
Le taux de précipitations constitue un facteur important pour l’exploitation aéroportuaire. Les éléments d’information essentiels sont la TAF, la prévision d’accumulation horaire dans HubWX et les notes du prévisionniste. Dans le cas de la neige, le seuil de grande incidence (réduction possible de 30 à 50 % du débit en raison du déneigement) se situe généralement à 1 cm à l’heure. L’intensité de la pluie est également importante, car l’effet sur une piste, selon qu’elle est humide, mouillée ou couverte d’eau stagnante, peut être le même qu’avec de la neige mouillée. L’accumulation horaire, associée aux prévisions de vent, facilite ce qui suit :
Situation propre à YYZ
Une accumulation de plus de 1 cm à l’heure peut réduire le débit aux installations de dégivrage, ce qui nécessite souvent l’application d’un programme d’attente qui prévoit des créneaux pour le dégivrage. Comme il a été mentionné, une amplification de lac peut souvent avoir des répercussions sur le taux d’accumulation de neige ou le rapport neige/liquide. Ainsi, un faible taux d’accumulation associé à un faible rapport pourra avoir un effet similaire ou plus important que de grandes quantités de neige sèche. Le taux d’accumulation de neige ne doit pas être pris en compte seul.
La configuration optimale des pistes pour YYZ est dans l’axe est-ouest ou ouest-est, car on dispose alors de trois pistes. Les pistes couvertes d’eau stagnante sont considérées comme contaminées. Sur les pistes mouillées, les limites de vent de travers sont réduites et obligent souvent à adopter une configuration RWY 33 ou 15, ce qui réduit le débit de 30 %. Les limites maximales de vent de travers sont de 30 nœuds pour une piste sèche, de 20 nœuds pour une piste mouillée et de 10 nœuds pour une piste contaminée.
Donnée très importante, en particulier lorsqu’il s’agit de neige. De fortes pluies peuvent hausser le risque d’aquaplanage, prolonger les distances d’atterrissage et l’espacement des arrivées, et réduire la visibilité. Tous ces facteurs réduisent le taux d’arrivées à l’aéroport (AAR). En ce qui concerne la neige, il est très utile de connaître avec précision le taux d’accumulation à l’heure, car il indique le taux de détérioration du freinage sur piste et la fréquence à laquelle les chasse-neiges devront passer sur chaque piste. Ces renseignements s’avèrent cruciaux dans les phases de planification. Des taux d’accumulation de neige élevés diminuent grandement l’AAR et nuisent aux opérations. Par ailleurs, l’accumulation réduira la visibilité, augmentera le risque de problèmes sur l’aire de trafic et diminuera la durée d’efficacité du dégivrage. Un taux de précipitations élevé a une grande incidence sur tous les aspects de l’exploitation aéroportuaire.
Contrôleur tour (aéroports principaux et régionaux)
Il faut savoir que l’intensité de la neige correspond à une obstruction visuelle. En cas de +SN, la visibilité est très faible et la neige s’accumule rapidement. Ces précipitations peuvent avoir des conséquences importantes à tous les égards dans un aéroport : la possibilité pour un aéronef d’être dégivré selon la durée d’efficacité, le nombre de fois où l’administration aéroportuaire devra intervenir pour faire traiter ou dégager les pistes ou voies de circulation, et les conditions de surface des pistes qui en découlent. Même une légère couche de neige peut nécessiter l'intervention de l'équipe de déneigement.
Ces données sont incluses dans les METAR, les TAF et les prévisions de zone pour un certain nombre de raisons. Les taux de précipitations prévus peuvent être utilisés pour extrapoler la visibilité dans la zone touchée pendant l’épisode en question et pour anticiper la formation de brume ou de brouillard pendant l’été et les saisons de transition.
Des précipitations plus intenses peuvent également être liées à un risque de cisaillement du vent ou de courant d’air descendant à proximité d’un aéroport. Une pluie forte réduit l’efficacité des ailes d’un aéronef, ce qui n’est pas souhaitable au décollage ou à l’atterrissage. La contamination ou le drainage d’une piste peut devenir un problème, en particulier si les conditions locales prévues comportent une composante de vent de travers.
Les emplacements de service consultatif mesurent et surveillent de différentes façons le taux de précipitations en fonction du type de précipitations. Ce taux est mesuré par un pluviomètre, mais peut être estimée par la taille des gouttelettes, la projection sur une surface dure ou la vitesse de formation de flaques d’eau. En général, les précipitations verglaçantes, de même que la bruine et la bruine verglaçante, sont mesurées uniquement sur la base de critères de visibilité. L’intensité de la grêle et du granules de glace est mesurée par le taux d’accumulation au sol.
Lorsqu’il est question de pluie, le taux de précipitations peut avoir une incidence en fonction de la configuration de l’aéroport. Par exemple, à Montréal (CYUL), comme il n’y a que deux pistes parallèles, l’incidence est considérée comme faible. Par ailleurs, en cas de pluie forte et prolongée, l’accumulation d’eau peut réduire le freinage ou prolonger le temps que les aéronefs mettent à quitter la piste, ce qui nécessite d’espacer davantage les arrivées en approche finale. À Toronto (CYYZ), en raison des nombreuses pistes dans diverses directions, un taux élevé de précipitations dans des conditions de vent de travers peut donner lieu à des changements de configuration des pistes et éventuellement avoir une incidence sur le taux d’arrivées à l’aéroport.
Cependant, c’est l’accumulation de neige qui influence le plus ce service. Par exemple, lorsqu’il neige constamment et que CYUL dispose de deux pistes, le contrôleur terminal alterne généralement entre les deux pendant toute la durée de la tempête de neige. Pendant que l’équipe de déneigement s’occupe d’une piste (disons la 06L/24R), on utilisera la 06R/24L pour les départs et les arrivées. Une fois le déneigement terminé, l’équipe passera à la 06R/24L, de sorte qu’on utilisera 06L/24R pour les aéronefs, et ainsi de suite. Ici, le taux de précipitations constitue un facteur critique dans la mesure où il joue sur le temps que l’équipe doit passer sur la piste. Plus il est élevé, plus les équipes devront rester longtemps sur la piste. Or, en contrôle terminal, chaque minute compte, et les aéronefs ont déjà une heure d’arrivée basée sur le moment où la piste sera à nouveau disponible. C’est à ce moment que l’exactitude du taux de précipitations devient crucial, car une toute petite différence peut entraîner des changements majeurs dans le plan opérationnel et avoir des répercussions directes sur les clients et le flux de travail du contrôleur.
Si de fortes précipitations sont prévues, les contrôleurs sont conscients que des retards pourront survenir dans les principaux aéroports au cours de la journée. Ils attendront alors que les précipitations fortes commencent et aient une incidence sur l’exploitation des aéronefs. Les fortes pluies peuvent engendrer des problèmes de visibilité au sol et, si l’eau s’accumule sur les pistes, elles peuvent obliger un aéroport à suspendre les arrivées et les départs jusqu’à ce que la situation redevienne sécuritaire. La neige forte est beaucoup plus problématique. Lorsque la neige tombe en abondance, elle s’accumule au sol. Les aéroports doivent alors fermer les pistes le temps de les dégager et de les traiter. Si les équipes ne parviennent pas à déblayer la neige plus rapidement qu’elle ne tombe, une fermeture complète de l’aéroport s’impose. Même si l’aéroport parvient à rester opérationnel, la visibilité sera fortement réduite. Des approches de catégorie 2 pourraient être nécessaires, ce que les pilotes et transporteurs ne sont pas tous en mesure d’effectuer. Dans ce cas, ils peuvent être contraints d’attendre ou d’être déroutés vers une autre destination si les conditions météorologiques ne se dégagent pas assez rapidement. Les pluies faibles ou modérées ont généralement peu d’incidence sur les opérations du contrôleur en route. En cas de faible neige, les pistes devront être déblayées à l’occasion. La neige modérée pose les mêmes problèmes que la neige forte, mais dans une moindre mesure.
Le taux de précipitations facilite l’anticipation des risques au décollage et à l’atterrissage. S’il est élevé, on peut s’attendre à une visibilité réduite et, s’il y a convection, à d’éventuels courants descendants violents. Il facilite également l’anticipation de l’état de la surface des pistes. Ainsi, si l’évacuation des eaux des pistes est mauvaise ou si la pluie est forte, il faut s’attendre à de l’eau stagnante. En hiver, s’il y a une période de neige abondante à un aéroport possédant peu d’équipement d’entretien, il faut s’attendre à une certaine accumulation sur la piste. Afin de prévoir le taux de précipitations, on utilisera principalement l’imagerie radar et la visibilité rapportée ou prévue. Les répartiteurs recoupent l’information avec d’autres produits, dont l’accumulation horaire dans HubWX et le radar de plafonds d’échos, pour prévoir toute augmentation ou diminution du taux de précipitations, et demandent des exposés météorologiques.
Le taux de précipitations est essentiel pour les transporteurs aériens. En effet, toutes les formes de précipitations nuisent à leurs opérations.
Lorsqu’elles sont liquides, les effets sont de moindre ampleur, mais ils sont toujours pris en compte :
Lorsque les précipitations sont gelées ou partiellement gelées, la complexité et les restrictions augmentent considérablement :
Lorsque le taux de précipitations augmente, les complications et les retards augmentent également en corrélation directe.
On prévoit généralement le taux de précipitations à l’aide de quelques produits courants :
Les pilotes professionnels en tiennent particulièrement compte pour les opérations au décollage et à l’atterrissage. Le taux de précipitations a une incidence sur le freinage sur piste, sur les conditions générales de la piste et, éventuellement, sur les limites relatives aux vents de travers, selon l’aéronef. L'image montre un exemple de ce qu'utilisent les pilotes en fonction des différents taux de précipitations.
Le taux de précipitations peut avoir d’importantes conséquences pour les pilotes de l’aviation générale qui volent en VFR, car il joue sur la visibilité, et de petits changements peuvent avoir de grandes répercussions sur la visibilité. Cela dit, certains des produits de prévision météorologique disponibles ne donnent pas suffisamment d’information aux pilotes pour leur permettre de planifier leur vol, et c’est là que l’exposé météorologique du FIC fournit des renseignements supplémentaires cruciaux.
Même si ce n’est pas toujours le cas, les précipitations dites « faibles » – qu’il s’agisse de pluie ou de neige – sont généralement sans danger en ce qui concerne la visibilité (sans tenir compte d’autres facteurs comme le givrage, etc.). Pour ce qui est des précipitations dites « normales », il peut y avoir un risque accru pour la visibilité en vol. La visibilité peut varier considérablement dans la plage de précipitations décrite dans un METAR ou une TAF qui indique -RA ou -SN, alors que des précipitations RA ou SN réduiront généralement la visibilité au-delà des niveaux de confort de la plupart des pilotes, et parfois en deçà des minimums prévus par la loi. Enfin, il ne fait aucun doute que toutes les précipitations fortes prévues, soit +RA ou +SN, créeront presque certainement des conditions de visibilité inférieures aux minimums VFR.
Il peut s’avérer utile de consulter les prévisions de précipitations horaires et, plus encore, de consulter les cartes radar indiquant le taux actuel de précipitations dans certaines régions. Toutefois, les pilotes doivent faire preuve de prudence et savoir comment lire un radar météorologique ainsi que les types de systèmes qui produisent les observations au radar, afin de mieux comprendre de quelle façon le taux de précipitations peut changer. Enfin, selon le type d’observation, les METAR, qui indiquent les niveaux de visibilité spécifiques, sont les produits les plus utiles, car ils précisent les visibilités courante et antérieure, ce qui permet aux pilotes de reconnaître les tendances (attention à la précision de ces dernières). De plus, les caméras météo à l’aviation que l’on retrouve à divers aéroports comportent des points de repère fixes, dont la distance est indiquée, pour aider les pilotes à évaluer la visibilité.
De nombreux pilotes débutants hésitent à voler lors de précipitations et la plupart des écoles de pilotage n’autorisent pas les élèves-pilotes à voler dans de telles conditions. Cependant, pour aider ces derniers à mieux comprendre les risques, on les encourage à voler dans des conditions de précipitations acceptables où le risque de changement est faible, à condition qu’ils soient accompagnés d’un instructeur qualifié. La plupart des pilotes titulaires d’une licence, en particulier ceux qui ont de l’expérience, doivent tenir compte de l’ensemble des conditions météorologiques et déterminer en quoi elles influenceront la visibilité. Bien entendu, avant et pendant le vol, ils doivent observer divers points de repère dont la distance est connue ou déterminable, afin d’évaluer en permanence la visibilité courante en vol.