Code METAR
-RA/RA/+RA ou -SHRA/SHRA/+SHRA
Symbole météo
La pluie et la brume qui l’accompagne peuvent réduire la visibilité et provoquer des accumulations dans les régions mal drainées. Des taux de précipitations élevés, souvent associés à la convection, peuvent provoquer des inondations et une fonte rapide des glaces.
MANOBS : Précipitation de particules d’eau sous forme soit de gouttes de diamètre supérieur à 0,5 mm, soit de gouttes plus petites et très dispersées.
Termes connexes à venir :
Point de rosée, effet de lac, système dépressionnaire, soulèvement orographique et écoulement ascendant sont des termes connexes à pluie qui seront ajoutés bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.
Pour qu’il se forme une région de précipitations à grande échelle, il faut qu’une quantité suffisante d’humidité soit soulevée et refroidie pour former des nuages, dans lesquels des précipitations peuvent se former. Comme pour la neige, il existe deux grands types de précipitations : stratiformes et convectives.
En règle générale, les précipitations stratiformes se forment dans les systèmes synoptiques (systèmes dépressionnaires et creux) ou dans les écoulements ascendants. Les systèmes dépressionnaires et les creux sont de vastes zones de mouvements verticaux ascendants qui provoquent le soulèvement, l’expansion, le refroidissement et la condensation de l’air. À la latitude du Canada, le principal processus de formation des précipitations dans les systèmes dépressionnaires nécessite un mélange de gouttelettes d’eau et de cristaux de glace dans le nuage. Il se forme alors des flocons de neige qui tombent dans des températures chaudes et fondent en gouttes de pluie.
L’écoulement ascendant est un autre mécanisme qui provoque un mouvement vers le haut généralement plus rapide, mais moins profond, en faisant tomber les précipitations au sommet d’un relief (important).
Enfin, les nuages convectifs (cumulus bourgeonnant, altocumulus castellanus, cumulonimbus) peuvent produire des averses de pluie. Ces phénomènes de courte durée peuvent donner lieu à des chutes de pluie légères à fortes et à des réductions rapides de la visibilité en fonction du niveau d’instabilité et de l’humidité disponible.
Source de l’image : Jessica Howell, MSC
Tableau : descripteur du taux d’intensité de la pluie tel que défini au paragraphe 6.6.2.5.2 du MANOBS. Lorsque les ingrédients nécessaires sont réunis, quelques autres facteurs peuvent influer sur les prévisions de pluie, notamment l’environnement dans lequel elle tombe.
Dans les précipitations stratiformes, souvent associées à un système dépressionnaire, la pluie est souvent plus abondante près des fronts ou du centre de basse pression, où le mouvement ascendant est maximal. Le puissant mouvement ascendant explique également pourquoi l’écoulement vers le haut (par exemple, du côté au vent des chaînes de montagnes) entraîne souvent des accumulations de précipitations très importantes.
Il faut toutefois souligner que la quantité de précipitations dépend de la quantité d’humidité disponible dans les nuages pour tomber et de l’existence d’une source d’humidité continue. Les systèmes dépressionnaires capables de capter davantage d’humidité (en passant au-dessus de l’eau ou le long d’une côte, par exemple) disposeront de plus d’eau pour précipiter que ceux qui passent au-dessus de régions arides, à l’intérieur des terres.
Les taux de précipitations les plus élevés sont souvent associés à une convection intégrée dans le système ou le long du front froid. Les régions organisées de nuages convectifs (cumulus bourgeonnant, altocumulus castellanus) peuvent générer des précipitations de toutes les intensités, selon l’humidité disponible dans l’environnement.
La réduction de la visibilité en cas de pluie est souvent due en partie à la brume causée par l’évaporation de la pluie dans l’air ambiant. Si la pluie ou les averses peuvent à elles seules réduire la visibilité, les pluies faibles et modérées n’occasionneront généralement pas de réduction considérable de la visibilité sans la présence de brume (MANOBS 6.6.2.5.1 – Remarque), alors que les fortes pluies peuvent le faire.
L’environnement dans lequel la pluie tombe est tout aussi déterminant du point de vue de l’accumulation des précipitations et de la visibilité. Ainsi, lorsque la pluie tombe dans une masse d’air, elle est influencée par la sécheresse ou l’humidité de cette masse d’air. Lorsque la pluie tombe sur une masse d’air déjà relativement humide, une certaine évaporation des gouttes de pluie se produit dans les basses couches, mais la plupart des gouttes de pluie atteignent le sol.
La « virga » survient lorsque la pluie tombe dans une couche d’air sec sous le nuage, dans laquelle elle s’évapore partiellement ou complètement avant d’atteindre la surface. Selon la sécheresse et la profondeur de l’air, il est possible qu’aucune pluie ne soit signalée au sol, ou que l’intensité soit beaucoup plus faible à la surface qu’à proximité du nuage.
Cependant, comme il y a de la pluie en altitude, le radar est toujours capable de détecter les précipitations. Cette situation peut induire les utilisateurs en erreur, car elle donne l’impression que de (souvent) vastes régions de pluie approchent, alors que rien n’est signalé au sol.
Cette image est une représentation de la virga et de la pluie atteignant la surface. À gauche, la pluie tombe dans une couche extrêmement sèche en surface et s’évapore avant d’entrer en contact avec le sol, tandis qu’à droite, elle tombe dans une couche superficielle plus humide et entre en contact avec le sol.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Dissipation
La pluie peut se dissiper pour diverses raisons. Les pluies stratiformes commencent à s’atténuer lorsqu’il n’y a plus suffisamment d’humidité dans le système pour permettre la formation de nouvelles précipitations. Dans le cas d’un écoulement ascendant, lorsque le vent s’éloigne du terrain ou qu’il y a un changement de masse d’air apportant de l’air plus sec (coupant l’apport d’humidité), la pluie diminue.
Dans le cas des averses convectives, lorsqu’elles sont soutenues par des caractéristiques frontales (ou des creux), elles s’affaiblissent avec la dissipation des fronts. La convection s’épuise d’elle-même une fois que l’afflux d’humidité a cessé et qu’elle est tombée sous forme de précipitations, ou que l’élément déclencheur connexe se dissipe.
Dans le cas de la virga, elle cessera dans l’une des deux situations suivantes. Soit la pluie s’évapore continuellement en tombant dans l’air sec et finit par le saturer de haut en bas. Une fois que la profondeur et la sécheresse de la couche d’air sont éliminées jusqu’au sol, la pluie peut être signalée et la virga n’existe plus. Sinon, la virga cesse lorsque le nuage a précipité toute l’humidité disponible, mais que la couche sèche reste profonde.
Durée
Une chute de pluie associée à un système dépressionnaire peut durer de quelques heures à quelques jours selon la trajectoire du système. La neige générée par l’écoulement ascendant peut persister pendant plusieurs heures, jusqu’à ce que la direction du vent change ou qu’il y ait un changement dans la masse d’air.
En revanche, les averses de neige convectives sont relativement courtes et sporadiques, d’une durée de quelques minutes à plusieurs heures.
Les images de cette section montrent la climatologie des précipitations pour chacune des quatre saisons au Canada (l'hiver sur celle-ci). Soulignons qu’en hiver, les précipitations diminuent surtout dans le centre du Canada, et que les régions côtières reçoivent le plus de précipitations.
La répartition des précipitations au Canada varie considérablement d’une saison à l’autre et, bien qu’elles puissent tomber à tout moment, elles tombent principalement au printemps, en été et en automne. Alors que les systèmes dépressionnaires sont généralement plus faibles en été, la convection est plus omniprésente et tombe plus fréquemment partout.
Au cours des trois saisons, il convient de noter que les régions côtières enregistrent généralement des accumulations plus importantes, en raison de l’abondance des sources d’humidité. La côte ouest est particulièrement sujette à de fortes accumulations, car les écoulements ascendants sur ses abondantes chaînes de montagnes forcent la pluie à tomber du côté au vent, tandis que la côte est reste le point d’arrivée de nombreuses trajectoires de tempêtes et d’ouragans.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Les images de cette section montrent la climatologie des précipitations pour chacune des quatre saisons au Canada (le printemps sur celle-ci). Soulignons qu’en hiver, les précipitations diminuent surtout dans le centre du Canada, et que les régions côtières reçoivent le plus de précipitations.
La répartition des précipitations au Canada varie considérablement d’une saison à l’autre et, bien qu’elles puissent tomber à tout moment, elles tombent principalement au printemps, en été et en automne. Alors que les systèmes dépressionnaires sont généralement plus faibles en été, la convection est plus omniprésente et tombe plus fréquemment partout.
Au cours des trois saisons, il convient de noter que les régions côtières enregistrent généralement des accumulations plus importantes, en raison de l’abondance des sources d’humidité. La côte ouest est particulièrement sujette à de fortes accumulations, car les écoulements ascendants sur ses abondantes chaînes de montagnes forcent la pluie à tomber du côté au vent, tandis que la côte est reste le point d’arrivée de nombreuses trajectoires de tempêtes et d’ouragans.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Les images de cette section montrent la climatologie des précipitations pour chacune des quatre saisons au Canada (l'été sur celle-ci). Soulignons qu’en hiver, les précipitations diminuent surtout dans le centre du Canada, et que les régions côtières reçoivent le plus de précipitations.
La répartition des précipitations au Canada varie considérablement d’une saison à l’autre et, bien qu’elles puissent tomber à tout moment, elles tombent principalement au printemps, en été et en automne. Alors que les systèmes dépressionnaires sont généralement plus faibles en été, la convection est plus omniprésente et tombe plus fréquemment partout.
Au cours des trois saisons, il convient de noter que les régions côtières enregistrent généralement des accumulations plus importantes, en raison de l’abondance des sources d’humidité. La côte ouest est particulièrement sujette à de fortes accumulations, car les écoulements ascendants sur ses abondantes chaînes de montagnes forcent la pluie à tomber du côté au vent, tandis que la côte est reste le point d’arrivée de nombreuses trajectoires de tempêtes et d’ouragans.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Les images de cette section montrent la climatologie des précipitations pour chacune des quatre saisons au Canada (l'automne sur celle-ci). Soulignons qu’en hiver, les précipitations diminuent surtout dans le centre du Canada, et que les régions côtières reçoivent le plus de précipitations.
La répartition des précipitations au Canada varie considérablement d’une saison à l’autre et, bien qu’elles puissent tomber à tout moment, elles tombent principalement au printemps, en été et en automne. Alors que les systèmes dépressionnaires sont généralement plus faibles en été, la convection est plus omniprésente et tombe plus fréquemment partout.
Au cours des trois saisons, il convient de noter que les régions côtières enregistrent généralement des accumulations plus importantes, en raison de l’abondance des sources d’humidité. La côte ouest est particulièrement sujette à de fortes accumulations, car les écoulements ascendants sur ses abondantes chaînes de montagnes forcent la pluie à tomber du côté au vent, tandis que la côte est reste le point d’arrivée de nombreuses trajectoires de tempêtes et d’ouragans.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Comme pour les autres types de précipitations, il peut être difficile de prévoir la pluie lorsque les températures sont proches du point de congélation, car elle peut passer rapidement de la pluie à la neige mouillée dans des conditions humides, et les températures de surface sont également un facteur important. Les prévisionnistes ne disposent généralement pas de mises à jour en temps réel sur la profondeur réelle de l’air chaud au-dessus de la surface, ce qui peut rendre difficile la prévision du type de précipitations.
La virga est particulièrement difficile à prévoir, car les modèles la gèrent souvent mal. En l’absence de données en temps réel indiquant l’humidité réelle des niveaux moyens, il peut être difficile de déterminer le moment exact où la virga saturera suffisamment l’air sec pour atteindre le sol. Bien qu’il soit très utile de vérifier la limite réelle des précipitations par rapport aux observations de la pluie en surface, dans les régions où les données sont rares, il est souvent difficile de déterminer où la pluie atteint réellement le sol.
La convection est souvent assez petite par rapport à la résolution des modèles numériques, ce qui complique la prévision de l’emplacement exact des averses convectives moins organisées dans les prévisions à long terme, car les modèles ne peuvent pas très bien résoudre les petites caractéristiques. C’est également le cas pour la convection intégrée, qui peut rendre les accumulations difficiles à prévoir, car les quantités localement plus élevées dans les averses convectives sont souvent atténuées.
En outre, les quantités de pluie sont difficiles à prévoir, en particulier dans les précipitations de convection. Dans les deux types, une certaine variation aérienne des quantités de précipitations est toujours possible, mais lorsqu’il s’agit de précipitations convectives, les quantités peuvent varier considérablement, même sur une courte distance. C’est ainsi qu’on peut voir, dans certains cas extrêmes, plus de 50 mm de pluie s’abattre en peu de temps sur une partie d’une ville, alors que les accumulations sont très faibles dans l’autre partie.
Ces panneaux GFA valides à 1200Z, le 9 août 2023, montrent un système dépressionnaire qui devrait apporter de la pluie et de l’activité convective dans les Maritimes, sur la Côte-Nord du Québec et au sud-ouest du Labrador. La pluie est principalement associée à la dépression elle-même, les plus fortes accumulations de précipitations étant susceptibles de se produire dans les averses convectives, les orages, dans les zones montagneuses localisées sensibles aux effets du soulèvement orographique et dans les zones où la convergence de surface est renforcée (par exemple le long des limites frontales). Les précipitations devraient se dissiper derrière le front froid et à l’arrière de la dépression, l’extrémité sud-ouest de la Nouvelle-Écosse devant être couverte de stratus bas, de bruine et éventuellement de brouillard d’ici 1200Z. Cette dissipation est due à la subsidence de l’air derrière le front froid, ce qui empêche la pluie organisée de se développer. Le couvert profond d’où tombe la pluie favorise également la formation de givre, comme le montre le panneau de givrage et de turbulence, avec un givrage mixte prévu du niveau de congélation jusqu’à 22 000 pieds.
La TAF émise pour Halifax (CYHZ) à partir de 2100Z, le 8 août 2023, montre la progression de la pluie attendue à l’aéroport à mesure que la dépression se déplace dans la région. Des averses principalement convectives sont attendues, car on utilise le terme -SHRA et non -RA. Les précipitations les plus intenses sont associées à l’approche et au passage des fronts à partir de 0700Z le 9 août, se traduisant par des averses modérées accompagnées d’un risque d’orages entre 0800Z et 1100Z. Comme le montre la GFA, la pluie devrait se terminer derrière le passage frontal, indiqué dans la TAF à 1100Z avec l’apparition de bruine et de brouillard et la dissipation de l’activité des averses convectives.
Les profils atmosphériques au cours de la journée du 9 août 2023 à Halifax (CYHZ) montrent l’entrée progressive et l’apparition d’averses de pluie prévues par le modèle. À noter qu’il s’agit d’un produit américain. La température de surface et le point de rosée sont indiqués en degrés Fahrenheit, mais l’axe des x et le profil sont tous en degrés Celsius. Entre 0000Z et 0600Z le 9 août, les profils indiquent une couche d’air sec dans les niveaux inférieurs et moyens. La principale couche de nuages à l’avant de la dépression prévue est autour de 10 000 pieds avec une couche de nuages plus basse près de la surface. Cette situation se reflète dans la TAF avec des averses légères, et des plafonds OVC100 avec des plafonds BKN020-025 en dessous. La distance entre ces deux étages de nuages est représentative de l’air sec de niveau bas-moyen dans lequel les averses légères de la dépression tombent et se saturent lentement, rapprochant progressivement la base des nuages de la surface. Après 0600Z, l’ensemble du profil vertical devient saturé et une certaine instabilité atmosphérique se développe, favorisant la poursuite des averses de pluie et le risque d’orages également indiqué dans la TAF.
Bien qu’une certaine amélioration des plafonds de surface et de la visibilité semble se produire après 1500Z, ce n’est que 24 heures plus tard, vers 0600Z le 10 août, que le modèle de prévision suggère que l’atmosphère se stabilisera vraiment. Attention : les modèles de prévision ont souvent du mal à prendre en compte les conditions de la couche limite, c’est là que les prévisionnistes apportent une valeur ajoutée significative en appliquant un raisonnement scientifique pour bien déterminer ce qui est le plus susceptible de se produire. C’est l’une des raisons pour lesquelles les produits de prévision émis par les météorologues aéronautiques peuvent différer des données des modèles de prévision purs.
La dissipation des pluies et la stabilisation de l’atmosphère se traduisent dans le profil de température prévu par une couche de stabilité dans les niveaux moyens et par une baisse importante des points de rosée. Ce changement radical des points de rosée et des changements de température aux niveaux moyen et élevé indique un affaissement de l’air en altitude, qui empêche la formation de nuages et ne favorise plus l’apparition de précipitations.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
Ces données du modèle SRPD montrent le type et le taux des précipitations prévues de 0000Z le 9 août à 1200Z le 10 août, ainsi que la progression et l’évolution les plus probables d’un système dépressionnaire et le suivi de la pluie à travers les Maritimes. Lorsqu’ils créent une prévision de précipitations ou accumulation, les prévisionnistes évaluent de nombreux outils comme les données du modèle, les observations actuelles et les données en amont, ainsi que les conditions susceptibles d’augmenter les précipitations (comme les effets locaux) que les modèles de prévision peuvent manquer. Dans ce cas, des accumulations de pluie plus importantes sont prévues le long des limites frontales et à proximité de la dépression, ainsi que sur la Côte-Nord du Québec jusqu’au Labrador. Elles sont probablement dues à un mélange de convection intégrée, comme le montre la GFA, de l’écoulement vers le littoral et de phénomènes à mésoéchelle renforçant l’ascendance à petite échelle. On prévoit du temps plus sec à l’arrière des fronts et de la dépression, car les conditions atmosphériques changent et ne favorisent plus le développement continu de la pluie, comme le montrent les profils atmosphériques.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
Ce graphique du modèle SRPD qui suit la même période du 9 août à 0000Z au 10 août à 1200Z donne un aperçu des accumulations de pluie prévues tout au long de la période. Les accumulations les plus importantes sont prévues le long des limites frontales, probablement renforcées par l’instabilité atmosphérique prévue le long des fronts, comme le montrent les profils atmosphériques. Les fronts fournissent également le meilleur soutien synoptique pour l’amélioration de l’ascendance, tandis que les caractéristiques à mésoéchelle, comme les montagnes et les écoulements vers le littoral, peuvent faire la même chose à plus petite échelle. C’est là que les prévisions d’accumulation, en particulier dans le cas d’événements convectifs, peuvent devenir plus difficiles.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
L’imagerie satellitaire multispectrale GeoColorOuvrir une nouvelle fenêtre (PDF disponible uniquement en anglais) valide de 1100Z à 1350Z le 9 août montre la progression de la dépression à travers les Maritimes et l’est du Canada. La pluie et les averses convectives sont associées aux nuages plus profonds sur la moitié est de la Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et au nord du Québec et du golfe du Saint-Laurent. Sur cette imagerie, il peut être difficile de différencier les nuages bas et élevés. Dans le cas présent, une signature à surveiller est l’ombre nuageuse observée au lever du soleil vers 1100Z près de Halifax (on se rappellera que le soleil se lève à l’est, donc les ombres sont projetées vers l’ouest). Cette ombre indique des sommets de nuages plus élevés que les nuages sur le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et est probablement associée à l’emplacement des limites frontales indiquées dans la prévision GFA valide à 1200Z.
Source de l'image : CIRA
L’imagerie multispectrale de description de la phase nuageuse au cours de la journée distingue plus clairement les sommets des nuages entre les nuages produisant de la pluie à l’avant des limites frontales (sommets des nuages orange, rouges et jaunes) et les stratus bas produisant éventuellement de la bruine (sommets des nuages bleus et verts) à l’arrière de ces limites. Les descriptions dans la légende confirment également le givrage décrit dans les prévisions GFA à 1200Z, avec de la glace observée dans les sommets des nuages indiqués en jaune.
Source de l'image : CIRA
L’imagerie radar valable de 0830Z à 1400Z montre la progression de la pluie et de la convection sur les Maritimes. Des zones d’accumulations plus importantes sont situées à l’emplacement prévu des fronts indiqués dans la GFA, tandis que des précipitations plus faibles existent bien en avant de ceux-ci (correspondant bien aux averses légères dans la TAF de CYHZ [Halifax] en avant des fronts à 0000Z). La convection en cours est également présente sur la Nouvelle-Écosse, y compris à CYHZ, montrée dans la TAF pour CYHZ entre 0700Z et 1100Z sous forme d’averses modérées et d’un risque d’orages. La différence subtile d’intensité observée sur le radar, en particulier dans les orages, peut supposer des changements rapides dans le taux de précipitations et l’accumulation totale à un même emplacement. C’est souvent la raison pour laquelle la notion de « quantités plus élevées dans les orages ou convection » est mentionnée alors que des quantités beaucoup plus faibles peuvent être données dans les prévisions horaires d'accumulations.
Les METAR de CYHZ (Halifax) montrent la pluie et les orages qui ont traversé la région dans la matinée du 9 août. La nature continue des précipitations a été initialement prévue dans les GFA et la TAF, ainsi que le risque d’activité convective. Le METAR de 1000Z montre également que 13 mm de pluie sont tombés au cours de l’heure précédente sous forme de fortes averses et d’orages (voir /R13/ sur la ligne METAR) entre 0900Z et 1000Z.
Source de l'image : OGIMET
Le SIGMET H3 a été émis en raison des orages fréquents observés en Nouvelle-Écosse. Bien que les SIGMET ne soient pas émis pour la pluie, les orages, les averses convectives régulières ou fortes et les fortes accumulations de pluie peuvent provoquer des crues soudaines et des accumulations d’eau stagnante sur les surfaces aéroportuaires et, à ce titre, il est important de le souligner.
Les risques pour l’aviation liés à la pluie comprennent la diminution du freinage, les limites de vent de travers, les surfaces glissantes, l’augmentation du temps d’occupation des pistes, la réduction de la capacité de l’aéroport, l’abaissement des plafonds et la réduction de la visibilité.
L’administration commence à s’inquiéter lorsque des alertes à la pluie sont émises ou que la quantité de pluie observée commence à avoir un effet sur l’exploitation aéroportuaire. La durée totale, les accumulations, y compris l’heure, sont utiles. L’administration aéroportuaire s’appuie sur ses sources habituelles d’information météorologique, dont Environnement Canada, les TAF et ses fournisseurs propres (IBM Weather Services, RWDI, WPRED).
Les principaux effets préoccupants sont les suivants :
Gestionnaire de l'exploitation en service
La pluie peut avoir une incidence opérationnelle lorsqu’elle est assez abondante pour nuire au freinage et à la maîtrise des aéronefs (temps d’occupation des pistes accru) ou obliger une modification de la configuration des pistes pour une question de seuils de vent de travers. À CYYZ, par exemple, la limite maximale de vent de travers est de 20 nœuds si les pistes sont mouillées, mais elle est de 30 nœuds si elles sont sèches. Cette différence peut forcer une configuration moins favorable et éventuellement avoir une incidence sur le taux d’arrivée. Les accumulations horaires (HubWX), les notes du prévisionniste et la TAF visuelle sont les principaux outils stratégiques pour évaluer le début, l’accumulation et la durée, qui sont les principaux facteurs critiques. D’un point de vue plus tactique, le CoSPA et l’imagerie radar, ainsi que les observations en amont deviennent les principaux outils.
CZE (région d'information de vol d'Edmonton) : La pluie est un problème lorsque les pistes sont mouillées et que les vents latéraux soufflent en rafales. Des changements de piste sont nécessaires lorsque les vents atteignent 15 nœuds, contre 25 lorsque les pistes sont sèches. Il faut être attentif au moment prévu de fin des précipitations afin de savoir quand les pistes pourront être de retour à la normale. Cet aspect est important pour un aéroport comme Calgary qui ne compte qu’une seule piste pour les vents d’ouest.
Contrôleur tour (aéroport principal)
L’effet n’est pas aussi important aux aéroports principaux qui ne possèdent qu’une paire de pistes parallèles (comme CYUL) qu’à ceux qui en possèdent plusieurs (comme CYYZ). En effet, lorsqu’il existe plusieurs configurations possibles, les seuils de vent de travers pour des pistes humides ou contaminées (eau stagnante) peuvent nécessiter un changement de configuration des pistes et avoir une incidence sur la capacité de l’aéroport. Par exemple, à CYYZ, le seuil de vent de travers est de 30 nœuds pour les pistes sèches, de 20 nœuds pour les pistes mouillées et de 10 nœuds pour les pistes contaminées. Si les vents de travers dépassent ces seuils, il est fort probable qu'un changement de piste ait lieu. Dans tous les cas, cependant, le temps d’occupation des pistes (ROT) augmente lorsque les pistes sont mouillées ou contaminées, ce qui peut nécessiter une augmentation de l’espacement entre les aéronefs en fonction du débit de l’aéroport à ce moment-là.
La pluie présente toujours un intérêt pour les spécialistes de l’information de vol, car elle peut réduire rapidement la visibilité et les plafonds et nuire aux opérations aériennes. Le caractère de la pluie, qu’elle tombe sous forme d’averses ou de façon continue, sera défini par la caractéristique synoptique qui en est à l’origine. Comme l’intensité de la pluie influencera la décision du pilote de décoller ou non, il est impératif qu’un spécialiste de l’information de vol soit prêt à fournir des renseignements précis et courants pour l’aider à prendre une bonne décision.
Les spécialistes du service consultatif seront aux aguets lorsqu’il pleut, car l’augmentation de l’humidité près du sol peut entraîner la formation de stratus fractus, ou encore de brume ou de brouillard. Lorsque l’écart entre la température et le point de rosée est plus important près de la surface qu’en altitude, la pluie peut en fait faire baisser la température en raison du refroidissement par évaporation, tout en ajoutant de la vapeur d’eau à l’air et en faisant augmenter le point de rosée. Des pluies prolongées ou fortes peuvent entraîner l’accumulation d’eau stagnante sur les aires de manœuvre. Il faut alors communiquer avec le personnel d’entretien de l’aéroport afin d’évaluer la situation et d’y remédier le cas échéant.
Ce phénomène météorologique ne représente pas un problème majeur pour les contrôleurs en route de l’espace aérien inférieur. Une pluie faible tombant sur un aéroport n’a qu’un effet minime (le plafond peut encore être correct pour les approches à vue, par exemple). La pluie commence à avoir de l’importance lorsqu’elle tombe plus abondamment. La capacité d’atterrissage est réduite en cas de pluie modérée ou forte. La visibilité à l’aéroport nécessite un espacement plus important en approche finale, ce qui peut donner lieu à des mises en attente en vol et augmenter la charge de travail pour cette discipline. Si la pluie s’accumule sur la piste, les aéronefs peuvent mettre plus de temps à quitter la piste. Or, si le taux d’atterrissage est réduit et la demande dépasse la capacité de l’aéroport, il peut être nécessaire de mettre en place un programme d’attente au sol afin d’éviter la surcharge et d’éventuels retards en route qui augmentent la charge de travail.
Si la pluie est annoncée pour toute la journée, l’ATC se prépare à une réduction de la capacité et à la possibilité de retards en vol. Les outils de prévision utilisés le plus fréquemment sont la TAF et les METAR. Selon l’intensité réelle de la pluie, l’ATC s’adapte tout au long de la journée si nécessaire.
En ce qui concerne la pluie, les répartiteurs prennent en compte les éléments :
En général, la pluie a un effet négatif sur les performances des aéronefs à l’atterrissage et au décollage :
La présence de pluie ajoute des considérations opérationnelles et des risques pour les pilotes de l’aviation générale, que l’on peut regrouper en deux catégories : au sol et en vol. Au sol, elles concernent principalement les opérations de décollage et d’atterrissage. La pluie peut créer des conditions plus dangereuses, notamment des sections de piste glissantes, l’aquaplanage et la perte de maîtrise. Elle augmente souvent les distances de décollage et d’atterrissage : un pilote qui n’en tient pas compte risque d’avoir plus de mal à ralentir l’avion et de freiner plus fortement, ce qui pourrait bloquer les freins et créer un risque de perte de maîtrise. Il peut également arriver à l’endroit où il avait prévu de sortir de la piste à une vitesse trop élevée et perdre la maîtrise de son appareil en tournant.
En vol, la pluie peut parfois se transformer en différents types de précipitations liés à un front ou à des changements de température, parfois liés à des changements d’altitude. Si la pluie se transforme en neige ou en pluie verglaçante, les risques associés changeront également (voir les fiches relatives à ces sujets). Cela dit, le principal problème lié à la pluie est généralement la visibilité, un point abordé plus longuement dans la fiche sur le taux de précipitations. En bref, par faible pluie, il peut devenir difficile pour les pilotes volant à vue (VFR) de s’orienter en fonction de références à longue distance (montagnes, étendues d’eau) et de remarquer les obstacles ou le trafic conflictuel qui s’approche. Plus la pluie s’intensifie, plus elle peut rendre la navigation visuelle difficile en supprimant les références de navigation les plus proches telles que les points de repère, les rivières, les villes. Chaque pilote aura un niveau de tolérance différent pour le vol sous la pluie, en fonction de son niveau d’expérience des précipitations et de sa connaissance de la région dans laquelle il évoluera. Cela dit, un bon pilote dispose toujours d’options de secours et se prépare à ce que les conditions changent, tout en utilisant les aides à la navigation disponibles, comme la radionavigation, le GPS, les services de la circulation aérienne et d’autres équipements et outils connexes, pour limiter les risques lorsque c’est possible. Un pilote qui n’est pas aussi expérimenté ou préparé peut se retrouver dans une situation risquée si la pluie change de gravité ou de type (glace, pluie verglaçante). Comme toujours, les pilotes doivent utiliser tous les produits météorologiques disponibles, consulter un FIC pour obtenir un exposé météorologique interprétatif, et savoir lequel de ces produits leur donnera le meilleur portrait des conditions météorologiques générales auxquelles il faut s’attendre. Pour la pluie, le METAR, la TAF et la GFA sont de bonnes ressources. Lorsqu’elles sont disponibles, les images des radars météorologiques et des caméras d’aéroport peuvent apporter des renseignements locaux utiles.