Code METAR
S.O.
Symbole météo
Saute de vent marquée : Au passage d'un front froid, la direction générale des vents passe du sud à l’ouest. Si le front est fort, ce changement peut être brutal et soudain.
Vents forts : Les fronts froids sont généralement précédés de courants-jets à basse altitude, ce qui signifie que les vents de surface autour d'un front froid peuvent être modérés et souffler en rafales selon la profondeur du centre de la dépression, ce qui peut provoquer de la turbulence en raison du changement de vitesse et de direction du vent associé au front.
Convection : La masse d'air chaud et humide qui précède le front froid ainsi que l'ascendance donnée par le front froid déclenchent un temps convectif. En été, ce phénomène peut entraîner des averses et des orages le long du front froid. Lorsqu'un front particulièrement fort crée un cisaillement du vent à la surface, il peut en résulter des orages violents produisant de la grêle, des rafales descendantes et des tornades. En hiver, cette zone de convection accrue peut produire des bourrasques de neige avec un phénomène de voile blanc.
Gel rapide : Le gradient de température dans un front froid fort peut être assez important, et une fois que le front froid est passé, les températures peuvent chuter brusquement. Si les précipitations à l'avant du front froid étaient chaudes, qu'il en tombe suffisamment et que les températures chutent rapidement derrière lui, toutes les précipitations accumulées au sol peuvent geler rapidement, ce qui rend les surfaces très glissantes.
Zone de transition où une masse d'air froid avance et remplace une masse d'air chaud.
Termes connexes à venir :
Point de rosée et système dépressionnaire sont des termes connexes à front froid qui seront ajoutés bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.
Les fronts froids se forment lorsque de l'air froid, sec et dense effectue une rotation cyclonique (dans le sens inverse des aiguilles d'une montre) autour d'une dépression qui se développe. La circulation autour de cette dépression déplace l'air qui s’y trouvait, typiquement à partir du nord. Cet air rencontre alors l'air chaud et humide qui arrive du sud et déplace ce dernier, car l’air froid est beaucoup plus dense.
La limite où la masse d'air froid remplace l'air chaud délimite le front froid. Lorsque l'air froid et dense s'oppose à l'air chaud, ce dernier est forcé de s'élever, ce qui le refroidit et le condense, créant ainsi des nuages et des précipitations qui sont souvent convectives.
Ce diagramme montre les différentes masses d'air et leur circulation autour du centre d’une dépression. L'air froid s'enroule à l’arrière du centre de la dépression. Le front froid, comme indiqué ci-dessus, délimite la frontière entre l'air froid qui avance et l'air chaud qui le précède.
Source de l'image : Penn State Department of Meteorology and Atmospheric ScienceOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Cette animation montre l'avancée de l'air froid et des vents associés à un front froid. En avançant, l'air froid déplace l'air chaud qui précède le front froid vers le haut, ce qui entraîne la formation de nuages et de précipitations. La limite principale où les vents changent de direction et où les températures commencent à baisser délimite le front froid.
Une zone frontale n'est pas un mur parfaitement droit, mais la limite d'un front froid est plutôt abrupte par rapport à celle d'un front chaud. En raison de son inclinaison, la force causée par l'air froid repoussant l'air chaud vers le haut crée davantage de nuages convectifs, plutôt que les nuages stratiformes créés en général par les fronts chauds. Selon le profil de température, les précipitations tombant à l'avant d'un front froid sous forme de pluie peuvent rapidement se transformer en neige avec le passage d'un front froid, et la baisse de température peut souvent provoquer du gel à la surface.
La saute de vent associée à un front froid est généralement assez radicale, le vent passant du sud à l'ouest-nord-ouest en peu de temps, ce qui peut provoquer beaucoup de turbulence et un cisaillement du vent. Lorsque l'air froid avance, le passage du front froid s'accompagne souvent de fortes rafales de vent.
Source de l’image : Environnement et Changement climatique Canada
Les phénomènes météo associés aux fronts froids sont souvent de courte durée, mais ne vous y trompez pas : en raison de leurs grandes capacités de soulèvement, bien que de courte durée, ils peuvent être assez violents (comme des orages ou des bourrasques de neige). Très souvent, l'air situé derrière un front froid reste instable bien après le passage du front. Il en résulte des rafales de vent ainsi que des précipitations résiduelles qui sont entraînées par l'air froid en altitude associé au passage du front froid.
Cette image est une vue latérale idéalisée d'une dépression entre les fronts, montrant des nuages cumuliformes se développant du côté chaud du front froid lorsque l'air froid s'avance.
Source de l’image : Environnement et Changement climatique Canada
Dissipation
Lorsqu’une dépression arrive à maturité, elle entre dans ce que l’on appelle la phase d’occlusion. Le centre de la dépression commence à perdre de la vitesse par rapport aux limites frontales qui se propagent. Le front froid se déplace en général beaucoup plus vite que le front chaud et le « rattrape » à mesure que l'air froid progresse et s'étend vers l'extérieur. Le front froid perd lentement de son énergie et la limite entre le secteur chaud et le secteur froid s'atténue. Ce phénomène est illustré par le « front occlus » violet sur la deuxième image. Au lieu que l'air chaud l'emporte sur l'air frais à la surface qui s’éloigne (front chaud, coupe transversale 1), un front occlus (coupe transversale 2) crée une frontière où l’on observe l'avancée de « l'air froid » et le retrait de « l'air frais ». Ce processus se poursuivra jusqu'à la dissipation totale de la dépression.
Durée
Les fronts froids durent généralement tant qu'une dépression est en phase de développement et de maturation, ce qui peut prendre plusieurs heures ou quelques jours selon la force du cyclone.
Source de l'image : Penn State Department of Meteorology and Atmospheric ScienceOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Ce graphique illustre la cyclogénèse typique des dépressions et leurs trajectoires typiques à travers l’Amérique du Nord. Les dépressions conservent des caractéristiques similaires en fonction de leur origine et de la saison, ce qui influence le comportement du front froid associé à la dépression ainsi que les conditions météo qui en découlent.
L'intensité des fronts froids et les conditions météorologiques qui leur sont associées sont en grande partie liées à de nombreux processus atmosphériques différents. L’élément le plus important à mentionner est la saisonnalité. Les saisons intermédiaires (automne/début de l'hiver et fin de l'hiver/début du printemps) donnent souvent lieu aux tempêtes les plus intenses dans tout le pays, tandis que les mois d'été donnent lieu aux convections et aux orages les plus intenses associés à un front froid.
Source de l'image : SpringerLinkOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Le plus grand défi que pose la prévision des fronts froids est peut-être de déterminer leur force et donc d'évaluer à l'avance la gravité des conditions météorologiques qui y sont associées.
Un autre défi est de déterminer leur position exacte lorsqu'il s'agit de systèmes frontaux plus faibles. Plusieurs éléments changent sur un front (température, humidité, direction du vent), et si ces éléments ne sont pas alignés, ce qui est souvent le cas avec les systèmes plus faibles, il peut être difficile de déterminer exactement où se trouve le front froid.
Le moment de l’arrivée d’un front froid peut être difficile à prévoir, car de petits changements dans la vitesse et la direction des masses d’air peuvent le modifier. Ceci peut à son tour influencer la prévision des températures de surface et donc les changements de phase des précipitations, la force des vents associés au front ainsi que le moment de la saute de vent associée à l’approche du front.
La détermination des types de précipitations peut également poser problème, en particulier pendant les saisons intermédiaires (automne et printemps), lorsque les températures de surface oscillent autour du point de congélation. Le moment exact de la transition entre la pluie et la neige est souvent difficile à déterminer et dépend d’une série de facteurs. Bien que les prévisionnistes puissent observer la forme de la surface frontale à l’aide de sondages en altitude et de téphigrammes, la densité du réseau d’observation n’est pas suffisamment élevée sur les plans temporel et spatial pour obtenir des données en temps réel.
Les panneaux GFA des nuages et du temps, valides à 1800Z le 6 juillet et 0000Z le 7 juillet 2023 respectivement, montrent la progression d’un front froid s’étendant de la baie d’Ungava dans l’extrême nord du Québec jusqu’à la frontière entre l’Ontario et le Michigan. Ce front n’est pas particulièrement puissant, ce qui s’explique en partie par la faiblesse générale du schéma de pression qui définit son emplacement. Cela dit, des averses convectives et des orages isolés sont prévus sur toute sa longueur.
La TAF pour CYYZ, valide de 1800Z le 6 juillet jusqu’à 2400Z le 7 juillet, capture le passage frontal prévu. À l’avant du front, des vents du sud-est et une forte probabilité d’orages toucheront la région terminale (à l’intérieur des repères d’entrée) jusqu’à 1830Z, comme l’indique la prévision de VCTS. Le prévisionniste a estimé qu’il existe suffisamment d’instabilité atmosphérique et d’humidité pour produire des averses convectives et un risque d’orages près de l’aéroport de 1830Z à 2300Z le 6. Bien qu’il y ait des sautes de vent distinctes dans la TAF (à 2000Z et 0200Z), la force du vent est assez faible. Ceci est représentatif d’un front froid faible, et du faible gradient de pression observé dans le schéma de l’isobare des panneaux de GFA. Si l’on considère la GFA, la première occurrence d’orages capturée par la prévision TEMPO était associée à une convection de secteur chaud et à une faible saute de vent vers 300 degrés vrais. Le deuxième cas, cependant, capturé dans la prévision PROB30, représente le véritable passage du front froid, avec la saute de vent correspondante à 360 degrés vrais. Derrière, une tendance à l’amélioration des conditions météorologiques est prévue.
Ces profils atmosphériques tirés du modèle SRPD à intervalles de 3 heures entre le 6 juillet à 1500Z et le 7 juillet à 0900Z rendent compte de l’instabilité atmosphérique prévue à l’avant du front froid, et des changements du temps à l’arrière de celui-ci. À l’avant du front, les vents de surface soufflent du sud au sud-est, et l’air est relativement humide et instable dans toute la colonne. Les points de rosée à la surface sont également proches de 22 °C. Le passage du front s’accompagne d’une saute de vent progressive vers le nord-ouest à la surface, d’une structure verticale beaucoup plus sèche et plus stable, et d’une baisse des points de rosée à la surface jusqu’à 16 °C à 0900Z le 7 juillet.
Source de l'image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
La prévision de réflectivité radar simulée du modèle HRRR du 6 juillet à 1200Z illustre le déplacement prévu du front froid dans le sud-ouest du Québec et le sud de l’Ontario tout au long de la journée du 6 et jusqu’au 7 juillet. Les vents à l’avant du front, comme le montrent les profils atmosphériques et la TAF, devraient être du sud-est au sud-ouest, et des vents d’ouest-nord-ouest sont attendus à l’arrière du front. Bien qu’elle ne soit pas très définie dans le sud de l’Ontario, la limite frontale se fraye progressivement un chemin à travers la province.
Source de l'image : College of DuPage (en anglais seulement)
L’imagerie satellitaire visible capture le front froid qui s’étend de l’extrême nord du Québec jusqu’au sud de l’Ontario. On peut voir des nuages convectifs encastrés le long du front ainsi qu’à l’avant de celui-ci, en particulier à l’approche du coucher du soleil lorsque les ombres des cumulonimbus sont projetées à l’est des tempêtes.
Source de l'image : CIRA
On peut voir ici les averses convectives le long du front froid se déplaçant dans le sud de l’Ontario et l’ouest du Québec. Les échos radar montrent que la majorité des précipitations sont situées le long de la limite frontale, bien que des orages épars existent à l’avant du front en raison d’autres éléments déclencheurs présents dans une atmosphère instable.
Les observations à CYYZ montrent des vents du sud-est au sud, suivis d’une saute de vent à 270 degrés vrais à 1817Z. Notez que les vents restent faibles après le passage du front, les rafales à 1817Z et 1837Z étant dues à des orages dans les environs. Ces vents plus faibles sont l’un des signes d’une limite frontale plus faible – un autre étant le changement plus subtil et progressif des températures du point de rosée à la surface. Les vents sont restés orientés au nord-ouest et les points de rosée ont chuté à 13 °C à 1400Z le lendemain, en même temps que les conditions d’éclaircies prévues par la TAF.
Source de l'image : OGIMET
Un front froid s’accompagne notamment de risques d’activité convective, de précipitations, de changements éventuellement importants de la vitesse et de la direction du vent selon l’altitude, et de conditions de plafond bas et de visibilité réduite potentiels. Chacune de ces conditions présente un danger pour l’aviation, comme une perte de portance ou des turbulences, une diminution du freinage, un cisaillement du vent à basse altitude et une mauvaise visibilité, respectivement.
Étant donné que les fronts froids s’accompagnent souvent d’orages, il est important de prendre conscience des risques que les orages et la foudre représentent pour les aéroports. En effet, ces risques y ont une incidence considérable sur les opérations au sol, obligeant souvent la suspension du ravitaillement en carburant des aéronefs, du service au sol, des chantiers et de l’entretien du terrain d’aviation, entre autres.
Il s’agit essentiellement d’un arrêt au sol, à moins que les aéronefs puissent circuler, atterrir et décoller en toute sécurité. En règle générale, les manœuvres de stationnement aux portes et de refoulement des aéronefs sont suspendues lors d’une alerte rouge (probabilité élevée de foudre).
Il est utile de connaître l’heure prévue du phénomène météorologique, sa durée et sa gravité.
Les aéroports privots sont généralement équipés d’un système de surveillance de la foudre.
Gestionnaire de l'exploitation en service
Ce terme n’est pas suffisamment détaillé pour susciter une quelconque planification. Il donnerait toutefois lieu à une demande de prévisions détaillées et spécifiques, puisqu’il permet de connaître la météo à venir, mais il faut beaucoup plus de détails avant de pouvoir procéder à la planification.
Contrôleur tour (aéroports principaux et régionaux)
Les orages qui accompagnent un front froid sont fascinants à observer depuis la tour de contrôle.
Un front froid présente les mêmes variations saisonnières qu’un front chaud, mais leur incidence est plus intense en raison, d’une part, de la possibilité accrue que des nuages convectifs se forment et que les phénomènes météorologiques violents qui y sont associés se manifestent, en particulier en été, et, d’autre part, de la vitesse beaucoup plus rapide d’un front froid. Les spécialistes qui effectuent des observations météorologiques doivent être vigilants lors du passage d’un front froid pendant les saisons intermédiaires afin de s’assurer que les conditions humides ne génèrent pas de la glace ou du givre. Cette situation touche non seulement les aéronefs, mais aussi les équipes d’entretien de l’aéroport qu’il faut informer pour qu’elles prennent des mesures d’atténuation.
FIC
Lors d’un exposé météorologique, les caractéristiques synoptiques, telles qu’un front froid, sont évoquées au départ à des fins stratégiques. Une fois que le spécialiste passe aux conditions météorologiques au départ, en route et à destination pour l’heure d’arrivée prévue, il aborde les conditions locales actuelles et prévues, en utilisant les caractéristiques synoptiques pour expliquer l’origine de ces conditions. Ces informations aideront le pilote à déterminer s’il prendra les airs, la route et l’altitude qu’il empruntera et la quantité de carburant dont il aura besoin pour effectuer le vol en toute sécurité. À lui seul, ce dernier facteur peut mener à l’annulation du vol si le vent dominant en altitude est défavorable, le carburant nécessaire pouvant dépasser la quantité que l’aéronef peut transporter.
Le type de caractéristique synoptique permet de déterminer à quelles conditions on peut généralement s’attendre, sous réserve des effets saisonniers et diurnes. C’est ici que le spécialiste FIC joue un rôle prépondérant. Il combine ses connaissances en météorologie à son expertise des facteurs de la zone de responsabilité de son FIC. En raison de la nature dynamique de l’environnement aérien, il n’y a pas deux exposés météorologiques identiques.
AAS
Les spécialistes du service consultatif surveilleront l’approche d’un front froid en observant les nuages convectifs qui précèdent souvent l’avancée d’un front froid. De plus, ils observeront le radar météorologique et assureront une veille météorologique sur les emplacements en amont. Ils peuvent également consulter les GFA et communiquer avec le FIC pour obtenir de plus amples renseignements, s’il y a lieu. Le passage d’un front froid s’accompagne d’une saute de vent vers le nord/nord-ouest, d’une tendance à la formation de rafales et d’une baisse rapide de la température et d’une hausse de la pression.
Les fronts froids peuvent engendrer des conditions qui augmentent le risque de cisaillement et de changement de direction du vent. Les orages associés aux fronts froids augmentent aussi la charge de travail et sont abordés dans leur propre fiche.
Le risque d’approches manquées est considérablement accru, ce qui augmente la charge totale du trafic et sa complexité.
Les changements de piste sont généralement de courte durée, mais il s’agit des situations où la charge de travail du personnel de contrôle terminal est la plus lourde.
Les fronts froids peuvent avoir une incidence sur la planification des routes SWAP (Programme d’évitement de temps violent). Souvent, ces fronts peuvent s’accompagner de turbulences ou de nuages convectifs. Il est bon de connaître l’altitude que ces nuages atteindront lorsqu’on planifie les activités.
Un peu comme les fronts chauds, les changements saisonniers constituent un facteur important dans la gestion des fronts froids.
En été, les fronts froids supposent souvent un certain degré de convection, ce qui est généralement plus facile à prévoir et à reconnaître.
Les fronts froids s’étendant sur de vastes zones, les déviations pour causes météorologiques en route sont souvent plus étendues, ce qui nécessite de transporter davantage de carburant, notamment en fonction de la couverture des orages, le plus fréquemment.
En général, le fait de connaître les fronts présents et leur vitesse permet au pilote d’avoir une vue macro, alors que le TAF est ce qu’elle est : une vue micro.
En route
Espace aérien supérieur
L’expression « front froid » peut déclencher quelques alarmes.