Code METAR
S.O.
Symbole météo
Les systèmes et les caractéristiques météorologiques à l’échelle synoptique ont un effet durable sur les régions qu’ils traversent, qu’il s’agisse de beau ou de mauvais temps.
Caractéristiques météorologiques sur une superficie d’environ 1 000 km ou plus, telles que la plupart des systèmes météorologiques des latitudes moyennes (anticyclones ou dépressions).
Terme connexe à venir :
Système dépressionnaire est un terme connexe à échelle synoptique qui sera ajouté bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.
Le terme « synoptique » est un terme général qui désigne les caractéristiques météorologiques dont l’échelle atteint ou dépasse environ 1 000 km. Aux latitudes moyennes (la majeure partie du Canada), la plupart des grands systèmes de haute et de basse pression entrent dans cette catégorie de taille, tout comme les grands ouragans. Les systèmes de cette taille, tels que décrits dans la présente figure, durent généralement quelques jours.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Dissipation
Les systèmes synoptiques sont soutenus par des systèmes physiques à grande échelle et de niveau supérieur. Les ondes atmosphériques et les gradients de température à grande échelle, pour n’en citer que quelques-uns, sont d’importants moteurs et soutiens des systèmes à l’échelle synoptique. Lorsque ces phénomènes s’affaiblissent, les systèmes commencent à perdre leur intégrité et à se dissiper en surface.
Durée
Les systèmes météorologiques de cette taille ont tendance à durer quelques jours à la fois, et deviennent lentement moins organisés, pour finalement se dissiper lorsqu’ils n’ont plus de soutien en altitude pour alimenter ou soutenir leur développement.
Pour les régions situées sur la trajectoire d’un système à l’échelle synoptique en mouvement, cela implique que les conditions associées peuvent persister pendant quelques heures si le système se déplace rapidement, ou quelques jours s’il se déplace lentement.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Les prévisions à l’échelle synoptique sont relativement simples, car les systèmes sont si vastes que les stations situées sur leur trajectoire sont faciles à identifier, et les parties des systèmes présentent généralement des conditions relativement stables.
Cependant, la difficulté consiste souvent à déterminer la trajectoire exacte du système et à fournir des précisions pour les stations proches de l’extrémité de la frontière météorologique. Si la trajectoire se déplace légèrement, une prévision d’effet important peut être réduite à néant, ou inversement.
Voici un exemple de deux modèles différents montrant deux trajectoires de dépressions différentes. Dans le premier modèle, la dépression se déplace à 90 km au nord du deuxième modèle, ce qui a un effet important sur la quantité de neige prévue pour Winnipeg (CYWG). Alors que le premier modèle prévoit 10 à 15 cm de neige abondante sur CYWG, le deuxième n’en prévoit que 2 à 4 cm, la bande de neige la plus abondante passant à côté de la ville.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Voici un exemple de système dépressionnaire à l’échelle synoptique frontal sur une GFA, datant du 17 mars 2023 à 1200Z. Généralement très étendus, les systèmes synoptiques peuvent avoir une incidence sur les opérations aériennes aux aéroports compris dans de vastes régions, comme on le voit ici. Le système dépressionnaire bien organisé centré sur le nord du Michigan et les limites frontales qui lui sont associées devaient apporter des précipitations mixtes et des rafales de vent sur la majeure partie de l’Ontario et le sud-ouest du Québec. « Bien organisé » signifie simplement que les précipitations s’annoncent plutôt continues et distribuées de façon régulière autour des dépressions et des fronts. Cette organisation est due en partie au niveau de maturité de la dépression et au soutien dont elle bénéficie à plusieurs niveaux de l’atmosphère, tels que la convergence à basse altitude, la divergence en haute altitude ainsi que le soulèvement et l’instabilité généraux. Des précipitations continues sont prévues autour de la dépression, comme l’indique la zone verte en pointillés, avec une convection intégrée et une possibilité de précipitations verglaçantes locales le long du front chaud. Bien que la convection intégrée et les précipitations verglaçantes localisées soient elles-mêmes des caractéristiques de mésoéchelle, de nombreux phénomènes de mésoéchelle se produisent à l’intérieur d’un système à l’échelle synoptique. Dans l’illustration montrant le givrage et la turbulence, on voit que ce système-ci devrait également causer de la turbulence mécanique par des rafales de vent sur le sud-ouest et le nord de l’Ontario, conséquence de deux courants-jets à basse altitude distincts sur la région.
Comme une TAF présente les conditions météorologiques d’un seul emplacement, elle ne peut pas indiquer directement l’étendue spatiale (échelle synoptique, mésoéchelle ou étendue plus petite) d’un système. Cependant, on peut parfois avoir une idée de la taille des différentes parties de la tempête à partir de la durée des conditions indiquée dans la TAF (de longues périodes avec des conditions constantes indiquant une grande partie d’une tempête). Il est également possible d’évaluer plusieurs TAF dans une grande région pour voir combien d’emplacements différents sont touchés par des conditions similaires (en tenant compte des effets locaux).
Cette TAF pour CYYZ, qui prévoit les conditions de 1500Z le 17 mars à 1800Z le jour suivant, permet d’examiner de plus près les répercussions d’un système synoptique de basse pression au-dessus d’un seul point. Initialement, on prévoit de la pluie continue et des conditions IFR, car CYYZ est située dans le secteur chaud de la dépression, comme l’indiquent les vents du sud : cela correspond à la GFA. Entre 1900Z et 2100Z, le front froid associé à la dépression devrait passer, ce qui devrait entraîner une brusque saute de vent et des rafales venues de l’ouest, qui s’affaibliront progressivement lorsque le gradient de pression lié au système synoptique commencera à diminuer.
Cette station décrit six heures de précipitations, dont quatre de pluie continue dans le secteur chaud, et deux de transition lors du passage du front froid apportant des conditions plus sèches. Les éditions précédentes de ces prévisions ont probablement montré des périodes de pluie beaucoup plus longues, en raison de la taille synoptique prévue du système, et de la durée pendant laquelle il est resté au-dessus de CYYZ.
Cette deuxième TAF donne une prévision pour la période du 17 mars à 1400Z au 18 mars à 0200Z à Thunder Bay (CYQT) pour le même système. Elle indique des conditions constantes prévues pour l’aéroport sur une période de 12 heures, une autre caractéristique commune des dépressions synoptiques lorsqu’aucun changement de type de précipitations ou de vent n’est prévu. Bien que CYQT se trouve à environ 900 km au nord-ouest de CYYZ, la dépression y cause des chutes de neige et des rafales de vent du nord attendues pendant toute la période de visée par la TAF. Une fois de plus, la durée des conditions à cette station suggère le passage d’un système à déplacement lent ou d’un système très étendu (synoptique).
Ces profils atmosphériques du modèle SRPD pour CYYZ prévoient les conditions de 1200Z le 17 mars à 2100Z le 18 mars. La GFA est le meilleur moyen de visualiser l’incidence à grande échelle d’un système synoptique tel que la dépression montrée ici. Ces profils, caractéristiques du modèle de prévision à CYYZ, sont une prévision ponctuelle pour une station intégrée dans cet écoulement à l’échelle synoptique. L’animation chronologique des images montre comment les conditions météorologiques dans un environnement à l’échelle synoptique changent à une station au fil du temps. Entre 1200Z et 1800Z le 17 mars, les profils montrent l’humidité importante associée à la dépression ainsi que des conditions relativement stables à basse altitude. Ce phénomène est à la fois représenté dans la GFA sous forme de précipitations continues et dans la TAF, où le prévisionniste ajoute de l’information sur l’intensité des précipitations et le moment où elles se produisent. Vers 2100Z le 17 mars, les vents tournent radicalement à l’ouest avec le passage du front froid et une grande partie de la colonne s’assèche. Ce passage frontal est également représenté dans la TAF, comme l’indiquent la saute de vent et les changements dans les prévisions de précipitations, de visibilité et de plafond. Les vents verticaux passent également d’un profil dextrogyre à un profil lévogyre, ce qui indique le début de l’advection d’air froid suivant le front froid associé à la dépression synoptique. L’observation de l’évolution de ces profils dans le temps peut donner des indices sur la position de la station par rapport à l’écoulement à grande échelle et sur les conditions météorologiques auxquelles on peut s’attendre.
Source de l’image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
Les profils atmosphériques dérivés du modèle SRPD montrent les conditions prévues de 0900Z le 17 mars jusqu’à 2100Z le 18 mars à Thunder Bay (CYQT). Ces profils prévoient de la neige en continu, car les températures devraient être inférieures au point de congélation et l’air devrait être saturé jusqu’à la tropopause. La durée de cette neige est principalement due à la vaste étendue des précipitations continues générées par le système dépressionnaire passant au-dessus de la station et de la région, même si le centre de la dépression se trouve à plus de 1 000 km. Une amélioration n’est attendue qu’à 1500Z le 18 mars, lorsque les altitudes moyennes s’assèchent et que les précipitations de la dépression quittent enfin la région de CYQT.
Source de l’image : Pivotal Weather (en anglais seulement)
L'image donne ici une représentation graphique des prévisions du type de précipitations dérivées du modèle SRPD entre le 17 mars à 0900Z et le 18 mars à 1800Z. La dépression synoptique touche simultanément plusieurs provinces et États avec des vents forts et des précipitations mixtes. Il s’agit d’un excellent exemple de précipitations et de système dépressionnaire à l’échelle synoptique.
Source de l'image : College of DuPage (en anglais seulement)
Les nuages associés à cette dépression synoptique sont montrés ici dans l’imagerie satellite couvrant les conditions de 1200Z à 1800Z le 17 mars. La taille de la dépression est impressionnante (les précipitations associées sont représentées en bleu foncé et en vert), couvrant l’Ontario, le Québec et plusieurs États.
Source de l'image : CIRA
Bien qu’il ne soit pas possible de déterminer directement la taille des phénomènes météorologiques à partir des observations, l’utilisation des METAR et SPECI et des TAF en combinaison avec des illustrations permet d’en définir les répercussions à la fois à grande échelle et à plus petite échelle. De plus, les caractéristiques des éléments synoptiques, tels que les fronts et les centres de pression, sont souvent faciles à reconnaître dans les observations de surface. Le 17 mars 2023 entre 1200Z et 1800Z, Toronto se trouvait dans le secteur chaud de la dépression (voir la GFA) et subissait des pluies continues avec des vents du sud-est et du sud. Le passage du front froid s’est produit à 1846Z, marqué par une saute de vent, une baisse de la température de surface et un début de déstabilisation des niveaux les plus bas de l’atmosphère. Le gradient de pression associé à cette caractéristique synoptique a engendré des vents forts à l’arrière du front froid lorsque les niveaux les plus bas de l’atmosphère se sont déstabilisés dans l’air plus froid.
Source de l'image : OGIMET
Les observations à Thunder Bay (CYQT) montrent des chutes de neige sur une longue période, l’une des signatures du maintien dans le même secteur d’un système dépressionnaire. Les grands systèmes sont composés de nombreuses masses d’air différentes ayant leurs propres caractéristiques, de sorte que la durée des conditions constantes à un endroit donné pendant une période aussi longue indique à quel point ce secteur du système dépressionnaire est vaste. Les vents restent également stables, tant en force qu’en direction (y compris les rafales), soulignant la force et l’incidence importante du gradient de pression fort observé dans cette dépression synoptique.
Source de l'image : OGIMET
Dangers associés à tous les phénomènes à grande échelle, comme les fronts froids, les fronts chauds, les creux et les systèmes dépressionnaires.
Les conditions météorologiques couvriraient l'ensemble de l'espace aérien. Si c'est le cas, le tout est plutôt simple : impossible de donner des instructions de contournement ou d'évitement. Souvent, si le temps est vraiment mauvais et couvert, il y aura moins à faire, car il se passe beaucoup moins de choses.
Gestionnaire de l'exploitation en service
Les événements synoptiques élargissent la perspective de la planification pour inclure les répercussions secondaires.
Pour CYYZ
Pour CYUL
Des événements synoptiques peuvent mener à des TMI dans d'autres aéroports, ce qui a une incidence sur CYUL :
L’échelle synoptique donne une estimation approximative de la durée potentielle de conditions météorologiques, mais il s’agit plus d’une notion utile à savoir que d’une notion essentielle à savoir. Cette information prépare le terrain pour la suite.
Les phénomènes météorologiques, quel qu'en soit l'échelle, font tous partie de la veille météorologique qu'assurent les spécialistes de l'information de vol. On en prend bien note lors de l'exposé de changement de quart et on continue de suivre la situation pendant le quart. En règle générale, l'échelle d'un phénomène météorologique a une incidence directe sur la durée du phénomène en question. Plus le système est important, plus ses effets dureront longtemps.
Les emplacements de service consultatif suivent exclusivement les phénomènes de microéchelle ou de la fourchette inférieure de la mésoéchelle. L'image météorologique a une plus grande ampleur, mais les données que l'on transmet par l'entremise de l'avis consultatif se limitent à une distance de 20 milles (visibilité directe) de l'aéroport.
Les systèmes à grande échelle ont des répercussions sur les aéroports principaux, surtout lorsqu’ils passent directement au-dessus d’eux. L’aéroport peut voir son taux d’arrivées à l’aéroport (AAR) considérablement réduit pour une durée indéterminée pendant le passage du système, ce qui retarde grandement les départs et les arrivées et surcharge parfois l’aéroport au‑delà de sa capacité.
Les systèmes météorologiques à grande échelle (en particulier les lignes d’orage) ont la plus grande incidence sur le contrôle de la circulation aérienne (ATC) à basse altitude. Lorsque ces systèmes mènent à des TMI, les contrôleurs en route interviennent pour pallier les changements dans les taux d’arrivées causés par les fermetures d’aéroports ou les contraintes de capacité.
Il est important de connaître les caractéristiques synoptiques pour votre planification quotidienne afin de bien comprendre et d’anticiper la journée opérationnelle qui s’annonce. Cette règle s’applique, qu’il s’agisse de prendre en compte un aéroport principal ou un aéroport régional. L’identification des systèmes météorologiques concernés, qu’ils soient entrants ou sortants, amène le répartiteur à approfondir ses recherches à l’aide de produits de prévision météorologique plus précis. Les caractéristiques météorologiques synoptiques ont une incidence sur de nombreux aéroports d’une vaste zone et créent des conditions météorologiques difficiles qui compliquent le travail à accomplir.
L’évaluation effectuée durant la planification des vols s’appuie principalement sur les TAF. Si l’aéroport de destination se trouve au centre d’une système météorologique à grande échelle, le répartiteur effectuera une recherche élargie pour trouver un aéroport de dégagement adéquat, c’est-à-dire plus éloigné.