Code METAR
S.O.
Symbole météo
Avec les vents violents qu’elles produisent, les microrafales peuvent causer beaucoup de dommages sur une zone relativement petite et en peu de temps. Elles peuvent produire des dommages comparables à ceux d’une tornade et c’est pourquoi elles peuvent également être classées sur l’échelle « EF ». Pouvant produire des vents de plus de 160 km/h, elles sont capables de déraciner des arbres, d’endommager des infrastructures mal sécurisées et même de faire basculer des aéronefs plus petits.
Le changement soudain de la vitesse et de la direction du vent que produit une microrafale est particulièrement dangereux, car il peut provoquer des turbulences soudaines et violentes
Une microrafale est une colonne d’air descendant localisée et puissante (courant descendant/rafale descendante) au sein d’un orage, dont le diamètre est généralement inférieur ou égal à 4 km et qui dure moins de 5 minutes. Avec des vitesses de vent pouvant dépasser 160 km/h, les microrafales peuvent causer d’importants dommages en surface et constituer un grave danger pour les structures et les aéronefs.
Termes connexes à venir :
Système dépressionnaire et mésoéchelle sont des termes connexes à microrafale qui seront ajoutés bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.
Les microrafales sont des phénomènes météorologiques associés aux orages. Par conséquent, les principaux ingrédients nécessaires à la formation d’un orage doivent être présents pour qu’une microrafale se développe; l’humidité, l’instabilité, un élément déclencheur ainsi que le cisaillement du vent sont tous essentiels au développement d’un orage, et donc d’une microrafale.
Les prévisionnistes recherchent certaines caractéristiques dans les profils environnementaux qui peuvent favoriser le développement de microrafales au sein des orages. Tout facteur qui augmente la force du courant descendant d’un orage accroît la possibilité que des microrafales se forment. Voici quelques-uns des facteurs que les prévisionnistes recherchent dans les profils atmosphériques :
Air sec en altitude – l’air sec étant plus dense que l’air humide, il descend plus facilement que l’air humide qui l’entoure. Ainsi, lorsque de l’air sec se mélange à un orage, il peut renforcer ou accélérer le courant descendant de cet orage.
Vents forts dans l’étage moyen sec de l’atmosphère – ces vents plus forts en altitude créent un cisaillement du vent, qui peut également renforcer le courant descendant d’un orage.
Air froid en altitude – comme l’air sec ou humide, l’air froid est plus dense que l’air chaud. Lorsqu’il y a de l’air froid en altitude qui peut s’insérer dans le courant descendant, cet air froid peut tomber beaucoup plus facilement et renforcer l’accélération vers le bas du courant descendant.
Refroidissement par évaporation – lorsque les gouttes de pluie d’un orage atteignent l’air sec en altitude, certaines d’entre elles s’évaporent. Cette évaporation entraîne un refroidissement de l’air, ce qui peut contribuer à l’accélération du courant descendant.
Voici le schéma d’un orage montrant l'emplacement de la microrafale. La microrafale se produit dans la région du courant descendant de l’orage. En descendant rapidement vers la surface, l’air froid se propage dans toutes les directions, créant de la turbulence et un cisaillement extrême du vent.
Source de l'image : NOAA
Un processus connu sous le nom de « rafale descendante » crée les microrafales. Les rafales descendantes (également appelées, à une échelle moins intense, courants descendants) se produisent lorsqu’un orage génère une colonne d’air froid beaucoup plus dense que l’air environnant. Cette densité beaucoup plus élevée fait que la colonne d’air descend rapidement vers le sol en raison de son poids plus important, en accélérant progressivement.
Lorsque la colonne d’air descendant atteint le sol, elle se propage rapidement dans toutes les directions. Cet étalement de l’air à la surface est ce qui définit une microrafale. Les forts vents en éventail peuvent être particulièrement dangereux, car ils peuvent provoquer des changements soudains de la vitesse et de la direction du vent.
Voici une image zoomée de la zone de courant descendant/de rafale descendante d’un orage. En descendant rapidement vers le sol, la colonne d’air se propage dans toutes les directions, créant un changement rapide de la vitesse et de la direction du vent.
Il existe deux types principaux de microrafales : les microrafales humides et les microrafales sèches.
Les microrafales humides sont un type de microrafale qui implique un courant descendant soudain et puissant d’air frais provenant d’un orage, courant descendant où se trouve de la pluie. Lorsque le courant descendant touche le sol, il s’étend horizontalement en radiale. Les microrafales humides peuvent être repérées visuellement, car les précipitations tombent rapidement par rapport à la pluie environnante.
Les microrafales sèches, en revanche, ne contiennent pas de précipitations. Lorsque le courant descendant se développe, les gouttes de pluie s’évaporent à mesure que l’air descend vers la surface, ce qui donne une colonne d’air sans nuages. Les microrafales sèches ne peuvent être repérées visuellement que si leurs vents de surface soulèvent de la poussière ou d’autres particules au sol, car elles ne sont pas associées à des précipitations.
Source de l'image : WikipédiaOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Dissipation
Les microrafales se dissipent rapidement, car la puissante rafale descendante d’air frais s’oppose au développement de l’orage, puisque l’air froid qui se propage à la surface peut pénétrer dans la région du courant ascendant. Cependant, les vents en éventail des microrafales peuvent servir de déclencheur à de nouveaux orages qui peuvent développer de nouvelles microrafales, car ces vents en éventail froids peuvent entrer en collision avec de l’air chaud à proximité du système et le forcer à monter en altitude.
Durée
Les microrafales sont des événements de très courte durée. Alors que les conditions qui conduisent à ces événements intenses peuvent durer plusieurs heures, les microrafales elles-mêmes durent en général moins de 5 minutes.
En général, les microrafales sont plus fréquentes dans les régions où la fréquence des orages est élevée, comme les Prairies et les provinces de l’Est, et pendant les mois d’été, lorsque les orages sont les plus fréquents. Cependant, elles peuvent se produire dans n’importe quelle région où des orages se développent.
Les microrafales peuvent être difficiles à prévoir bien à l’avance. Comme elles sont associées aux orages, cela signifie qu’une prévision précise de la formation des orages est essentielle pour que le prévisionniste puisse déterminer si ces orages peuvent produire des microrafales. Les zones de prévision des orages sont généralement affinées 6 à 12 heures avant le développement des orages et sont continuellement mises à jour si nécessaire.
Une analyse des profils environnementaux, y compris la quantité d’humidité disponible pour générer des précipitations, les vents dans l’étage moyen et la présence d’une couche sèche dans l’étage moyen, est essentielle pour déterminer si une microrafale peut se développer une fois que les orages se sont formés. Malheureusement, les données de sondage atmosphérique réelles décrivant toutes ces caractéristiques ne sont disponibles qu’à des moments et à des endroits fixes, qui ne correspondent pas toujours au développement des orages, de sorte que les prévisionnistes doivent s’appuyer sur d’autres sources de données et sur les consignes du modèle pour faciliter leurs analyses.
Il est très difficile de déterminer exactement où un orage se formera dans la zone prévue, ce qui rend la prévision d’un emplacement exact pour le développement d’une microrafale particulièrement difficile, surtout en raison de leur nature intrinsèquement petite.
Une fois que les orages se sont développés, les prévisionnistes utilisent généralement les signatures radar pour déterminer si une microrafale est en train de se produire et peuvent estimer la vitesse du vent de la microrafale.
Les GFA ne mentionnent pas les microrafales. Leur risque est plutôt pris en compte dans le groupe des orages (TSRA) et des grains (SQ), car leur apparition est directement liée à la formation d’orages violents. Le Service météorologique du Canada (SMC) émet des veilles et des avertissements lorsque les conditions sont réunies ou que des microrafales ont été observées.
Comme les GFA, les TAF ne mentionnent pas les microrafales. La possibilité de développement de microrafales est incluse dans les groupes TSRA et SQ, la gravité étant indiquée par les symboles faible (-), modérée (pas de préfixe) ou forte (+). Les veilles et les alertes d’orages violents, y compris la possibilité de microrafales, seront émises par le SMC lorsque les conditions propices à leur développement sont réunies ou que des microrafales se produisent. Le SMC informe également sur demande les répartiteurs et les gestionnaires du débit de la circulation aérienne (NTMU, gestionnaires de l'exploitation en service d’ACC, etc.) des risques associés à d’éventuelles microrafales, afin de faciliter la prise de décisions critiques et la prestation de services sécuritaires de la circulation aérienne. Ces renseignements essentiels sont également communiqués aux pilotes lors des exposés météorologiques avant-vol par les spécialistes FIC et, dans la mesure du possible, pendant le vol.
Il s’agit d’un sondage effectué à partir d’un ballon météorologique lancé à l'aéroport d'Amarillo (KAMA) le 22 juillet 2011. Les météorologues ont seulement modifié la température et le point de rosée à la surface pour qu’ils coïncident avec les conditions attendues juste avant l’apparition de la microrafale. Ils ont agi ainsi afin d’obtenir une image plus claire du profil atmosphérique probable et d’évaluer les conditions qui se sont produites ce jour-là et qui ont favorisé la formation de microrafales.
Tous les détails concernant le sondage sont accessibles sur le site du National Weather ServiceOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement). La présence d’air sec près de la surface et dans les couches moyennes, combinée à une instabilité atmosphérique favorisant le développement d’orages avec de forts courants ascendants, a joué un rôle dans la présence d’une microrafale ce jour-là à KAMA.
Source de l'image : National Weather Service (en anglais seulement)
Les discussions énoncées dans la présente section se rapportent aux vitesses radiales et au diagnostic des microrafales à l’aide de ce type d’imagerie radar. Pour ceux qui souhaitent obtenir davantage de renseignements, veuillez consulter cette rubrique de JetStreamOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement) de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).
L’image de gauche est l’instantané de la vitesse radiale à 2015Z, le 22 juillet 2011. Le cercle jaune indique l’emplacement approximatif de l’aéroport de KAMA. À droite, l’emplacement actuel de l’aéroport est indiqué par la superposition de l’image satellite sur l’emplacement radar du National Weather Service. En raison de sa proximité, nous pouvons voir qu’une grande partie du côté nord du terrain d’aviation se trouve dans ce que l’on appelle le « cône de silence » du radar (zone proche où les données ne sont pas disponibles en raison de l’inclinaison maximale du radar qui ne permet pas d’effectuer des balayages aériens).
Source de l'image : National Weather ServiceOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Voici deux clichés de vitesse radiale pris à 2015Z (à gauche) et à 2020Z (à droite). La flèche sur l’image de 2020Z illustre la microrafale décelée par le radar à une vitesse de pointe de 61 kt. Dans l’onglet METAR, on peut voir que les vents de surface les plus forts observés étaient des rafales de 70 kt. Pour cet instantané, la vitesse maximale est une « vitesse entrante » verte, indiquant que les cibles radar se déplaçaient vers le radar juste au nord de l’occurrence de la microrafale.
Les vitesses radiales sont essentielles pour évaluer la présence de microrafales, car elles montrent aux météorologues comment les cibles radar se déplacent à l’intérieur et au-dessous d’une tempête, ce qui n’est pas possible uniquement avec un radar à réflectivité ou un radar sans effet Doppler. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter ce tutoriel JetStream de la NOAA sur le fonctionnement des radarsOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement).
Source de l'image : National Weather ServiceOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Il s’agit d’un autre exemple de signatures de microrafales, présenté ici parce qu’il fournit une saisie d’écran côte à côte de la réflectivité (à gauche, probablement plus familière à la plupart des utilisateurs) et des vitesses radiales associées (à droite). Le radar de KLSX est représenté au centre du cône de silence (cercle noir). On peut voir les vitesses entrantes (couleurs vertes) plus près du radar et les vitesses sortantes (couleurs rouge plus vif, plus évidentes dans la cellule nord-est) plus loin. La ligne bourgogne/grise entre les deux (où la flèche pointe sur la cellule nord-est) est la ligne centrale associée au centre de la microrafale, où les vitesses radiales sont le plus susceptibles d’être perpendiculaires au radar et donc proches ou égales à 0.
Source de l'image: National Weather ServiceOuvrir une nouvelle fenêtre (en anglais seulement)
Enfin, voici un dernier exemple d’animation de microrafale provenant du radar de KIWA près de Phoenix, en Arizona (date inconnue). On peut voir la propagation rapide vers l’extérieur de vitesses élevées dans les minutes qui suivent l’apparition de la microrafale. Le radar se trouve sur le côté gauche du GIF. Le vert vif indique les échos radar qui se rapprochent du radar, tandis que le rouge indique les échos qui s’éloignent du radar et le gris indique un mouvement exactement perpendiculaire au radar. Les vitesses rouges et vertes qui augmentent rapidement (indiquant que l’air se propage vers l’extérieur par opposition à l’air qui converge) correspondent à l’emplacement de la microrafale.
Source de l'image : Reddit/r/weather @Robot_templeton (en anglais seulement)
Voici les observations à KAMA du 22 juillet 2011. Remarquez le changement de vent entre 2024Z et 2029Z, et comment ils diffèrent à la fois en direction et en force lorsque la microrafale touche le terrain d’aviation. Le radar se trouve juste au nord de l’aéroport, et les fortes signatures vertes sur les vitesses radiales à l’intérieur de la signature radar indiquent des vents forts en direction du radar. Cela se traduit par des rafales de vent du sud de 70 kt observées à l’aéroport en direction du radar situé juste au nord. Cet événement ne dure que 12 minutes, les vents diminuant progressivement par la suite. Enfin, une chute de température de 38 °C à 1953Z à 23 °C à 2026Z a été observée à l’aéroport en raison de l’air froid qui s’est engouffré dans la microrafale.
Source de l'image : OGIMET
Les SIGMET ne sont pas émis pour les microrafales, mais le seront pour les orages lorsque les critères d’émission sont atteints ou dépassés. Il est toutefois important de noter que les microrafales peuvent se produire au sein de tempêtes simples qui peuvent ou non se trouver dans des SIGMET. C’est pourquoi il est impératif de tenir des exposés météorologiques et de surveiller de près les prévisions et les conditions réelles, ainsi que les veilles et les avertissements émis, pour ce phénomène d’une importance cruciale.
Les microrafales ont entraîné des catastrophes aériennes mortelles et constituent une grande menace pour les aéronefs. Le cisaillement du vent, la perte ou le gain de vitesse, la perte de maîtrise de l’aéronef sont autant de risques à proximité immédiate du sol, lorsqu’il y a peu d’espace disponible pour une récupération.
YVR
Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (GTAA)
Gestionnaire de l'exploitation en service
Il n’existe pas d’outils ou de technologies permettant de détecter les microrafales à un aéroport. Les conséquences et la planification sont les mêmes que pour les orages.
Contrôleur tour (aéroports principaux et régionaux)
FSS
La possibilité que des microrafales soient présentes est plus importante lorsque les orages ont une base élevée, en général 6 000 pieds AGL ou plus, mais ces dangereux courants descendants peuvent également se former lorsque des nuages cumuliformes plus petits sont présents. Lorsque les conditions sont susceptibles de générer des microrafales, il est prudent que l’observateur météorologique indique à l’ATC d’être à l’affût de microrafales, lorsque des PIREP sont sollicités. Les microrafales sont particulièrement dangereuses dans les phases critiques du vol, comme le décollage ou l’atterrissage. Les spécialistes FISE peuvent également aider les pilotes à maintenir une bonne conscience situationnelle en demandant des PIREP sur toute microrafale observée en vol par des aéronefs VFR.
AAS
Les spécialistes du service consultatif surveillent de près les signes de microrafales lorsqu’elles risquent de se produire. Ils observent l’herbe, les arbres et les manches à air pour voir si le vent souffle dans des directions divergentes, les oiseaux ayant de la difficulté à rester en altitude, les nuages de poussière soulevés du sol, etc. Cela dit, il est souvent très difficile de déceler une microrafale à partir de simples observations visuelles. On avertira toujours les aéronefs s’il y a risque de microrafales, et on sollicitera alors des PIREP ciblés.
Vous trouverez ci-dessous une représentation de l’affichage prédictif du cisaillement du vent sur l’A220.