Code METAR
S.O.
Symbole météo
Les SIGMET décrivent les dangers observés ou prévus, ainsi que leur évolution dans le temps. Ils sont émis pour décrire les dangers qui se produisent en ce qui a trait :
Message d’information émis par un centre de veille météorologique pour informer les pilotes, d’une part, de l’apparition réelle ou prévue de phénomènes météorologiques spécifiés qui peuvent perturber la sécurité des aéronefs et, d’autre part, de l’évolution de ces phénomènes dans le temps et dans l’espace.
Un SIGMET est un produit internationalement utilisé et reconnu, conçu par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), dont le format est défini en détail dans le chapitre 5 de la huitième édition du MANAIR. Il sert à avertir les aviateurs de conditions météorologiques étendues (et non de conditions locales) considérées comme « graves » et susceptibles d’avoir des conséquences négatives prononcées sur les aéronefs qui rencontrent ces conditions.
Au Canada, les SIGMET traitant des phénomènes météorologiques sont les plus courants (à l’exception des tempêtes de poussière et de sable).
Le prévisionniste commence à rédiger un SIGMET lorsque certains critères sont atteints ou soupçonnés d’être atteints dans une région, pour être prêt si l’état météorologique devient « grave ». Pour les phénomènes météorologiques, les critères sont indiqués dans le tableau à gauche.
Tout SIGMET peut être réémis à tout moment. En général, cela se produit si la zone dessinée ne représente plus correctement les conditions météorologiques, ou si les détails du phénomène ont changé ou devraient changer.
On diffuse un SIGMET de prévision (FCST) lorsqu’un phénomène ne peut être observé directement ou indirectement, mais que le prévisionniste soupçonne fortement que ce phénomène est en train de se produire.
L’image présentée ici est un exemple de SIGMET de prévision pour forte turbulence mécanique, émis le 25 mars 2023 sur le sud-est, y compris l’aéroport de St. John's (CYYT).
Un SIGMET peut être un SIGMET d’observation (OBS) à condition que le phénomène visé fasse l’objet d’une observation directe (p. ex. un METAR, un PIREP ou un sondage atmosphérique) ou indirecte (p. ex. une image radar ou d’une cybercaméra) récente, amenant le prévisionniste à croire que le phénomène est présent.
Cette image est un exemple d’un PIREP reçu pour une turbulence modérée à forte, suivi de l’émission d’un SIGMET d’observation sur la région jugée par le prévisionniste comme étant la plus susceptible de connaître des conditions similaires.
Les SIGMET sont retirés lorsqu’il est prévu ou observé que le phénomène ne répond plus aux critères de gravité (PIREP indiquant une gravité moindre, METAR ne signalant plus le phénomène, dissipation visible sur image satellite, etc.)
Par exemple, dans l’image à gauche, deux PIREP pour NIL ICE (givrage) ont été transmis alors qu’un SIGMET pour SEV ICE était en vigueur, ce qui a suffi au prévisionniste pour retirer l’avertissement prématurément, puisqu’il n’a pas d’autre preuve convaincante pour le maintenir.
Ce SIGMET est utilisé à titre d’exemple, l’ordre des événements étant indiqué dans la prochaine image.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
S’il est facile d’identifier les lignes d’orage ou les régions où les rafales dépassent 45 kt, et de créer des SIGMET, d’autres facteurs peuvent compliquer l’émission de SIGMET.
Le Canada dispose de peu de données par rapport à d’autres régions, de sorte que les prévisionnistes ne peuvent souvent pas s’appuyer sur les PIREP pour effectuer leur analyse. Les PIREP indiquant NIL ICE au sein d’une zone de SIGMET pour SEV ICE (comme on l'a vu à la première image de l'onglet Dissipation) sont tout aussi utiles qu’un PIREP indiquant SEV TURB, car ils peuvent permettre de supprimer un SIGMET qui n’est plus nécessaire.
Par exemple, dans le résultat du modèle SRPD qui figure en haut à gauche, une vaste région de pluie verglaçante et de granules de glace devrait toucher le sud de l’Ontario. Aucun PIREP n’a été émis pour confirmer la présence de SEV ICE en altitude. Cependant, dans ce cas, le prévisionniste avait à sa disposition au moins quelques METAR de FZRA au sol (ce qui, comme on en a discuté, ne représente pas une observation directe du givrage sur le sol).
Le GFA, valide à 1200Z, est illustré ici. Il montre des précipitations verglaçantes (pluie verglaçante, granules de glace) à l’avant du front chaud imminent sur le sud de l’Ontario, ce qui correspond aux données du modèle.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
De même, ce SIGMET pour la côte nord de la Colombie-Britannique et prévoyant de la turbulence forte en raison d’ondes orographiques ne comporte aucune observation directe de cette turbulence (aucun PIREP). Les prévisionnistes ont prédit, à partir d’un mélange de scénarios météorologiques, de données issues de modèle et d’images satellite, c’est-à-dire, dans ce cas-ci des nuages en rangées organisées en aval des montagnes (il ne faut pas oublier que les images satellite n’indiquent pas la gravité d’un phénomène), que la turbulence d’ondes orographiques se produisait probablement dans cette région.
Le panneau GFA associé décrivant SEV LEE WV et valide à 1200Z est montré.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Un SIGMET peut être un SIGMET d’observation (OBS) à condition que le phénomène visé fasse l’objet d’une observation directe (p. ex. un METAR, un PIREP ou un sondage atmosphérique) ou indirecte (p. ex. une image radar ou d’une cybercaméra) récente, amenant le prévisionniste à croire que le phénomène est présent.
Une ligne organisée d’orages traversant une région peut facilement être observée du sol et à l’aide de sources de télédétection (radar, satellite, Réseau canadien de détection de la foudre) et peut faire rapidement l’objet d’un SIGMET d’observation.
Voici un exemple d'une ligne d’orages se développant le long d’un front froid balaie le sud de l’Ontario et le centre et le sud du Québec.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
En raison de l’effet important et généralisé des précipitations verglaçantes attendues, le prévisionniste diffuse un SIGMET afin de s’assurer que les aviateurs savent quels niveaux de vol sont les plus susceptibles d’être touchés par un givrage fort, comme le montre l'image à gauche.
**Puisque les SIGMET pour SEV ICE couvrent une couche de l’atmosphère (p. ex. de la surface à FL030), le prévisionniste a besoin de preuves qu’il y a des précipitations verglaçantes en altitude pour émettre un SIGMET d’observation. Étant donné que les METAR et les observations ne vérifient que les conditions au sol, les comptes rendus de FZRA/PL au sol ne sont pas considérés comme des « observations directes », puisqu’ils ne traitent pas de l’épaisseur de la glace. C’est pourquoi la plupart des SIGMET SEV ICE seront des SIGMET de prévision et non des SIGMET d’observation.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
D’autres SIGMET comportent des preuves moins évidentes de leur observation. Voici un SIGMET d’observation pour de la CAT qui traverse le nord de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et le sud du Manitoba et qui se déplace vers l’est. Bien qu’il n’y ait pas de PIREP correspondant à ce SIGMET (à noter qu’il n’y a pas de correspondance avec les niveaux de vol de l’alerte), en utilisant d’autres sources, telles que les profils de vent des sondages atmosphériques et les images satellite, le prévisionniste a estimé qu’il avait suffisamment de preuves directes/indirectes pour appeler le CAT OBS.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Aucun danger pour l’aviation n’est directement lié aux SIGMET, mais plutôt aux conditions météorologiques qui nécessitent leur diffusion (voir les termes associés).
Gestionnaire de l'exploitation en service
Les SIGMET en vigueur sont fournis aux surveillants des unités ATC au début de chaque exposé météorologique.
Les gestionnaires de l'exploitation en service vérifieront, auprès des surveillants d’unité et de l’ATC, si un SIGMET est en vigueur dans leur espace aérien afin de maintenir une conscience situationnelle et d’assurer la coordination avec les unités ATC voisines ou la NTMU, au besoin. Les répercussions potentielles sont également communiquées directement aux clients au moment de communiquer avec le NOC afin de faciliter la planification et de discuter de toute mesure que l’unité ATFM doit prendre.
On consulte également les cartes de prévision et on signale les points d’intérêt potentiels pour le quart. On analyse les GFA, les TAF, les cartes de turbulence en altitude, les panneaux TCF et le CoSPA. L’analyse de ces produits contribue aux discussions :
On discute des observations actuelles, que l’on complémente par l’imagerie satellite/radar actuelle et les PIREP en utilisant la carte météorologique de HubWX.
Contrôleur tour (aéroport principal)
Les SIGMET pour l’espace aérien terminal qui ont une incidence sur le terrain d’aviation fournissent des informations cruciales sur les phénomènes météorologiques significatifs. Les SIGMET visent différents phénomènes : orages, givrage fort, turbulence forte, etc. Toutefois, dans l’ensemble, un SIGMET peut accroître les communications avec les équipages de conduite et provoquer un encombrement des fréquences, ce qui augmentera la charge de travail des contrôleurs.
Contrôleur tour (aéroport régional)
Les SIGMET le long de la route de vol prévue sont communiqués aux aéronefs au départ avant le décollage et peuvent être publiés sur l’ATIS pour que les pilotes puissent en prendre conscience.
FIC
Dans le FIC, les SIGMET font l’objet d’une attention immédiate, qu’ils soient basés sur des conditions prévues ou observées. Le spécialiste FISE diffuse les SIGMET sur toutes les fréquences appropriées et peut appeler l’ATC pour en demander la confirmation au moyen de PIREP. Chaque spécialiste effectuant des exposés prendra note des paramètres géographiques et d’altitude des SIGMET, afin de décider s’ils sont pertinents pour les besoins particuliers de chaque client (par exemple, un élève-pilote effectuant des circuits sur un aéroport régional n’est pas concerné par la CAT au FL200).
AAS
Les spécialistes du service consultatif sont tenus de diffuser sur la fréquence obligatoire (MF) tout SIGMET dans un rayon de 20 SM de la limite de la zone MF, jusqu’à 10 000 pieds ASL (ou plus haut, selon les besoins). Ils émettront toujours un ATIS mis à jour avec les nouveaux SIGMET et solliciteront plus souvent des PIREP pour vérifier les conditions observées et confirmer les prévisions afin d’améliorer l’ensemble des données pour les prévisionnistes et les spécialistes qui fournissent des exposés.
Aux aéroports principaux, les SIGMET sont inclus dans l’ATIS. Les contrôleurs s’assurent que tous les aéronefs à l’arrivée disposent des renseignements les plus courants. Les conditions les plus récentes sont généralement transmises par le contrôleur terminal au contrôleur en route, qui les communique aux pilotes.
Les contrôleurs en route s’assurent que tous les pilotes dans leur espace aérien savent qu’un SIGMET est en vigueur, qu’il s’agisse de prévisions ou d’observations.
Espace aérien supérieur (FL290 et plus) : L’incidence d’un SIGMET peut varier considérablement en fonction du type et du volume de trafic à ce moment-là.
Les SIGMET influencent les décisions d’ouvrir ou non des secteurs ou d’accepter des routes SWAP, les milles en file, etc. Dans certaines unités ATC de l’espace aérien supérieur, les SIGMET à moins de 100 NM de l’espace aérien doivent être transmis aux équipages de conduite. Il est donc crucial d’avoir une bonne conscience situationnelle et de recevoir les SIGMET des bureaux de prévision.
En général, on se concentre sur l’endroit touché par le SIGMET et les conséquences de ce dernier. Dans l’espace aérien supérieur, les conditions les plus importantes à cibler sont les orages et la CAT.
Il peut y avoir confusion entre les SIGMET de prévision/d’observation, notamment lorsqu’un SIGMET d'observation est soumis et qu’aucun PIREP n’a été transmis à ce sujet.
La base de données des SIGMET est consultée avant le début du quart avant que des opérations n’aient lieu dans le voisinage ou au sein d’une zone visée par un SIGMET.
Lorsqu’un SIGMET est émis pour une zone au-dessus d’un aéroport principal, il y a souvent des PIREP qui le confirment ou l’infirment, ce qui est essentiel à la sécurité des opérations. Si les prévisions météorologiques sont observées, des opérations irrégulières pourraient avoir lieu.
L’incidence d’un SIGMET peut varier en fonction du type et de la taille de l’aéronef. Ainsi, de la turbulence et du givrage forts n’auront peut-être pas la même incidence sur un aéronef à hélices léger ou moyen que sur un aéronef à réaction plus gros.
Outre les PIREP, le guide graphique des turbulences et le guide de prévision du givrage sont utilisés par le centre de météorologie à l’aviation. Pour la convection, le CoSPA et les panneaux TCF sont aussi utilisés.
La plupart des conditions météorologiques associées à un SIGMET constituent un grave danger pour les pilotes de l’aviation générale. Il est recommandé de vérifier cette information en même temps que les autres renseignements météorologiques avant le vol.
Le fait d’être conscient des SIGMET et de les utiliser avant un vol peut réduire considérablement le risque associé aux conditions météorologiques qu’ils annoncent.
Certains critères météorologiques actuellement utilisés au Canada ne décrivent pas les risques que courent les aéronefs légers de l’aviation générale. Ainsi, ce qui serait un risque modéré pour un Boeing 737 pourrait s’avérer un risque grave pour un Cessna 172. Par exemple, un cisaillement du vent de 30 kt peut être considéré comme modéré, mais il peut, dans le cas d’un aéronef léger, lui faire subir une turbulence forte ou entraîner une perte de contrôle. Il est donc très important de comprendre les limites des comptes rendus météorologiques pour certains phénomènes et la façon dont les risques peuvent différer d’un type d’aéronef à un autre, à la fois en tant que pilote décodant ces informations qu’en tant que professionnel des services de la circulation aérienne fournissant ces informations.
Lorsqu’un SIGMET est émis en vol, il est souvent consulté sur un dispositif numérique (GPS, tablette, etc.). Si les pilotes sont à l’écoute de la bonne fréquence, ils peuvent également l’entendre lors d’une transmission du FIC.