Code METAR
L LVL JET
Symbole météo
Un courant de vent à vitesse relativement élevée observé à des altitudes généralement comprises entre 300 et 3000 pieds au-dessus du sol, allant parfois jusqu’à 7000 pieds.
Termes connexes à venir :
Inversion et système dépressionnaire sont des termes connexes à courant-jet à basse altitude qui seront ajoutés bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.
Les courants-jets à basse altitude présentent généralement une vitesse comprise entre 20 et 50 nœuds, qui peut à l’occasion atteindre 100 nœuds ou plus. Ils se situent généralement au sommet de la couche limite (la limite supérieure de l’atmosphère qui est la plus fortement influencée par le contact avec la surface de la Terre). Bien que l’étendue verticale du « cœur » du courant-jet à basse altitude ne soit que de quelques centaines de pieds, la zone horizontale couverte par ce dernier varie considérablement.
Les courants-jets à basse altitude sont importants en météorologie, mais surtout en météorologie à l’aviation en raison de ces phénomènes :
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Deux mécanismes principaux peuvent conduire à la création de courants-jets à basse altitude :
Voici un exemple d’emplacement typique d’un courant-jet préfrontal à basse altitude. Comme le courant se trouve dans le secteur chaud, il accélère le déplacement de l’air chaud et humide du sud vers l’intérieur, ce qui contribue à alimenter la convection le long des fronts, prolongeant ainsi leur durée.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Si les deux mécanismes ci-dessus sont les principaux processus par lesquels les courants-jets à basse altitude sont créés, d’autres facteurs peuvent en affecter la force et l’emplacement :
Voici un exemple de différences de vitesse dans les niveaux inférieurs autour du jet qui peuvent conduire à un cisaillement sévère du vent à basse altitude en raison d’un courant-jet à basse altitude.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Cas du 3 décembre 2021 où deux courants-jets à basse altitude dans le secteur chaud d’un profond système dépressionnaire provoquent de fortes turbulences et un cisaillement du vent à basse altitude sur certaines régions de Terre-Neuve. Dans le panneau des nuages et du temps de cette GFA, on voit une rafale de 35 kt avec des rafales de 45 kt le long de la côte sud-est de Terre-Neuve.
Le panneau de givrage et de turbulence de la GFA du 3 décembre 2021 montre deux courants-jets à basse altitude dans le secteur chaud d’un profond système dépressionnaire qui provoquent de fortes turbulences et un cisaillement du vent à basse altitude sur certaines régions de Terre-Neuve. Dans ce panneau, on voit les deux courants-jets à basse altitude ainsi qu’une zone de turbulence mécanique importante sur la côte sud-est de Terre-Neuve.
À gauche, un téphigramme et un tableau des vents issus de l’observation en altitude à St. John’s (CYYT) le 3 décembre 2021. Ces données montrent un profil très saturé et des vents forts dans les niveaux les plus bas de l’atmosphère. On voit dans le tableau que des vents maximums de 64 kt sont observés entre 2500 et 5000 pieds. Cependant, les valeurs de cisaillement du vent les plus élevées, d’environ 25 kt par 1000 pieds, sont observées entre la surface et 2000 pieds, ce qui correspond au PIREP présenté à la section sur les SIGMET qui mentionne la turbulence la plus importante entre 600 et 1900 pieds.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada (en anglais seulement)
Cette image montre les vents signalés à 1400Z le 3 décembre 2021 superposés à l’imagerie satellite. Le triangle rouge est le tracé du PIREP présenté à la section sur les SIGMET. Les vents les plus forts sont observés sur l’est de Terre-Neuve, avec des vents maximums signalés de 40 kt et des rafales de 45 kt.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Série de METAR de St. John's, T.-N.-L. (CYYT) le 3 décembre 2021. Le gradient serré et les courants-jets à basse altitude associés à un profond système dépressionnaire ont provoqué des vents forts et des turbulences de modérées à fortes à l’aéroport. Dans ces observations, on voit que les rafales ont atteint 44 kt vers 1100Z.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
PIREP à 1400Z le 3 décembre 2021 affichant des turbulences modérées à sévères entre 600 et 1900 pieds en approche sur la piste 16 à St. John's (CYYT).
Possibilité de turbulences, de changements brusques de vitesse et de direction du vent, de compression et de perte d’efficacité de l’aéroport, et de perte de portance en cas d’augmentation des précipitations verglaçantes dans la région.
Gestionnaire de l'exploitation en service
CYYZ/CYUL – Le courant-jet à basse altitude est toujours inclus dans l’exposé du surveillant au début du quart de travail et couvre souvent plusieurs secteurs.
On se demande si le courant-jet fera augmenter ou diminuer les performances (ralentissement ou accélération des aéronefs en étape vent arrière ou en approche finale) ou le nombre d’aéronefs par heure. Le terme « compression » entre ici en jeu.
En hiver, ce phénomène suscite des questions lorsqu’il y a un risque de précipitations verglaçantes.
Si les équipages ne sont pas informés de sa présence, ce phénomène peut avoir de graves conséquences sur la sécurité des opérations aériennes. Outre la turbulence que ce courant-jet peut créer, la vitesse du vent associée à ce phénomène peut entraîner une consommation de carburant supérieure à celle prévue dans le plan de vol, ce qui risque de provoquer un manque de carburant. Le relief peut également modifier l’incidence d’un courant-jet à basse altitude en provoquant une forte saute de vent ou un cisaillement important lors de la transition entre la phase de croisière et l’arrivée. Les vents de surface peuvent souffler dans une direction et être presque calmes, mais un peu plus en altitude, ils peuvent souffler à 40 ou 60 nœuds dans la direction opposée.
FIC
Lorsque des PIREP ou des prévisions indiquent la présence d’un ou de plusieurs courants-jets à basse altitude, on en fera mention comme menace sérieuse pour la sécurité aérienne au début de l’exposé du pilote, si le pilote indique que le vol proposé se déroulera dans la zone approximative d’un tel courant-jet. On demandera aux pilotes de fournir des PIREP, y compris en l’absence de courant-jet à basse altitude, afin de confirmer son mouvement et de vérifier que les opérations dans cette région se sont stabilisées.
AAS
Les spécialistes du service consultatif utilisent uniquement les PIREP pour vérifier et suivre les courants-jets à basse altitude, et le cisaillement du vent à basse altitude qui y est associé. On adaptera la détermination de piste et les avis consultatifs en conséquence. Les vents légers à la surface peuvent favoriser une piste, mais les vents forts un peu plus en altitude pourraient en favoriser une autre, ce qui peut modifier la détermination de piste.
Les vents forts sous 10 000 pieds d’altitude influent sur l’espacement requis entre les aéronefs en finale. Plus il y a d’espacement, plus la capacité est réduite.
Les vents arrière en approche ont une plus grande incidence sur le travail des contrôleurs terminaux.
Lorsqu’il y a un vent arrière, cette perte peut atteindre 2 NM, voire 3 NM. Ainsi, pour que l’espacement soit de 3 NM au seuil, il faut que l’espacement de départ soit de 5 NM ou de 6 NM entre tous les aéronefs ayant la même vitesse assignée, ce qui augmente considérablement la charge de travail pour de multiples raisons :
S’il y a un vent arrière en finale, il y a un vent debout à l’étape vent arrière. Les aéronefs en approche directe sont beaucoup plus rapides que d’habitude, et ceux à l’étape vent arrière sont beaucoup plus lents que d’habitude.
L’incidence des courants-jets à basse altitude est double.
Ces courants-jets peuvent augmenter la durée et l’intensité de la pluie verglaçante. Si tel est le cas, un aéroport peut subir des retards importants, voire être temporairement fermé, ce qui entraînera des retards (voir pluie verglaçante pour en savoir plus). Si un courant-jet produit des vents forts, il faut prendre les éléments suivants en considération :
Si les vents de surface vont dans la même direction que les vents dans le cœur du courant-jet, les conditions seront propices au bon déroulement des opérations et à une faible compression.
Si les vents de surface sont opposés aux vents du courant-jet à basse altitude, la situation est beaucoup plus complexe. Cette situation peut avoir une incidence sur la distance entre les aéronefs en approche finale, car les aéronefs peuvent ralentir considérablement lorsqu’ils font face à un vent debout.
Par exemple, disons que les vents soufflent du nord-est à l’aéroport, mais du sud-ouest en altitude :
Si le vent est un vent de travers sur la piste principale, il peut provoquer des remises des gaz de piste. Certains types d’aéronefs pourraient même ne pas pouvoir atterrir du tout.
Les contrôleurs en route composent indirectement avec les courants-jets à basse altitude. Si la capacité est réduite en raison de vents forts, ils devront prévoir un espacement supplémentaire entre les aéronefs à l’arrivée, car les régions terminales ne seront généralement pas en mesure de traiter leur volume habituel.
Si un courant-jet à basse altitude (ou un cisaillement du vent) est prévu à un aéroport régional, la situation sera difficile à gérer, car il y aura souvent des SIGMET annonçant de la turbulence forte.
De nombreux aéroports de la côte est et de la Colombie-Britannique ont la réputation d’être souvent le théâtre de cisaillements du vent et de courants-jets à basse altitude.
Lorsque des SIGMET annoncent de la turbulence associée à un courant-jet à basse altitude, ce facteur est pris en considération dans la planification du vol. De plus, un aéroport de dégagement fiable doit être sélectionné.
Au départ d’un aéroport, il est courant d’utiliser un réglage de poussée réduit afin de limiter l’usure des moteurs d’aéronef. Cette manœuvre n’est pas autorisée en cas de cisaillement du vent.
Le long de la vallée du Saint-Laurent, un courant-jet à basse altitude génère en général un fort vent arrière dans les 3000 premiers pieds de la montée initiale.
Il serait commun, au-dessus du fleuve Saint-Laurent, d’avoir un vent du nord-est à la surface, avec un fort vent arrière à 3000 pieds. Par expérience, ces conditions sont présentes avec un front chaud. Il est habituel pour les pilotes de vérifier, lorsqu’ils se mettent en palier vers 3000 ou 4000 pieds, les données sur le vent à cette altitude.
Si un pilote de l’aviation générale est conscient de la présence d’un courant-jet à basse altitude, il devrait également être conscient de la présence de turbulence associée à ce courant-jet.
Même si les prévisions de vent en altitude peuvent donner une idée des conditions, les pilotes de l’aviation générale qui sous-estiment les effets du courant-jet à basse altitude doivent souvent se rendre vers une autre destination ou parfois même décider de revenir à leur point de départ quand les vents en altitude sont plus forts que prévu.
Les vérifications météorologiques avant-vol doivent comprendre la GFA et un exposé météorologique du FIC local. Si l’on ignore ces étapes cruciales, cela peut causer des surprises indésirables, voire dangereuses, en vol.
La plupart des aéronefs et des pilotes expérimentés de l’aviation générale sont capables de faire face à un vent debout de 30 à 35 kt et à un vent de travers sans rafale de 15 à 20 kt. Cependant, la présence de rafales et la variabilité de la direction du vent peuvent poser des risques supplémentaires. C’est pourquoi l’on encourage les pilotes de l’aviation générale à déterminer les vents qu’ils sont capables de gérer.
De forts vents de surface qui peuvent être liés à un courant-jet à basse altitude sont aussi source de risques pour les petits aéronefs qui circulent au sol : ils peuvent être facilement poussés par le vent, et les pilotes moins expérimentés auront du mal à contrôler l’appareil.