Code METAR
WS
Symbole météo
Variation locale de la vitesse et/ou de la direction du vent sur une distance verticale relativement faible au-dessus du sol, entraînant un gain ou une perte rapide de la vitesse de l’air (généralement sur une courte distance).
Termes connexes à venir :
Inversion, système dépressionnaire et canalisation du vent sont des termes connexes à cisaillement du vent à basse altitude qui seront ajoutés bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.
Un environnement de cisaillement du vent à basse altitude est créé lorsqu’il y a des différences importantes de vent sur une petite distance verticale. Le cisaillement du vent est généralement classé en cisaillement de vitesse ou en cisaillement directionnel (figure 3 du carrousel), bien que ces cisaillements puissent se produire en même temps.
Des scénarios de cisaillement du vent à basse altitude peuvent se former dans diverses conditions qui exacerbent la différence entre les vents à basse altitude, par exemple :
Ceci est un exemple extrême de cisaillement du vent à basse altitude causé par des vents de surface canalisés dans une vallée, alors que les vents synoptiques en altitude s’écoulent sans être restreints par le relief, avec la configuration des vents à grande échelle. Lorsque les vents sont suffisamment forts, le changement brutal de la direction du vent dans un espace vertical aussi réduit, dû au forçage du relief, est un excellent exemple de cisaillement du vent à basse altitude.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Tableau des extrémités du cisaillement du vent à basse altitude tiré de la section 2.6.9 du MANAIR.
La convection (orages ou cumulus bourgeonnants provoquant des précipitations) peut également provoquer un cisaillement du vent à basse altitude par les forts courants d’air descendants. Par exemple, le flanc avant d’un front de rafales associé au fort courant descendant d’un orage crée souvent un environnement de cisaillement du vent à basse altitude. Il est toutefois important de noter qu’un groupe de cisaillement du vent à basse altitude dans une TAF ne représente pas un cisaillement du vent généré par la convection. Les groupes de cisaillements du vent dans les TAF ne couvrent que le cisaillement du vent non convectif à basse altitude dans un rayon de 1 500 pieds AGL.
Étant donné que de petites variations de la vitesse et de la direction du vent sont courantes dans les niveaux inférieurs, les prévisionnistes se basent sur le tableau ci-dessous pour décider d’inclure le groupe de cisaillement du vent dans une TAF (critères modérés ou sévères uniquement) ou d’émettre des SIGMET.
Comme indiqué, il existe deux catégories principales de cisaillement du vent à basse altitude.
Le cisaillement de vitesse (image à gauche) correspond à des changements importants de la vitesse sur une petite distance, tandis que le cisaillement directionnel (image à droite) correspond à des changements rapides de la direction du vent dans les niveaux les plus bas.
Les deux peuvent être particulièrement dangereux au décollage et à l’atterrissage, car ils appliquent une force de vent inégale sur l’aéronef. En outre, les vents forts avant et arrière peuvent prendre et/ou perdre rapidement de la force, ce qui modifie rapidement la trajectoire d’approche de l’aéronef et, surtout, peut entraîner des gains ou des pertes de vitesse importants.
Une TAF peut décrire un cisaillement du vent sévère dans les 1 500 premiers pieds au-dessus du sol. Cette couche est critique, car les variations rapides des vents si près de la surface laissent peu de marge de manœuvre et de réaction.
Image à gauche : La vitesse du vent augmente avec la hauteur sur une courte distance, ce qui a pour effet de faire « rouler » l’air vers le sol (car la force appliquée au sommet de la masse d’air est plus importante que celle appliquée à la base). Il s’agit d’une représentation du cisaillement de vitesse.
Image à droite : La direction du vent change de manière importante en fonction de la hauteur sur une petite étendue verticale, ce qui modifie effectivement la force exercée sur le lieu lorsqu’il descend/monte dans l’atmosphère. Il s’agit d’une représentation du cisaillement directionnel.
Source de l'image : NWS (NWS JetStream - Thunderstorm Hazards: TornadoesOuvrir une nouvelle fenêtre , en anglais seulement)
Dissipation
La durée et la dissipation du cisaillement du vent à basse altitude nécessitent que le phénomène ou la source qui le provoque s’éloigne ou s’affaiblisse. Par exemple :
Durée
Alors que l’effet d’un aéronef se déplaçant dans un environnement de cisaillement du vent à basse altitude ne dure généralement que quelques minutes, l’environnement lui-même peut durer plusieurs heures, voire un jour ou plus, car il dépend de schémas de vent à plus grande échelle.
Par exemple, les cisaillements du vent à basse altitude causés par les inversions ne durent généralement que quelques heures, de la nuit jusqu’après le lever du soleil, mais peuvent durer jusqu’à un jour ou deux en fonction de la force de l’inversion. Les fortes inversions ont tendance à être plus fréquentes en hiver. Cependant, le cisaillement du vent causé par un fort courant-jet à basse altitude se déplace avec le courant-jet en mouvement jusqu’à ce qu’il commence à s’affaiblir.
Bien que les deux types de cisaillement puissent se produire partout au Canada, il y a des endroits où certains types de cisaillement du vent peuvent se produire plus fréquemment.
Les vallées sont souvent le siège d’un cisaillement du vent à basse altitude, car les vents peuvent être canalisés à travers les basses terres, tandis que les vents d’altitude au sommet de la vallée suivent le schéma synoptique.
Le relief montagneux est également propice au cisaillement du vent à basse altitude, en raison des effets locaux importants qui se produisent sous les vents dominants au niveau synoptique.
Le cisaillement du vent à basse altitude est également très fréquent en présence d’un courant-jet à basse altitude, ce qui peut se produire n’importe où dans le pays.
Souvent, sur les prévisions de zone graphique (GFA), on observe un cisaillement du vent à basse altitude ainsi que de la turbulence mécanique. Lors de la prévision pour une zone étendue, certaines parties de la zone seront plus stables et favoriseront le cisaillement du vent à basse altitude, tandis que d’autres seront instables, ce qui permettra aux vents plus forts associés au courant-jet à basse altitude de se mélanger jusqu’à la surface sous la forme de fortes rafales. Ces fortes rafales interagissant avec la friction à la surface donneront lieu à une turbulence mécanique dont la gravité dépendra de la vitesse des rafales.
Image à gauche : Les points où l’aéronef a recueilli des données lors de l’approche vers l’aéroport sont donnés.
Image à droite : C'est un exemple de données AMDAR que les prévisionnistes peuvent consulter pour évaluer les vents en temps réel. Les capteurs n’enregistrent que la température de l’air, la vitesse et la direction du vent, ainsi que la hauteur au-dessus du sol. Bien que limités, ces renseignements sont extrêmement précieux pour les prévisionnistes, car ils peuvent mettre en évidence des variations à petite échelle dans l’atmosphère, dans des endroits qui ne disposent pas de programmes de ballons météorologiques.
Le cisaillement du vent à basse altitude est très difficile à observer. Lorsque les prévisionnistes sont convaincus qu’il sera un problème, ils tentent d’en valider la présence et la gravité, mais ils ne disposent pour ce faire que de quelques outils :
En l’absence de ces outils en temps réel permettant de vérifier leur logique scientifique, les prévisionnistes s’appuieront sur le guidage numérique, qui peut avoir du mal à être exact dans les niveaux les plus bas de l’atmosphère, et peut manquer des occurrences isolées de cisaillement du vent à basse altitude.
Enfin, comme tous les aéronefs subissent différemment le cisaillement du vent à basse altitude, certains pilotes peuvent ne pas être touchés par le cisaillement du vent qui pourrait perturber les petits aéronefs, et ne pas envoyer de PIREP (ou vice versa). En outre, les prévisionnistes canadiens ne peuvent inclure dans les TAF qu’un cisaillement du vent à basse altitude de force modérée ou sévère, ce qui ne sert pas nécessairement tous les clients de la même manière.
Source de l'image : Environnement et Changement climatique Canada
Cette image montre une TAF modifiée du 16 décembre 2022 pour YQR (Régina, Saskatchewan) afin d’inclure un groupe de cisaillement du vent. Ici, les vents à la surface sont de 31015 kt, mais à 600 pi les vents sont de 03040 kt. Ce changement soudain de la vitesse et de la direction du vent correspond à un cisaillement sévère du vent, selon le PIREP dans la section SIGMET.
Voici un exemple de PIREP faisant état d’un cisaillement du vent à basse altitude au‑dessus de CYVP (Kuujjuaq, Québec) à 2027Z où les vents étaient de 40 kt au FL020 et produisaient un vent arrière en finale de la piste 11.
Possibilité de perte de portance, de turbulences, de perte de maîtrise, de compression et de perte d’efficacité de l’aéroport (baisse du débit des arrivées).
Lorsqu’il y a cisaillement du vent à basse altitude, il est plus difficile pour les vols d’atterrir et de décoller en toute sécurité, ce qui peut entraîner des retards et des annulations et affecter le fonctionnement de l’aéroport lui-même.
Gestionnaire de l'exploitation en service
Le cisaillement du vent est souvent un événement tactique difficile à anticiper.
Le cisaillement du vent peut poser de nombreux problèmes :
Le cisaillement du vent peut être problématique pour les aéroports régionaux, car certains n’ont qu’une seule piste pour l’atterrissage et le décollage. Bien que des déroutements puissent avoir lieu en raison d’un cisaillement du vent à basse altitude, ils sont peu fréquents.
La compression en finale est un point qui nécessite une surveillance étroite de la part des contrôleurs terminal. Les surveillants de la NTMU/de la région terminale rajusteront l’espacement en fonction de la compression.
Le cisaillement du vent à basse altitude peut également entraîner des remises des gaz et forcer les contrôleurs à retenir les aéronefs qui refusent l’approche, ce qui peut augmenter la charge de travail et réduire le débit en tout temps, et nuire à la circulation du trafic en période de forte demande. Il est prioritaire que tout gestionnaire de l'exploitation en service qui travaille à un aéroport principal sache où se produit le cisaillement du vent, quelle sera son intensité et combien de temps il durera.
Le cisaillement du vent à basse altitude est généralement signalé à la NTMU par le superviseur de la région terminale, car ce phénomène exige un espacement accru.
Lors de l’approche, le cisaillement du vent peut causer une diminution de la portance. En général, deux choses se produisent alors : lors de l’approche, l’effet de rattrapage augmente et l’aéronef vole à une vitesse plus élevée, mais ralentit considérablement en finale. Les vitesses au sol sont donc très différentes à des altitudes différentes et il y a risque de compression.
Contrôleur tour (aéroport principal)
Contrôleur tour (aéroport régional)
Exemple à CYAM (Sault Ste. Marie, Ontario) : Si elle est signalée par le pilote d’un aéronef à l’arrivée, cette information est relayée à l’ACC de Toronto et aux autres aéronefs à proximité, conformément aux exigences. À CYAM, on observe souvent des vents de surface inférieurs à 10 kt, mais supérieurs à 30 kt à l’altitude du circuit (1000 pieds AGL). Cette situation peut avoir une incidence sur la taille du circuit VFR et les vitesses des aéronefs qui l’empruntent, mais coïncide rarement avec un rapport de cisaillement du vent à basse altitude.
Le cisaillement du vent à basse altitude est l’une des menaces les plus dangereuses pour les aéronefs, car ce phénomène est invisible et peut se produire dans de nombreuses circonstances atmosphériques et géographiques. Lorsqu’un tel cisaillement se produit à proximité immédiate d’un aéroport, il risque de toucher les aéronefs pendant les phases les plus critiques du vol, à savoir le départ et l’approche. Il est essentiel que tout pilote touché par ce phénomène le signale rapidement à la FSS ou au FIC le plus proche, afin qu’un PIREP urgent puisse être émis. Munis de ces renseignements cruciaux, les prévisionnistes du CMAC peuvent émettre un SIGMET et examiner attentivement leurs prévisions afin d’y apporter les modifications nécessaires.
Certains indicateurs de développement d’un cisaillement du vent à basse altitude sont faciles à détecter : les orages, en particulier ceux dont la base est supérieure à 6 000 pieds AGL, peuvent générer des microrafales. Dans le cas d’orages isolés de masse d’air, on peut facilement observer de forts courants descendants et le front de rafales qui en résulte, ce qui est une forme de cisaillement du vent à basse altitude. Dans le cas d’orages frontaux plus organisés ou de systèmes convectifs à mésoéchelle plus importants, la pluie et la brume réduisent souvent la visibilité au point qu’un pilote peut facilement voler directement dans une microrafale. Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit là de mécanismes qui peuvent mener à la formation d’un cisaillement du vent à basse altitude.
D’autres conditions, propres à certaines régions montagneuses, peuvent conduire à la formation de courants-jets à basse altitude nocturnes. Ce phénomène est souvent associé aux systèmes dépressionnaires et est courant pendant les mois d’été le long des versants méridionaux des montagnes Rocheuses en Alberta, et pendant les mois d’hiver plus au nord, le long de la vallée du Mackenzie dans les Territoires du Nord-Ouest. Heureusement, ce type de cisaillement du vent à basse altitude se produit dans des conditions verticales stables (sans convection) et tend à être perçu comme un vent très fort et régulier lorsque l’aéronef pénètre dans le courant-jet. Le pilote d’un aéronef touché sera confronté à des caractéristiques de performance étranges (augmentation ou diminution spectaculaire de la performance, avec peu ou pas de turbulence). Un pilote pourrait trouver la situation surprenante s’il n’a pas été prévenu et constater une consommation de carburant excessive et imprévue en raison de la puissance supplémentaire et des manœuvres prolongées nécessaires pour sortir en toute sécurité l’appareil du courant-jet.
FIC
Un spécialiste FIC doit avoir une excellente connaissance de la météorologie théorique et de la géographie de sa zone de responsabilité afin de comprendre comment le cisaillement du vent à basse altitude peut se former aux aéroports en fonction des variations saisonnières, voire diurnes.
Le cisaillement du vent à basse altitude a une incidence sur les contrôleurs terminal. Dès qu’un rapport de cisaillement du vent est reçu, tous les aéronefs dont l’arrivée est prévue doivent en être informés et il est conseillé à la tour de transmettre l’information aux aéronefs au départ.
Les contrôleurs doivent être conscients de l’incidence de ce phénomène sur la charge de travail.
À CYUL, le cisaillement du vent est souvent observé avec des vents de surface du nord-est (p. ex. 060/15) ou un fort vent arrière du sud-ouest en approche (p. ex. 240/40), ce qui survient assez régulièrement. Il n’y a pas grand-chose à faire lorsque cela arrive, mais chaque fois qu’un aéronef a une vitesse sol élevée en finale et qu’il y a un fort vent debout au sol, le contrôleur sait qu’un cisaillement du vent est possible, bien qu’une transition en douceur puisse également se produire.
Le cisaillement du vent à basse altitude est généralement associé à de très forts systèmes dépressionnaires ou à des orages.
Il est essentiel que les équipages de conduite anticipent le cisaillement du vent, qu’il augmente ou diminue la performance. Les équipages de conduite sont informés des prévisions de cisaillement du vent à basse altitude à l’aide des outils suivants :
Infomation additionnelle :
Un pilote est informé du cisaillement du vent à basse altitude par l’ATIS (avis de cisaillement du vent à basse altitude en vigueur) ou souvent par le pilote de l’aéronef précédant, celui d’un aéronef au décollage ou encore par un contrôleur ou un spécialiste de l’information de vol à l’aéroport. Il existe différents niveaux de cisaillement du vent à basse altitude. Il n’est pas rare d’entendre le pilote d’un aéronef signaler, par exemple, une perte de 10 kt à 1000 pieds.
Le cisaillement du vent à basse altitude associé à des vents de surface forts est aussi courant aux aéroports propices à la turbulence mécanique, comme à CYTZ (Billy Bishop, Ontario), dont la piste d’atterrissage 26 est balayée par un vent du nord-ouest, et à de nombreux aéroports en région montagneuse. Les rapports sur le cisaillement du vent à basse altitude à proximité d’un temps convectif doivent faire l’objet d’une attention particulière, car les microrafales peuvent dépasser les performances des aéronefs.
Stratégies d’atténuation :
Le cisaillement du vent à basse altitude affecte les pilotes de l’aviation générale principalement pendant le décollage, l’approche et l’atterrissage.