Mobile Menu - En Mobile Search

Brouillard de rayonnement

Légende

Légende

Code METAR

FG

Symbole météo

DANGERS

Le brouillard de rayonnement peut entraîner une réduction soudaine des conditions de vol, qui passent alors souvent d’un ciel dégagé à une visibilité très faible et à des plafonds très bas. Bien que le brouillard soit en général mince, la visibilité faible et les plafonds bas peuvent persister pendant plusieurs heures.

Introduction

Définition

Couche de brouillard normalement mince qui se développe pendant la nuit sous un ciel clair, lorsque l’air de surface est refroidi et atteint un taux d’humidité de 100 %.

Termes connexes à venir :

Point de rosée, système de haute pression, inversion et mésoéchelle sont des termes connexes à brouillard de rayonnement qui seront ajoutés bientôt au Référentiel de météorologie à l’aviation.

Termes connexes

0

Brouillard de rayonnement

Visualisation

Le brouillard de rayonnement constitue un défi majeur pour les prévisions, et ce, pour plusieurs raisons.

Il n’est pas garanti que du brouillard se développe lorsque le taux d’humidité est de 100 %. En effet, le développement du brouillard dépend également de la force des vents de surface, qui peuvent être observables ou non (pas de stations d’observation à proximité). Bien que les conditions atmosphériques puissent être propices à la formation de brouillard de rayonnement, lorsque les prévisions de vent de surface sont erronées, ne serait-ce que de quelques nœuds, la formation de brouillard peut s’en trouver totalement affectée. Si les vents sont trop forts, il y aura trop de mélange dans l’étage inférieur, et l’air saturé sera trop étalé pour se transformer en brouillard à la surface. En revanche, un vent calme ou inexistant ne mélangera pas suffisamment l’air et laissera une très fine couche saturée à la surface, favorisant la formation de rosée ou de givre (ce qui pourrait, à son tour, retarder la formation du brouillard jusqu’au lever du soleil).

En outre, comme un ciel clair est nécessaire pour la formation de ce type de brouillard, l’absence ou la présence inattendue de cirrus en altitude peut également influencer les prévisions. Les cirrus agissent comme une « couverture » pour la Terre et empêchent le refroidissement maximal de la surface pendant la nuit (l’énergie ne pouvant s’échapper des nuages vers la haute atmosphère). En cas de présence inattendue de cirrus, les températures de l’air ne peuvent pas se refroidir suffisamment pour qu’il y ait saturation. Inversement, lorsque des cirrus sont attendus et ne sont pas présents, ou qu’ils sont beaucoup plus minces que prévu, il peut alors y avoir saturation de la surface.

PRINCIPALES PRÉOCCUPATIONS

L’incidence de la faible visibilité et des plafonds bas varie selon les aéronefs et les systèmes des aéroports accessibles, et selon les certifications et des capacités de l’équipage. Perte des capacités d’arrivée ou de départ, perte possible des repères visuels.

Fournisseurs de services

À CYYZ, on se fonde sur les prévisions des services tiers de prévisions météorologiques et sur les TAF pour indiquer une visibilité réduite, en particulier s’il est prévu qu’elle descende à moins de 1 SM. On surveille également la température de l’air et le point de rosée, qui sont des indicateurs du risque de brouillard.

Étant donné qu’il est difficile de prévoir le brouillard, les mesures prises dans de tels cas sont plus réactives que proactives (par exemple, la mise en œuvre d’un plan d’exploitation par faible visibilité [LVOP]). Du point de vue de la préparation, il convient d’examiner les procédures d’utilisation normalisées (SOP) du LVOP et de s’assurer que la liste d’équipement minimal (MEL) pour le terrain d’aviation a été établie.

Comme il n’y a que trois pistes disponibles pour le LVOP une fois que la RVR descend sous la barre des 1 200 pieds (deux pistes d’arrivée/départ – 05 et 06L – et une piste de départ seulement – 33R), les travaux à réaliser sur ces trois surfaces qui pourraient nuire à leur disponibilité en cas de LVOP sont planifiés en dehors des périodes de l’année où le risque de brouillard est le plus élevé. Autrement, il faudrait pouvoir rétablir la surface pour que les conséquences sur la capacité de la piste ne soient pas si importantes.

  • L’année 2022 nous a fourni un exemple des répercussions sur les opérations lorsque les pistes 06L/24R ont été remises en état, ne laissant que la piste 05 disponible en cas de recours au LVOP (il est techniquement possible d’utiliser simultanément des pistes sécantes, soit la piste 05 pour les atterrissages et la piste 33R pour les décollages, mais la tour de contrôle n’utilise normalement pas cette configuration pour des raisons de sécurité). Au début du mois de novembre, il a fallu recourir au LVOP pendant la majeure partie de la journée et la capacité des arrivées et des départs a été considérablement réduite en raison de l’exploitation d’une seule piste. Des TMI étaient en vigueur pour la journée afin d’atténuer les effets de la réduction de capacité.

À CYVR , les opérations par faible visibilité sont habituellement mises en œuvre lorsque les conditions se rapprochent du demi-mille terrestre, mais même avant d’atteindre ce seuil, il arrive que l’ATC demande à l’administration aéroportuaire de se préparer à ces opérations. Il s’agit alors de limiter les activités de construction et de retirer du terrain d’aviation le personnel non essentiel, par exemple les personnes participant à la formation des pilotes et celles assurant les activités de maintenance nécessaires, et ce, jusqu’à ce que les conditions s’améliorent.

Comme on l’a mentionné précédemment, on s’appuie sur les renseignements fournis par Environnement Canada, la TAF et les services tiers de prévisions météorologiques d’IBM pour indiquer les risques de brouillard susceptibles d’avoir une incidence sur l’exploitation aéroportuaire. Le principal objectif consiste à s’assurer que l’administration aéroportuaire est prête à intervenir en cas de brouillard. Il faut donc inspecter le balisage du terrain d’aviation et veiller à ce qu’il puisse être utilisé dans le cadre des opérations par faible visibilité.

Compte tenu de la situation géographique et de l’environnement côtier, la région tend à être exposée au brouillard, ce qui peut entraîner une hausse des coûts :

  • projets d’immobilisations retardés;
  • hausse de la fréquence du remplacement des ampoules;
  • balisage du terrain d’aviation soumis à une charge élevée en raison de son utilisation à une luminosité de 5 pendant une longue période;
  • déviations possibles et retards connexes ayant des répercussions sur les partenaires commerciaux (transporteurs aériens) qui dépendent potentiellement de leur capacité à arriver et à partir par temps brumeux, quelle qu’en soit la gravité.

Gestionnaire de l'exploitation en service

La réduction de la visibilité peut avoir une incidence sur les opérations dès qu’elle se détériore en dessous de 2 milles terrestres (SM). Les répercussions réelles sur un aéroport dépendent des capacités de chaque piste, y compris les instruments et le balisage lumineux disponibles. Les pistes n’ayant pas toutes les mêmes capacités, il est possible que la meilleure piste dans des conditions de brouillard ne soit pas disponible parce que le vent dominant impose une configuration différente pour les opérations. Par exemple, à CYUL, seule la piste 06L offre les meilleures capacités dans des conditions de brouillard (opérations CAT II). Aucune autre piste de l’aéroport n’est certifiée à ce même niveau, ce qui signifie que des conditions de brouillard nécessitant une CAT II ou III (pire) lors d’opérations sur les pistes 24L/R ou la piste 06R seulement entraîneront des réductions de débit bien plus drastiques que les retards déjà ressentis si la piste 06L était disponible. À noter pour les prévisionnistes : cette mise en garde spécifique peut modifier les limites d’atterrissage et de dégagement en fonction de la piste en service (entre autres facteurs spécifiques au type d’aéronef et à la certification de l’équipage).

  • Le brouillard est à l’origine de certains des phénomènes météorologiques ayant le plus d’incidence sur les aéroports. On surveille alors attentivement la TAF pour déterminer la durée du brouillard et on adopte une approche prudente pour anticiper sa levée, car le brouillard peut être difficile à prévoir.
  • Les aéroports environnants sont étroitement surveillés afin d’avoir une meilleure idée du moment de l’arrivée ou du départ du brouillard. On fait également un suivi étroit des observations en amont pour déterminer à quel point les conditions dans l’espace aérien inférieur se dégradent et s’il existe une variabilité. On les compare ensuite aux TAF lorsque c’est possible pour savoir si les prévisions sont bonnes.
  • Les discussions avec les prévisionnistes sont essentielles, au même titre que la surveillance attentive des conditions courantes, l’évaluation de l’imagerie satellite – si possible – et la communication avec les clients.
  • Si du brouillard se forme à un aéroport principal lors des périodes à fort achalandage, il faut déterminer combien de temps durera l’épisode et jusqu’à quel point la visibilité diminuera. Les événements de plus longue durée au cours desquels la demande dépasse la capacité nécessiteront probablement des initiatives de gestion de la circulation (TMI) ciblées.
  • Les opérations deviennent particulièrement difficiles lorsque la visibilité descend sous ½ SM. Lorsqu’elle baisse à ¼ SM ou moins, elles deviennent encore plus difficile en ce qui concerne les taux d’arrivées, et il est possible que des TMI soient nécessaires en fonction du débit.
  • La TAF et les notes du prévisionniste fournissent généralement la première indication de la présence de brouillard.

Compte tenu du fait qu’il est difficile de prévoir le brouillard, d’autres produits de prévision météorologique peuvent être utilisés pour déterminer son étendue et sa gravité. La direction du vent au large du lac Ontario et l’écart entre les températures et les points de rosée peuvent être des indicateurs clés, tout comme les conditions à l'aéroport Billy Bishop de Toronto. Les METAR des stations environnantes peuvent également être de bons indicateurs lorsqu’ils sont associés à des caméras Web (Burlington, Billy Bishop ou Brampton).

  • En ce qui concerne le brouillard, la NTMU dépend principalement de la TAF et des discussions détaillées avec le prévisionniste. Le brouillard réduit grandement les opérations lorsque la visibilité est inférieure ou égale aux limites d’approche, ce qui diminue considérablement le taux d’arrivées et la capacité des aéronefs à se déplacer sur le terrain d’aviation.
  • Le brouillard est toujours perçu avec beaucoup d’incertitude, car il peut être difficile de prévoir sa formation et sa dissipation.
  • À CYYZ, dans les pires conditions, le brouillard peut réduire le taux d’arrivées à zéro ou à 10. Le brouillard, qui dure généralement quatre ou cinq heures les matins de printemps ou d’automne, peut perturber le programme de toute une journée, ce qui rend difficile la reprise de l’horaire pour les transporteurs aériens.
  • Le rétablissement est compliqué à planifier, puisque la dissipation du brouillard est très difficile à prévoir avec précision et se produit souvent assez rapidement, laissant de nombreux espaces d’arrivée inutilisés au début de la dissipation.

Contrôleur tour (aéroport principal)

L’incidence du brouillard sur les tours d’aéroports principaux dépend de multiples facteurs spécifiques à l’aviation, notamment l’équipement aéroportuaire, les plans en cas de visibilité réduite ou faible, le balisage et la certification des pistes, ainsi que les capacités spécifiques des transporteurs aériens et la formation des équipages. La même visibilité et le même plafond peuvent avoir des répercussions complètement différentes dans deux aéroports, en fonction de tous les facteurs énumérés ici. Les épisodes de brouillard nécessitent une préparation de base.

Les exemples ci-dessous concernent CYUL :

  • Le personnel de la tour indique au gestionnaire d’aéroport en service de sécuriser la zone sensible de l’approche ILS CAT II (une approche qui permet certaines des limites d’atterrissage les plus basses). Environ 15 minutes plus tard, on obtient la confirmation que tout le monde est prêt. On se prépare souvent au pire des cas (conditions de brouillard), mais il arrive souvent que le brouillard ne soit pas au rendez-vous. La présence d’eau à proximité de l’aéroport (CYUL) cause souvent un brouillard inattendu. Par exemple, une couche de brouillard de 75 pieds de haut peut se déplacer horizontalement depuis le Saint-Laurent pour couvrir l’ensemble de l’aéroport. La tour peut ne pas être touchée et avoir une visibilité de 15 NM, alors que les aéronefs au sol peuvent avoir de la difficulté à se déplacer.
  • Les bancs de brouillard qui ne recouvrent que partiellement une piste peuvent néanmoins avoir des répercussions considérables sur les opérations. C’est pourquoi, dès qu’il est question de brouillard, des mesures sont prises. Exemple : Un matin, il y avait du brouillard à l’aéroport, à partir du tiers de la piste 06L/06R. En amont, les conditions étaient claires et en VFR, mais dans le brouillard, les conditions étaient CAT II. Cette configuration nécessite toujours un espacement supplémentaire entre les aéronefs et des restrictions au niveau des départs et des arrivées.

Contrôleur tour (aéroport régional)

L’incidence du brouillard sur les tours régionales dépend de multiples facteurs spécifiques à l’aviation, notamment l’équipement aéroportuaire, les plans en cas de visibilité réduite ou faible, le balisage et la certification des pistes, ainsi que les capacités spécifiques des transporteurs aériens et la formation des équipages. La même visibilité et le même plafond peuvent avoir des répercussions complètement différentes dans deux aéroports, en fonction de tous les facteurs énumérés ici.

À CYAM (Sault Ste. Marie, Ontario), le brouillard est davantage présent au printemps et à l’automne. La visibilité réduite exige une plus grande prudence lors du déplacement au sol des véhicules et des aéronefs. CYAM étant entouré d’eau sur trois côtés, il y a souvent du brouillard sur la moitié du terrain d’aviation, mais non sur l’autre. De plus, de mauvaises observations météorologiques et prévisions de brouillard entraînent des baisses non planifiées de la capacité de service.

En aviation, le brouillard désigne essentiellement une couche de nuages au sol qui obstrue la visibilité à ½ SM ou moins (abréviation dans les METAR : FG).

La brume (abréviation dans les METAR : BR) est le terme utilisé pour décrire une couche de nuages au sol qui obstrue la visibilité à plus de ½ SM, mais à moins de 6 SM. La dépression du point de rosée joue un rôle ici. Un spécialiste surveille toutes ces données à un emplacement d’observation météorologique dûment équipé et peut ainsi vérifier que l’obstacle à la visibilité est bien de la brume et non un autre hydrométéore ou lithométéore (bruine/brume sèche/fumée/poussière, etc.).

Cette information est d’une importance vitale, car la présence de brume ou de brouillard à des températures sous le point de congélation signale la présence de givrage, ce qui peut avoir des effets néfastes sur toutes les cellules et tous les aéronefs équipés d’un carburateur dans la région.

Le brouillard a une autre répercussion non négligeable sur les opérations aériennes. Une bonne visibilité est essentielle aux opérations VFR en général et aux opérations IFR pendant les phases de départ et d’arrivée (et lors de la circulation au sol par très faible visibilité). Tout ce qui réduit la visibilité concernera les pilotes.

La formation du brouillard ou de la brume peut se faire de diverses façons. Le mécanisme de formation peut être grossièrement assimilé à l’intensité et à la durée du phénomène au point d’observation. Le brouillard frontal ou d’advection a tendance à être plus dense et à durer plus longtemps (des heures, voire des jours) que le brouillard de rayonnement, qui, par ciel clair, forme des « masses » sur les terrains à découvert bas et se dissipe en quelques minutes ou en quelques heures, dès que la lumière du soleil atteint la surface de la Terre. Le brouillard de pente peut durer aussi longtemps que le permettent le vent et la température ou la dépression du point de rosée.

FIC

Ces différentes caractéristiques définiront la manière dont un spécialiste informera le pilote de la menace. Par exemple, s’il y a un brouillard de rayonnement à l’aéroport de destination, ce qui crée des conditions IFR au moment du départ, un spécialiste pourra dire au pilote qu’au moment où il arrivera à l’aéroport de destination, le plafond et la visibilité seront bons. En revanche, si un front chaud s’installe sur la destination, la durée et la densité du brouillard frontal en font un obstacle possible pour les pilotes VFR et peut-être même pour les vols IFR. D’autres variables entrent en jeu, mais ces exemples illustrent les principales différences qui intéressent le personnel de soutien aérien.

AAS

Comme la brume et le brouillard peuvent souvent être influencés par des effets locaux et d’infimes variations de vent et de température, les spécialistes du service consultatif portent toujours attention à ces phénomènes, en particulier lorsque la température est proche du point de congélation ou inférieure à celui-ci.

  • Possibilité de réduire considérablement la capacité ATC/de l’aéroport en raison de la faible visibilité et des opérations CAT II Probabilité importante de perdre la capacité d’approche en raison de portées visuelles de piste (RVR) inférieures aux minimums requis.
  • Le brouillard et son intensité sont généralement difficiles à prévoir. Outre les TAF, les contrôleurs terminaux s’appuient souvent sur le personnel d’une tour ou d’une FSS qui transmet des rapports sur la visibilité qui peuvent ensuite être communiqués aux pilotes.
  • Les contrôleurs terminaux utilisent également la RVR en direct. Par exemple, à CYUL, le moniteur RVR indique 6 000 pieds la plupart du temps, et passe au rouge lorsque les conditions sont inférieures à ce nombre, ce qui indique que la visibilité se détériore. Lorsqu’il est disponible, les pilotes veulent souvent utiliser l’ILS CAT II (il n’y a pas de CAT III dans la région terminale de Montréal). La CAT II oblige l’ATC à mener les aéronefs un peu plus loin en approche finale. Par ailleurs, beaucoup plus d’espace est nécessaire entre chaque arrivée (souvent de 8 à 10 NM entre les arrivées au lieu des 3 NM habituels), puisque l’aéronef doit être sorti de la piste et dégagé de toute zone critique avant que l’arrivée suivante n’entre dans sa phase d’approche finale. Le fait de demander plus d’espace entre les arrivées a un effet domino : la région terminale est congestionnée, l’ATC espace davantage les aéronefs en route, ceux-ci s’ajoutent à la congestion, les aéronefs doivent attendre, etc. Le brouillard étant difficile à prévoir avec précision, l’ATC peut se retrouver soudainement avec trop d’aéronefs, mais heureusement, cela n’arrive pas très souvent.

Le brouillard a d’importantes répercussions sur les opérations de l’ATC. Lorsque la visibilité est extrêmement faible et que la RVR correspondante passe en dessous des seuils fixés par le transporteur aérien, les aéronefs ne peuvent pas atterrir dans les aéroports et doivent demeurer en attente. Ce n’est pas une situation complexe en soi, mais le principal problème qui survient en cas de brouillard et de faible visibilité est que les compagnies aériennes appliquent des minimums différents pour les approches. Parfois, pour un même transporteur, un aéronef peut atterrir à un aéroport où la visibilité est faible alors qu’un autre aéronef identique ne le peut pas (en fonction des qualifications des pilotes). Cette situation complique la situation pour les contrôleurs, car il faut alors interroger tout le monde sur leurs minimums, puis les faire passer ou les dégager pour que les aéronefs puissent atterrir. Ce manque de cohérence et cette imprévisibilité créent des situations très complexes, souvent associées à une évolution rapide des conditions sur le terrain. Par exemple, le pilote A informe l’ATC qu’il a besoin d’une RVR de 2 600 pieds et d’une visibilité de ½ SM, tandis que le pilote B a besoin d’une RVR 1 400 et d’une visibilité de ¼ SM. Les conditions au sol offrent une RVR de 2 800 pieds, alors les deux aéronefs peuvent atterrir. Les conditions se détériorent ensuite et descendent à une RVR de 2 000 pieds. Le pilote A doit alors être retiré de la séquence pour que le pilote B puisse procéder à une approche.

  • Un brouillard épais peut empêcher les aéronefs d’atterrir, ce qui peut engendrer du retard dans les vols jusqu’aux contrôleurs de l’espace aérien supérieur.
  • Un brouillard persistant peut causer des arrêts au sol pour les arrivées, et le nombre de vols pouvant décoller est souvent réduit.
  • La charge de travail des contrôleurs de l’espace aérien supérieur augmente alors, et il est possible que les vols soient mis en attente ou réacheminés si le brouillard ne se dissipe pas rapidement.

Utilisateurs

  • Le brouillard peut réduire la visibilité aux aéroports, de sorte que les atterrissages et les décollages peuvent être retardés, voire impossibles, ce qui constitue probablement le principal obstacle au maintien de l’exploitation aéroportuaire courante.
  • Le brouillard se produit souvent le matin, ce qui peut entraîner des retards difficiles à rattraper durant la journée, car les horaires des transporteurs aériens peuvent être chargés – un retard d’un vol dans la matinée peut se répercuter sur les vols du soir, voire du lendemain.
  • Les aéronefs évoluant dans le brouillard sont assujettis à des limites pour les atterrissages et les décollages qui dépendent d’un certain nombre de critères allant de l’équipement de l’aéroport (balisage des pistes, aides à la navigation et à la circulation au sol) à la formation/qualification de l’équipage, en passant par l’équipement des aéronefs. Il arrive souvent qu’un vol puisse atterrir dans certaines conditions et qu’un autre ne le puisse pas pour une raison opérationnelle valable.
  • L’aide à l’atterrissage préférée en cas de brouillard est le système d’atterrissage aux instruments (ILS). Un ILS peut être subdivisé en différents types allant de la catégorie 1 à la catégorie 3. Un ILS de catégorie 3 permet des approches dans des conditions de très faible visibilité. Les récents développements en matière d’approches de type GPS, combinés au balisage de l’aéroport, peuvent permettre des limites d’atterrissage similaires à celles des approches de précision. Dans de nombreux aéroports dépourvus d’ILS, il peut s’avérer nécessaire de suspendre les opérations.
  • À un aéroport très achalandé, le brouillard complique davantage la situation et est plus susceptible de causer des retards qu’à un aéroport régional relativement calme.
  • En cas de brouillard, il faut augmenter la quantité de carburant pour la mise en attente dans l’éventualité où les limites d’atterrissage et de décollage ne sont pas respectées, et trouver un aéroport de dégagement conforme aux exigences réglementaires. Étant donné que les limites d’atterrissage peuvent être remises en cause, ces aéroports de dégagement (dans certains cas, un deuxième aéroport de dégagement peut également être nécessaire) peuvent être très éloignés. L’augmentation de la quantité de carburant augmente directement les coûts, puisque le poids et la consommation de carburant sont plus élevés, souvent au point qu’il faille retirer des passagers, des bagages et des marchandises pour permettre le transport.
  • On utilise généralement la TAF pour prévoir le brouillard, mais les répartiteurs ont aussi recours à d’autres outils qui varient d’une personne à l’autre et d’une organisation à l’autre.

Les observations horaires sont examinées de près, l’écart entre la température et le point de rosée étant un élément clé, bien que le vent du large et la visibilité soient également pris en compte. Souvent, on n’utilisera pas un aéroport comme aéroport de dégagement possible lorsque l’écart entre la température et le point de rosée est proche, car cela peut indiquer la présence d’un brouillard imprévu. Les notes du prévisionniste peuvent souvent aider dans des cas comme celui-ci, mais les TAF qui prennent en charge cette fonction sont limitées. Dans ce cas, les répartiteurs sont susceptibles de communiquer avec le prévisionniste du CMAC pour obtenir des renseignements supplémentaires sur les prévisions.

  • Même la crainte d’un brouillard potentiel peut coûter cher aux transporteurs aériens, car on augmente alors la quantité de carburant pour permettre un vol de dégagement plus éloigné qui offre un meilleur écart entre la température et le point de rosée.

Autres outils de prévision météorologique utilisés :

  • Les bulletins météorologiques publics signalent souvent la présence de brouillard et proposent des prévisions horaires qui peuvent donner une idée de la durée du brouillard.
  • Les GFA informent de la présence de brouillard.
  • Consultations fréquentes avec les météorologues du CMAC.
  • Certains répartiteurs avertis consultent les modèles météorologiques, bien qu’ils ne reçoivent pas de formation officielle à ce sujet.
  • Outre ces prévisions, on consulte également les observations courantes, qu’il s’agisse d’observations horaires, de caméras météorologiques, d’images satellites (de différents types) ou de vérifications auprès du personnel sur le terrain pour obtenir des rapports météorologiques.

Les pilotes VFR de l’aviation générale peuvent être très touchés par le brouillard, puisque celui-ci réduit la visibilité bien en dessous des limites légales minimales, ce qui entraîne des retards, voire des annulations de vols. Le brouillard peut être variable et imprévisible une fois qu’il s’installe et même s’il semble se dissiper, il arrive qu’il réapparaisse dans certaines conditions. Il peut également se produire à très petite échelle (par exemple, un lac), ce qui peut avoir des conséquences importantes pour les hydravions à flotteurs qui volent en VFR. Or, en raison de sa petite taille, il pourrait ne pas être pris en compte par les produits de prévision. Par conséquent, il est important d’examiner les facteurs contribuant à la formation et à la dissipation prévue du brouillard, ces renseignements pouvant être fournis dans l’exposé météorologique d’un FIC. C’est également à ce stade que les PIREP deviennent extrêmement précieux. Le fait de disposer d’information, en particulier dans des régions qui n’ont pas accès aux TAF ni aux observations, peut permettre aux pilotes, aux prévisionnistes et aux spécialistes FIC de mieux comprendre où le brouillard se produit.

Les TAF et les GFA sont souvent utilisés pour prévoir le brouillard. Pour un pilote de l’aviation générale qui vole souvent loin des grands aéroports, la GFA peut parfois s’avérer plus utile, car elle décrit les conditions sur une zone plus vaste, que les TAF ne prennent pas en compte, mais qui peuvent tout de même affecter l’aéroport ou la zone prévue de vol. Les observations automatiques peuvent être d’une grande aide, tout comme les caméras Web à ces aéroports. Outre les prévisions directes de brouillard, les pilotes doivent être conscients des conditions qui peuvent générer du brouillard (écart entre la température et le point de rosée, vent, historique des températures, géographie, etc.) et être attentifs à ces conditions, même si aucun épisode de brouillard n’est prévu.

Le brouillard a une grande incidence sur la visibilité, si bien que la différence entre les codes PROB/TEMPO/FROM est minime si l’on utilise uniquement la TAF. Pour cette raison, un bon pilote de l’aviation générale tiendra compte des produits et des facteurs décrits ci-dessus. En ce qui concerne les vols de l’aviation générale et la formation au pilotage, le brouillard peut entraîner l’annulation de vols (perte de revenus) ou des déroutements (hausse des coûts d’exploitation).

Les répercussions varient également en fonction du type de brouillard et de la qualité de sa prévision. Il est important pour les pilotes VFR de comprendre les risques et le type de brouillard prévu (brouillard de rayonnement, brouillard d’advection, brouillard frontal), tant du point de vue de la planification que de la sécurité des vols.